Paris, France | AFP | jeudi 08/02/2024 - L'ancienne Garde des Sceaux Nicole Belloubet a été nommée ministre de l'Éducation, en remplacement d'Amélie Oudéa-Castéra qui reste ministre des Sports, selon la composition complète du gouvernement, qui compte désormais 35 membres, annoncée jeudi soir par l’Élysée.
Nicole Belloubet avait succédé à François Bayrou au poste de ministre de la Justice en 2017, avant d'être remplacée en 2020 par Éric Dupond-Moretti.
Le député Horizons Frédéric Valletoux a été nommé ministre délégué à la Santé, sous la tutelle de la ministre Catherine Vautrin. Il succède à Agnès Firmin Le Bodo, également membre d'Horizons, qui avait occupé la fonction par intérim en décembre après la démission d'Aurélien Rousseau.
Le MoDem conserve quatre postes, malgré les critiques de François Bayrou, qui avait annoncé mercredi qu'il n'entrerait pas au gouvernement. Outre Marc Fesneau (Agriculture), Jean-Noël Barrot devient ministre délégué chargé de l'Europe, Sarah El Haïry ministre déléguée chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles, et la députée Marina Ferrari devient secrétaire d’État au Numérique.
Le MoDem Philippe Vigier quitte en revanche le gouvernement, remplacé aux Outre-mer par la députée Renaissance Marie Guévenoux.
Stanislas Guérini conserve son rang de ministre de plein exercice de la Fonction publique.
A Bercy, les ministres délégués Roland Lescure (Industrie et Énergie), Olivia Grégoire (Entreprises, Tourisme et Consommation) et Thomas Cazenave (Comptes Publics) sont reconduits.
L'ex-ministre du Logement Patrice Vergriete devient ministre délégué aux Transports. Il est remplacé sur son précédent portefeuille par le député Renaissance Guillaume Kasbarian, qui aura rang de ministre délégué.
La ministre déléguée Fadila Khattabi voit son portefeuille élargi aux Personnes âgées et aux Personnes handicapées.
Agnès Panier-Runacher, ex-ministre de la Transition énergétique, devient ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau.
Franck Riester, ex-ministre délégué aux Relations avec le Parlement, devient ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité, de la Francophonie et des Français de l'Etranger.
La Radicale Dominique Faure conserve son poste de ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité.
Sabrina Agresti-Roubache reste secrétaire d'Etat à la Ville et à la Citoyenneté. Chrysoula Zacharopoulou est confirmée secrétaire d'Etat au Développement et aux Partenariats internationaux, de même que Patricia Mirallès aux Anciens combattants. Le secrétaire d'Etat Hervé Berville voit s'ajouter la Biodiversité à son précédent portefeuille de la Mer.
La liste additionnelle du gouvernement était attendue depuis plusieurs semaines, alors que Gabriel Attal a succédé à Elisabeth Borne à Matignon le 9 janvier, et que les premiers membres du gouvernement avaient été annoncés le 11 janvier.
Nicole Belloubet avait succédé à François Bayrou au poste de ministre de la Justice en 2017, avant d'être remplacée en 2020 par Éric Dupond-Moretti.
Le député Horizons Frédéric Valletoux a été nommé ministre délégué à la Santé, sous la tutelle de la ministre Catherine Vautrin. Il succède à Agnès Firmin Le Bodo, également membre d'Horizons, qui avait occupé la fonction par intérim en décembre après la démission d'Aurélien Rousseau.
Le MoDem conserve quatre postes, malgré les critiques de François Bayrou, qui avait annoncé mercredi qu'il n'entrerait pas au gouvernement. Outre Marc Fesneau (Agriculture), Jean-Noël Barrot devient ministre délégué chargé de l'Europe, Sarah El Haïry ministre déléguée chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles, et la députée Marina Ferrari devient secrétaire d’État au Numérique.
Le MoDem Philippe Vigier quitte en revanche le gouvernement, remplacé aux Outre-mer par la députée Renaissance Marie Guévenoux.
Stanislas Guérini conserve son rang de ministre de plein exercice de la Fonction publique.
A Bercy, les ministres délégués Roland Lescure (Industrie et Énergie), Olivia Grégoire (Entreprises, Tourisme et Consommation) et Thomas Cazenave (Comptes Publics) sont reconduits.
L'ex-ministre du Logement Patrice Vergriete devient ministre délégué aux Transports. Il est remplacé sur son précédent portefeuille par le député Renaissance Guillaume Kasbarian, qui aura rang de ministre délégué.
La ministre déléguée Fadila Khattabi voit son portefeuille élargi aux Personnes âgées et aux Personnes handicapées.
Agnès Panier-Runacher, ex-ministre de la Transition énergétique, devient ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau.
Franck Riester, ex-ministre délégué aux Relations avec le Parlement, devient ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité, de la Francophonie et des Français de l'Etranger.
La Radicale Dominique Faure conserve son poste de ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité.
Sabrina Agresti-Roubache reste secrétaire d'Etat à la Ville et à la Citoyenneté. Chrysoula Zacharopoulou est confirmée secrétaire d'Etat au Développement et aux Partenariats internationaux, de même que Patricia Mirallès aux Anciens combattants. Le secrétaire d'Etat Hervé Berville voit s'ajouter la Biodiversité à son précédent portefeuille de la Mer.
La liste additionnelle du gouvernement était attendue depuis plusieurs semaines, alors que Gabriel Attal a succédé à Elisabeth Borne à Matignon le 9 janvier, et que les premiers membres du gouvernement avaient été annoncés le 11 janvier.
Une ancienne rectrice, ex-Garde des Sceaux, "loyale" à Macron
Nicole Belloubet, nommée rue de Grenelle jeudi, a été Garde des Sceaux mais cette juriste connaît aussi l'éducation: elle a été rectrice d'académie pendant huit ans, avant de démissionner pour protester contre des suppressions de postes d'enseignants.
Mme Belloubet, 68 ans, a succédé en 2017 à la Justice à François Bayrou dans le gouvernement d'Edouard Philippe. A ce poste, cette inconnue du grand public est parvenue à imposer une réforme de la justice contestée, mais a peiné à imprimer sa marque.
Cette professeure de droit public, issue des rangs du Parti socialiste, a commencé sa carrière comme professeure à l'université avant de devenir à 42 ans rectrice de l'académie de Limoges en 1997. Un poste parachevant un parcours académique brillant --elle avait été reçue deuxième de l'agrégation de droit public en 1992.
A la tête de l'académie de Toulouse en 2000, elle démissionne en 2005 avec fracas, critiquant le manque de moyens octroyés par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.
Dans une lettre aux chefs d'établissement, Nicole Belloubet expliquait ne plus trouver la "force de conviction suffisante". Elle déplorait, de la part de l'exécutif, une absence de cohérence "entre des ambitions affichées et des actes posés concrètement".
Sa démission était "un acte fort et rare, une forme de courage", estime Jean-Louis Viguier, ex-secrétaire académique du Snes-FSU (premier syndicat des collèges et lycées). Il se souvient "d’une femme engagée, compétente" avec "un côté un peu autoritaire, mais à l'écoute".
Racines aveyronnaises
Nicole Belloubet a porté une attention particulière aux sujets concernant les femmes. De 2000 à 2005, elle préside un comité interministériel de pilotage "pour la promotion de l'égalité des sexes dans le système éducatif". Elle a aussi rédigé un rapport sur la "lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans les établissements scolaires".
Elle a aussi défendu, dans un article de 2016, "la pédagogie de projet" et "la prise en compte des besoins spécifiques des élèves". Elle s'en était alors pris aux "fariboles sur la restauration de l’autorité ou le port de la blouse", défendus aujourd'hui par le gouvernement Attal.
En parallèle de ses fonctions dans l'enseignement, cette Parisienne très attachée à ses racines aveyronnaises, mère de trois enfants et veuve d'un professeur de droit, a mené une carrière politique à Toulouse, où elle fut première adjointe au maire socialiste Pierre Cohen, entre 2008 et 2010, avant de devenir première vice-présidente de la région Midi-Pyrénées.
Nicole Belloubet a aussi été membre du Conseil constitutionnel, de 2013 à 2017, qu'elle quitte pour devenir ministre de la Justice.
A la Chancellerie, elle fusionne les tribunaux d'instance et de grande instance, créé le parquet national antiterroriste, lance les cours criminelles départementales pour juger les crimes punis de 15 à 20 ans de prison à la place des assises.
Mais sa réforme de la justice, "ambitieuse" selon elle, est qualifiée de "fourre-tout" par ses détracteurs.
"Rester loyale"
La ministre, aux longs cheveux blonds toujours lâchés, s'est mise à dos de nombreux interlocuteurs. Lors de la mobilisation des avocats contre la réforme des retraites, le dialogue a rapidement été rompu. C'était "un problème de méthode", estimait à l'époque Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux. Elle "nous a semblé prisonnière du dogmatisme du gouvernement".
Cécile Mamelin, vice-présidente de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), se souvient aujourd'hui de "quelqu’un d’un caractère égal", avec qui "le dialogue était fluide", mais qui "n'avait pas assez de poids" politique "pour obtenir des résultats".
Donnant cours et conférences depuis son départ du gouvernement, l'ex-Garde des Sceaux affirmait récemment à la Dépêche du midi: "Tant que le président de la République sera là, je resterai loyale à Emmanuel Macron". "Ce qui ne veut pas dire que j’approuve tout ce qui est fait".
"Etant donné les positions qu’elle a tenues par le passé, on se demande comment elle va pouvoir porter le +choc des savoirs+", ensemble de réformes annoncées par Gabriel Attal dans l'éducation, s'interroge Jean-Rémi Girard, président du Snalc (collèges et lycées).
Mme Belloubet, 68 ans, a succédé en 2017 à la Justice à François Bayrou dans le gouvernement d'Edouard Philippe. A ce poste, cette inconnue du grand public est parvenue à imposer une réforme de la justice contestée, mais a peiné à imprimer sa marque.
Cette professeure de droit public, issue des rangs du Parti socialiste, a commencé sa carrière comme professeure à l'université avant de devenir à 42 ans rectrice de l'académie de Limoges en 1997. Un poste parachevant un parcours académique brillant --elle avait été reçue deuxième de l'agrégation de droit public en 1992.
A la tête de l'académie de Toulouse en 2000, elle démissionne en 2005 avec fracas, critiquant le manque de moyens octroyés par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.
Dans une lettre aux chefs d'établissement, Nicole Belloubet expliquait ne plus trouver la "force de conviction suffisante". Elle déplorait, de la part de l'exécutif, une absence de cohérence "entre des ambitions affichées et des actes posés concrètement".
Sa démission était "un acte fort et rare, une forme de courage", estime Jean-Louis Viguier, ex-secrétaire académique du Snes-FSU (premier syndicat des collèges et lycées). Il se souvient "d’une femme engagée, compétente" avec "un côté un peu autoritaire, mais à l'écoute".
Racines aveyronnaises
Nicole Belloubet a porté une attention particulière aux sujets concernant les femmes. De 2000 à 2005, elle préside un comité interministériel de pilotage "pour la promotion de l'égalité des sexes dans le système éducatif". Elle a aussi rédigé un rapport sur la "lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans les établissements scolaires".
Elle a aussi défendu, dans un article de 2016, "la pédagogie de projet" et "la prise en compte des besoins spécifiques des élèves". Elle s'en était alors pris aux "fariboles sur la restauration de l’autorité ou le port de la blouse", défendus aujourd'hui par le gouvernement Attal.
En parallèle de ses fonctions dans l'enseignement, cette Parisienne très attachée à ses racines aveyronnaises, mère de trois enfants et veuve d'un professeur de droit, a mené une carrière politique à Toulouse, où elle fut première adjointe au maire socialiste Pierre Cohen, entre 2008 et 2010, avant de devenir première vice-présidente de la région Midi-Pyrénées.
Nicole Belloubet a aussi été membre du Conseil constitutionnel, de 2013 à 2017, qu'elle quitte pour devenir ministre de la Justice.
A la Chancellerie, elle fusionne les tribunaux d'instance et de grande instance, créé le parquet national antiterroriste, lance les cours criminelles départementales pour juger les crimes punis de 15 à 20 ans de prison à la place des assises.
Mais sa réforme de la justice, "ambitieuse" selon elle, est qualifiée de "fourre-tout" par ses détracteurs.
"Rester loyale"
La ministre, aux longs cheveux blonds toujours lâchés, s'est mise à dos de nombreux interlocuteurs. Lors de la mobilisation des avocats contre la réforme des retraites, le dialogue a rapidement été rompu. C'était "un problème de méthode", estimait à l'époque Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux. Elle "nous a semblé prisonnière du dogmatisme du gouvernement".
Cécile Mamelin, vice-présidente de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), se souvient aujourd'hui de "quelqu’un d’un caractère égal", avec qui "le dialogue était fluide", mais qui "n'avait pas assez de poids" politique "pour obtenir des résultats".
Donnant cours et conférences depuis son départ du gouvernement, l'ex-Garde des Sceaux affirmait récemment à la Dépêche du midi: "Tant que le président de la République sera là, je resterai loyale à Emmanuel Macron". "Ce qui ne veut pas dire que j’approuve tout ce qui est fait".
"Etant donné les positions qu’elle a tenues par le passé, on se demande comment elle va pouvoir porter le +choc des savoirs+", ensemble de réformes annoncées par Gabriel Attal dans l'éducation, s'interroge Jean-Rémi Girard, président du Snalc (collèges et lycées).