Tahiti Infos

Naufrage au Nord de l’île principale : les secours français à nouveau déployés


Naufrage au Nord de l’île principale : les secours français à nouveau déployés
PORT-VILA, jeudi 14 juin 2012 (Flash d’Océanie) – Une opération de recherche et de secours en mer se poursuivait jeudi, avec un appui des forces armées françaises basées en Nouvelle-Calédonie (les FANC) afin de retrouver les sept personnes encore portées disparues à la suite du naufrage, mercredi, d’une petite embarcation assurant la navette entre l’île principale de Vanuatu, Vaté, et celle de Mataso (Nord de l’île).

Ce petit bateau d’environ sept mètres avait quitté l’île de Mataso en direction de la capitale.
Il transportait au total neuf personnes, dont deux, après que l’embarcation ait chaviré, ont réussi à rejoindre la côte de Mataso pour donner l’alerte, rapporte la radio nationale.
Les autres demeurent depuis introuvables et pourraient avoir réussi à se maintenir à flot en s’accrochant aux restes du bateau.
Alerté et sollicité par les autorités vanuatuanes, le PC Secours en Mer de Nouméa mobilisait dès mercredi un hélicoptère Puma déjà déployé dans le cadre d’une mission dans la zone, à Port-Vila, où sont actuellement réuni plusieurs centaines de représentants des gouvernements des pays ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique) et de l’Union Européenne dans le cadre d’une réunion internationale.
Au terme de la première journée de recherches, mercredi juste tard dans la soirée, ni le Puma, ni le petit et unique patrouilleur de Vanuatu, le RVS Tukoro, ne sont parvenus à localiser débris ou personnes à la mer, dans des conditions météorologiques particulièrement difficile (mer démontée, creux de plus de cinq mètres et vents violents) qui ont probablement été à l’origine de l’accident.
Jeudi, les recherches devaient reprendre avec la participation d’un avion Gardian (Jet Falcon) de la marine nationale française, déployé rapidement depuis Nouméa, tout proche.
Cet appareil devrait effectuer un quadrillage d’observations aériennes de la zone probable du naufrage.

Les conditions météorologiques dans toute la région demeuraient jeudi particulièrement difficiles, en partie en raison de la présence d’une grande zone dépressionnaire, qui affecte aussi bien Fidji (où des inondations ont recommencé au Nord et à l’Ouest de l’île principale), qu’à Vanuatu et en Nouvelle-Calédonie, où des avis de vent fort ont été émis à l’attention de la population.


Récente opération rondement menée aux îles Salomon

Naufrage au Nord de l’île principale : les secours français à nouveau déployés
C’est aussi le même Gardian qui avait été déployé tout récemment (fin mai 2012) dans le cadre d’opérations similaires de secours en mer, cette fois-ci aux îles Salomon.
En coordination avec notamment l’armée australienne, ces opérations avaient permis de réagir rapidement et de sauver les 49 passagers d’un caboteur de 27 mètres, le Solfish 001, qui avait chaviré quelques jours auparavant dans le groupe des îles Santa Cruz.
Le Solfish 001, transportant passagers et fret, était attendu à sa destination de Lata (province des Temotu, Sud-est de l’archipel) mercredi 23 mai 2012.
Les autorités provinciales, qui avaient lancé l’alerte jeudi 24 mai 2012, ont pu s’appuyer, dans le cadre des recherches lancées samedi 26 mai 2012, sur quatre avions, dont un de l’armée de l’air australienne (un Orion AP-3C) et un autre, un Gardian (Jet Falcon) de l’armée française basée en Nouvelle-Calédonie proche.
Après une première opération de recherches aériennes sur une superficie d’environ six mille kilomètres carrés, l’épave du navire a pu être rapidement localisée, flottant à la dérive.
À proximité se trouvaient aussi cinq radeaux de sauvetage.
Une fois les rescapés localisés, un navire de la marine marchande, le Micronesia Pride, qui croisait dans des eaux proches, a été contacté et s’est dérouté pour porter secours aux naufragés, dimanche 27 mai 2012.
Brian Aonima, directeur par intérim du centre de coordination des secours en mer des îles Salomon, avait souligné le rôle déterminant de la bonne coordination et de la réponse rapide des acteurs de ce sauvetage en rendant notamment hommage aux forces françaises et australiennes, ainsi qu’aux forces militaires et policières stationnées aux îles Salomon dans le cadre de la Force Régionale d’Assistance (RAMSI, sous commandement australien) à cet archipel mélanésien.
Le Micronesia Pride a pu ensuite prendre en charge les 49 rescapés (33 hommes, dix femmes et six enfants) pour les débarquer au port le plus proche, celui de KiraKira sur l’île de Makira.
Dans un communiqué officiel, vendredi 1er juin 2012, Gordon Darcy Lilo, Premier ministre des îles Salomon, avait tenu à saluer le « professionnalisme » de tous ceux qui ont pris part à ces opérations, qu’ils soient locaux ou étrangers.


Sécurité maritime : la Nouvelle-Zélande finance un ferry pour Tokelau

Naufrage au Nord de l’île principale : les secours français à nouveau déployés
Mardi 12 juin 2012, en mode préventif, Murray McCully, ministre néo-zélandais des affaires étrangères, annonçait pour sa part une enveloppe conséquente destinée à financer la location, pour deux ans, d’un nouveau ferry pour le transport inter-îles de sa dépendance océanienne de Tokelau.
Wellington a ajouté que cette solution était provisoire et devrait être suivie par la livraison d’un nouveau ferry, acheté, là aussi sur fonds néo-zélandais.
Dans le cadre de cette aide néo-zélandaise, c’est une société internationale, PB Sea-Tow, qui a été sélectionnée pour fournir ce service devant relier Tokelau à Apia (capitale des Samoa voisines, 480 kilomètres plus au Sud) et ainsi maintenir un lien économique et commercial jugé essentiel.
« Tokelau n’est accessible que par bateau et depuis que le précédent ferry, le MV Tokelau, a été désaffecté début 2012, la Nouvelle-Zélande a contribué à la recherche d’une solution de remplacement », a précisé M. McCully, qui rappelle les « conséquences tragiques » de la mise en navigation de vaisseaux « en-dessous des normes » en d’autres points du Pacifique.
« La Nouvelle-Zélande est engagée à faire en sorte que la population de Tokelau, en tant que citoyens Néo-zélandais, disposent d’un moyen de transport sûr pour les personnes et les biens », a-t-il insisté.
Ce nouveau ferry, PB Matua (45 mètres), dont la location est prise en charge par la Nouvelle-Zélande (pour un coût annoncé de 12 millions de dollars néo-zélandais, soit 7,4 millions d’euros), peut transporter 36 passagers (en mode international) et 50 en mode local, avec une charge en fret de 120 tonnes.
Il devrait entrer en service fin juin 2012 sur la ligne Apia-Tokelau, et pour les deux années à venir.
L’enveloppe néo-zélandaise s’inscrit dans le cadre d’une aide socio-économique plus générale à Tokelau, de dix millions d’euros, visant à financer un plan de construction d’un nouveau ferry passagers et de mettre à niveau les infrastructures à quai.
Les habitants de Tokelau, environ quinze cents personnes, vivent essentiellement sur trois atolls.
Jouissant de la double nationalité, ils sont plus de cinq mille à résider de manière permanente en Nouvelle-Zélande, essentiellement à Auckland et dans sa grande banlieue.
Keli Hiano Kalolo, le dirigeant de Tokelau (Ulu o Tokelau), tout en exprimant sa gratitude à la puissance de tutelle, a rappelé en début de semaine que le précédent ferry avait été vendu car il avait été jugé non conforme aux normes de sécurité.


Non conforme aux normes de sécurité : un syndrome trop répandu dans toute la région

Naufrage au Nord de l’île principale : les secours français à nouveau déployés
Les accidents maritimes se sont multipliés ces dernières années dans toute la grande région de l’Océanie insulaire, avec trop souvent pour dénominateur commun la mise en cause de l’état des ferries.
Début juin 2012, une commission d’enquête chargée de faire la lumière sur le naufrage du ferry Rabaul Queen, au large de la ville de Lae (côte Nord de l’île principale de Papouasie-Nouvelle-Guinée), le 2 février 2012, a conclu une dizaine de semaines d’audiences.
Depuis l’ouverture des travaux de cette commission, mi-avril 2012, rythmés par les nombreux témoignages de survivants, ainsi que de ceux du capitaine et des armateurs de ce navire transportant des passagers et du fret, la thèse de la surcharge avait fait surface.
Le juriste australien Manuel Varitimos, en guise de résumé de ces audiences, a évoqué un « manque de responsabilité », mêlé à de l’ « incompétence » et de la « négligence » de la part de la société armatrice et du capitaine.
Il a aussi pointé du doigt la « complaisance » de la part des autorités locales censées s’assurer de la navigabilité et de la sureté d’un tel bâtiment.
La société, pour sa part, avait maintenu une ligne de défense basée sur un « cas de force majeure », en raison des très mauvaises conditions en mer au moment du naufrage qui a fait plus de deux cent victimes mais dont le bilan humain n’a toujours pas été précisément arrêté.
237 personnes ont été officiellement sauvées, mais le nombre de victimes reste toujours inconnu en raison de l’absence de chiffres exacts et de manifeste concernant le nombre de passagers à bord au moment du drame.
Cette commission a ainsi pu entendre le témoignage d’un des passagers, George Turme, 21 ans originaire de la province insulaire de Nouvelle-Bretagne de l’Est, l’un des nombreux étudiants à bord au moment du drame, en cette période de rentrée scolaire et universitaire, qui a affirmé sa conviction selon laquelle le MV Rabaul Queen aurait eu à son bord « environ cinq cent passagers » lorsqu’il a appareillé de Rabaul pour Lae.
Ce vaisseau était habilité à transporter pas plus de 310 passagers.
Cet étudiant a aussi confirmé d’autres témoignages recueillis au moment du drame, qui confirment que le navire a pris, coup sur coup, au moins trois énormes vagues sur son flanc, ce qui l’a déstabilisé au point de le faire chavirer.
Manuel Varitimos, qui supervise les travaux de cette commission (en compagnie du Papou Emanuel Asigau), placés sous la haute autorité du juge australien Warwick Andrew, qui devrait rendre son rapport d’ici le 30 juin 2012.

Bateaux incendiés et licenciements en masse

En attendant le rapport de la commission d’enquête, Peter Sharp, dirigeant de la société armatrice du Rabaul Queen, a jugé opportun d’annoncer se fermeture et par conséquent le licenciement d’une grande partie de ses quelque quatre cents employés.
La société avait aussi subi les effets collatéraux de ce naufrage : sur l’île papoue de Bougainville, peu après, plusieurs bateaux de la même compagnie avaient été saisis par des proches et membres des familles de victimes, qui avaient ensuite exécuté leur plan : ils ont enchaîné les trois bateaux (MV Solomon Queen, et les Kopra 3 et 4, dédiés au transport de fret), le sont remorqué pour les faire échouer sur un récif proche avant de les incendier.
Seuls deux navires de cette société sont encore à flot : le MV Alotau Queen (passagers) et le Kopra 1 (fret).

Le cahier des charges fixé par le gouvernement papou exigeait de cette commission qu’elle fasse non seulement la lumière sur les circonstances exactes de ce naufrage, mais aussi sur les causes de l’une des pries tragédies maritimes qu’ait connu la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
En fonction de quoi, cette commission sera habilitée à émettre des recommandations en vue de poursuite judicaires ultérieure sur les personnes, physique ou morales.
La commission papoue devrait aussi bénéficier de l’appui du bureau australien de la sécurité des transports (Australian Transport Safety Bureau, ATSB).
MM. Varitimos et Asigau avaient aussi participé aux travaux d’une précédente commission d’enquête, concernant une autre catastrophe maritime régionale, celle du Princess Ashika, ferry qui avait sombré au large de Nuku’alofa (royaume de Tonga) le 5 août 2009, faisant 74 victimes.
L’enquête tongienne avait en substance conclu à la non-conformité du Princess Ashika aux normes de sécurité et à de graves manquements aux procédures de vérification avant achat de la part d’une société publique dépendant directement du gouvernement.

pad

Rédigé par PAD le Mercredi 13 Juin 2012 à 22:59 | Lu 1225 fois