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Nickel/Calédonie: FLNKS et chefferies kanak contre le rachat de Vale par des Australiens


"Il n'est plus question de laisser partir cette ressource qui ne se renouvelle pas, ni qu'un étranger mette la main sur notre patrimoine minier", a déclaré à la presse Alosio Sako.
"Il n'est plus question de laisser partir cette ressource qui ne se renouvelle pas, ni qu'un étranger mette la main sur notre patrimoine minier", a déclaré à la presse Alosio Sako.
Nouméa, France | AFP | mardi 18/08/2020 - Les responsables du FLNKS ont apporté leur soutien mardi à un collectif de chefferies kanak du sud de la Nouvelle-Calédonie, qui s'oppose à la possible vente de l'usine de nickel du groupe Vale à un groupe australien et dénonce "le bradage de la ressource".      

"Il n'est plus question de laisser partir cette ressource qui ne se renouvelle pas, ni qu'un étranger mette la main sur notre patrimoine minier", a déclaré à la presse Alosio Sako, animateur du Bureau politique du FLNKS.      

Il a annoncé que la coalition indépendantiste participera vendredi à la manifestation organisée par un collectif baptisé "Usine du sud, projet Pays", initié par les chefferies kanak du sud de la Nouvelle-Calédonie. Plusieurs syndicats, organisations écologiques et partis politiques indépendantistes s'y sont associés.

Le mouvement s'élève contre le projet du géant brésilien Vale de vendre son usine métallurgique du sud de l’archipel, adossée au richissime gisement de nickel de Goro, à un consortium industriel et financier, emmené par New Century Ressources (NCR), une junior australienne.       

Les deux partenaires ont prolongé fin juillet leurs discussions exclusives de 45 jours après "des avancées décisives".       

La vente de cette usine, gouffre financier aux multiples aléas techniques, est basée sur un redimensionnement de l'outil et sur l'exportation de minerai de nickel brut alors que le gisement de Goro est classé par le Code minier, en réserve géographique métallurgique. Seul un raffinage local est possible.       

"La modification du Code minier a été votée au gouvernement (calédonien, ndlr) et sera prochainement transmise au Congrès (assemblée législative). Le FLNKS réaffirme son opposition au bradage de notre patrimoine minier", a également déclaré M.Sako.        

Les indépendantistes et leurs alliés défendent une offre de rachat alternative présentée par une société industrielle locale, filiale de la province nord gérée par les indépendantistes, en partenariat avec une multinationale sud-coréenne, Korea Zinc.       

"C'est le seul projet pays, et Vale doit ouvrir des négociations avec ses porteurs afin de se réapproprier nos gisements bradés et nous permettre de maitriser nos outils d'exploitation et de valorisation", a indiqué le FLNKS.      

En grande difficulté, la Société Le Nickel, filiale du français Eramet, souhaite également obtenir une augmentation de ses volumes d'exportation de minerai brut de nickel pour éponger les pertes de son usine métallurgique. Elle se heurte cependant à l'hostilité des indépendantistes et d'un parti loyaliste minoritaire.         

L'ultra-sensible sujet du nickel, dont l'île détient un quart des ressources mondiales, resurgit dans le débat en Nouvelle-Calédonie à la veille du deuxième référendum sur l'indépendance le 4 octobre prochain, déjà source de crispations.

le Mardi 18 Août 2020 à 06:17 | Lu 929 fois