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Nicolas Hulot sort de son silence dans "L'Emission politique"


Paris, France | AFP | jeudi 22/11/2018 - Trois mois après sa démission surprise du gouvernement, Nicolas Hulot sort de son silence jeudi soir sur le plateau de "L’Émission politique", en pleine crise des "gilets jaunes" qui contestent la taxe carbone chère à l'ex-ministre écolo.
Le 28 août, en direct sur France Inter et sans avoir prévenu ni le président ni le Premier ministre, le ministre de la Transition écologique annonçait son départ, se disant "tout seul à la manœuvre" sur les enjeux environnementaux au sein du gouvernement.
Depuis, l'ancien animateur télé, qui s'est dit soucieux de ne rien faire "pour nuire à ce gouvernement", a été très discret, démentant seulement préparer la sortie d'un livre et saluant de quelques tweets des mobilisations pour le climat dans la rue ou par des youtubers.
Jeudi soir sur France 2, celui qui est redevenu la personnalité politique préférée des Français selon des sondages, s'exprimera pendant plus d'une heure, débattant notamment avec le philosophe Alain Finkielkraut, le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux et une agricultrice.
Mais il sera également "interpellé par un +gilet jaune+, il y aura un dialogue", a annoncé dans "C à vous" sur France 5 la présentatrice de l'émission Léa Salamé -- celle-là même qui avait recueilli l'annonce de la démission du ministre. "Il a très envie de parler de cette question-là", a-t-elle assuré.
Nicolas Hulot a plaidé pendant des années pour une fiscalité écologique plus importante afin de financer la transition énergétique et environnementale.
La décision d'une augmentation de la taxe carbone "est d'ailleurs une petite victoire qu'il a remportée au début du mandat d'Emmanuel Macron", a noté mercredi sur France Inter son successeur François de Rugy. "Je ne doute pas qu'il assumera".
M. de Rugy a enfoncé le clou jeudi matin sur France 2. Sur la question de la fiscalité écologique, "je crois que sa voix importante peut être utile".
Au-delà des "gilets jaunes", les sujets d'actualité liés aux combats de Nicolas Hulot ne manquent pas, à deux semaines de l'ouverture de la 24e conférence de l'ONU sur le climat (COP24) et à quelques jours de la présentation par le gouvernement de la feuille de route énergétique de la France qui doit notamment aborder la question de fermeture de réacteurs nucléaires.
 

- "Une voix qui compte" -

 
"Il revient parler d'écologie, de cette transition écologique et solidaire, des enjeux, des solutions", a expliqué à l'AFP l'un de ses proches, le député LREM Matthieu Orphelin, assurant qu'il n'allait "pas régler ses comptes".
"Il a envie d'être utile, de faire avancer la cause et il y a mille façons de le faire", a-t-il ajouté, saluant le retour dans le débat public d'"une voix qui compte sur l'écologie".
La question est de savoir de quelle manière Nicolas Hulot restera impliqué. Dans un mouvement politique ? Dans une ONG ?
Jeudi l'écologiste reviendra également sur son année de ministre, lors d'entretiens réalisés par le journaliste Thomas Sotto pendant un déplacement au pied du plus grand glacier français, la Mer de Glace, à Chamonix.
Avec Emmanuel Macron, "on n'avait pas le même diagnostic sur l'état de la planète et sur les menaces qui pèsent sur l'humanité. Donc à partir du moment où on n'a pas le même diagnostic, on ne propose pas le même traitement", explique-t-il dans un extrait diffusé sur franceinfo.
L'émission prévoit également une séquence avec un invité surprise, a indiqué la rédactrice en chef Alix Bouilhaguet.
"On a eu envie de lancer une invitation un peu originale qui ressemble moins à L’Émission politique au sens premier du terme mais qui sera assez agréable à écouter et à regarder", a-t-elle précisé.
Nommé pour la première fois ministre en mai 2017, après avoir renoncé à une candidature à la présidentielle un an plus tôt, Nicolas Hulot avait dû avaler bien des décisions contraires à ses convictions, malgré certaines victoires symboliques comme l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Il avait notamment dû endosser le report de l'objectif de ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% en 2025.

le Jeudi 22 Novembre 2018 à 04:42 | Lu 271 fois