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Nage en eau libre - Tahiti Swimming Experience : Bilan d'un évènement exceptionnel

La deuxième édition de la Tahiti Swimming Experience s'est achevée samedi par la dernière épreuve sportive qui s'est déroulée sur le plan d'eau de Punaauia, aux trois pontons. Nous avons pu faire un bilan de cet événement exceptionnel qui a su allier sport et culture pour promouvoir une discipline qui apparaît comme parfaitement adaptée à Tahiti et qui pourrait connaître un fort développement en Polynésie française : la natation en eau libre.


Il y avait deux parcours, un de 2,5 km et un de 5 km
Il y avait deux parcours, un de 2,5 km et un de 5 km
La dernière journée de compétition de la deuxième édition de la Tahiti Swimming Experience s’est déroulée samedi sur le plan d’eau de Punaauia. C’est le jeune Enzo Costa Lacombe qui a remporté le parcours de 2,5 kilomètres devant une cinquantaine de participants. Teiva Gehin et Léo Durret occupent respectivement la deuxième et la troisième place.
 
Il y avait une dizaine de participants pour le 5 kilomètres et c’est Kylian Jezequel qui s’est imposé devant Marius Philibert et Alizée Diaz. Le relais 4x500 mètres a été remporté par l’équipe formée par Kylian Jezequel, Teiva Gehin, Enzo Costa Lacombe et Marius Philibert. Ils devancent à une seconde près l’équipe mixte formée par les champions Aurélie Muller, Logan Fontaine, Camille Lacourt et Marc-Antoine Olivier, qui ont concouru pour le fun. SB

Stéphane Lecat, directeur sportif eau libre à la FFN
Stéphane Lecat, directeur sportif eau libre à la FFN
Parole à Stéphane Lecat, directeur sportif à la fédération française de natation :
 
Le bilan de cette semaine sportive ?
 
« C’était une deuxième édition pour la Tahiti Swimming Experience mais une première en ce qui concerne l’eau libre. On a vu des terrains de jeu incroyables, avec des participations plus ou moins nombreuses mais c’est tout à fait normal. Ce que je vois ici, je le vois également sur la métropole donc il n’y a rien d’anormal, c’est même plutôt pas mal en termes de participation. On a été surpris du nombre de participants qu’on a eus à Moorea dans un cadre exceptionnel pour cette discipline. »
 
Vous avez pu suivre votre programme d’entrainement ?
 
« Ils se sont entrainés deux fois par jour donc cela n’a pas été facile car il a fallu gérer les activités culturelles que les gens ont voulu nous faire découvrir et c’est tout à fait légitime car on est fiers de cette culture, il faut la préserver, il faut l’entretenir. On a essayé de s’adapter le plus possible en continuant de s’entrainer car il y a les championnats du monde au mois de juillet qui sont qualificatifs pour les Jeux Olympiques. »
 
L’aspect culturel a été intéressant ?
 
« Bien sûr, très. Vous avez une puissance incroyable, un « mana » très important. C’est important que les nageurs découvrent pour une fois le pays dans lequel ils sont. Ils ont trouvé que c’est un cadre incroyable, que c’est idyllique. L’idéal pour eux serait de revenir - comme l’avaient fait Camille et les autres - après leur événement majeur pour être un peu plus libres et sans avoir à s’entrainer deux fois par jour ! »
 
Un dernier mot, un remerciement ?
 
« Je remercie tous les partenaires de la Tahiti Swimming Experience, bien sûr la fédération tahitienne de natation, l’ensemble des partenaires trop nombreux pour que je les cite, avec un petit mot pour Air Tahiti Nui qui nous a facilité le voyage, l’hôtel Manava et le Hilton sur Moorea. Merci aux bénévoles sans qui rien n’aurait pu se faire. Merci et à bientôt j’espère. » Propos recueillis par SB

Sylvain Roux, directeur technique à la fédération tahitenne de natation
Sylvain Roux, directeur technique à la fédération tahitenne de natation
Parole à Sylvain Roux, directeur technique à la fédération tahitienne de natation :
 
Quel est le bilan ?
 
« Pour un premier bilan à chaud, on a eu des petits soucis de matériel, de mise en route, de ce côté-là on ne peut que progresser. Lors du choix des sites, le plus important pour nous était d’assurer la sécurité et cela a été une grande réussite. Je suis très content parce qu’on ne peut pas mettre des nageurs dans un plan d’eau naturel sans faire hyper gaffe à la sécurité et surtout à l’évacuation des nageurs en cas de problème. »
 
« Sur le bilan sportif, on a eu une cinquantaine de participants à chaque fois, c’est pas mal, on peut mieux faire, on a beaucoup de monde dans nos clubs mais il faut que les coachs, les nageurs comprennent l’intérêt de l’eau libre pour le développement de la natation et pour leurs progrès individuels. C’est intéressant de varier. Quand un nageur fait 2 ou 5 kilomètres ici ou à la pointe Vénus, quand il fait un 400 ou un 800 mètres en bassin, c’est beaucoup plus facile. »
 
La venue des nageurs a été concluante ?
 
« La venue des champions, de nos spécialistes de l’eau libre et de Camille Lacourt, était destinée à faire la promotion de notre événement à l’international, c’est pour ça qu’il y avait également un journaliste américain spécialiste de l’eau libre. Pourquoi l’eau libre, et bien parce qu’en Polynésie on est pas du tout bien équipés en piscines. Par contre, on a des plans d’eau magnifiques. Au niveau international, cela peut attirer beaucoup de monde. »
 
« On est sur cette lancée -là, on a déjà eu des contacts avec des Hollandais, des Espagnols, des Italiens. Le développement de ce genre de discipline peut contribuer au développement économique et touristique du Pays par rapport à la mise en route d’évènements sportifs liés à notre discipline. On a pu montrer aussi aux nageurs d’ici que certains nageurs de l’extérieur viennent ici pour s’entrainer, cela a été le cas de Philippe Lucas et de son équipe. Même si nos installations sont vieilles, on peut quand même s’entrainer. Il faut casser des barrières psychologiques et arrêter de se plaindre de notre matériel, on fait avec ce que l’on a et on avance pour notre développement. »
 
C’est un peu la naissance d’une discipline ?
 
« Des personnes comme Stéphane Lambert ont déjà amené l’eau libre en Polynésie. Nous, on est sur un format sportif, olympique, avec des formats de 5, 10 et 25 km, avec des classements au temps sur des distances régulières. Donc oui, de ce point de vue-là, c’est un début. La Coupe de Polynésie de l’eau libre et la Tahiti Swimming Experience assoient la discipline et on est maintenant prêt à la développer, on a la structure. Je ne peux qu’être optimiste à ce sujet. » Propos recueillis par SB

Enzo Costa Lacombe
Enzo Costa Lacombe
Parole à Enzo Costa-Lacombe, 13 ans, CNP, gagnant du 2,5 km :
 
Ton analyse de la course ?
 
« C’était dur, il y avait des vagues, du clapot, du courant aussi. Au début, on était un petit groupe de quatre. Il y en avait deux qui faisaient le 5 kilomètres, qui étaient plus grands que moi, et deux autres à faire le 2,5. Vers la fin, j’ai accéléré pour gagner. »
 
Qu’est ce qui te plait dans la discipline ?
 
« Il y a du courant, des fois on peut l’avoir par l’arrière, des fois de face donc il faut forcer…franchement c’est top. C’est plus intéressant qu’en piscine ou tu nages, tu fais des culbutes, tu repars… »
 
Tes projets ?
 
« En juillet, je vais partir pour les championnats de France jeunes en bassin de cinquante mètres. L’eau libre c’est bien parce que quand tu reviens en bassin, on voit la différence. Tu vas plus loin quand tu nages en eau libre. Franchement, alterner mer et bassin, j’aime bien. Merci pour cet événement, c’était vraiment génial. C’était bien de voir les champions, on essaye de les suivre, bon ils sont plus rapides que nous, mais c’est top de les voir. » Propos recueillis par SB

Camille Lacourt, champion de natation
Camille Lacourt, champion de natation
Parole à Camille Lacourt :
 
Ton ressenti sur cette semaine ?
 
« Super impressions, comme lors de la première édition. C’est un endroit paradisiaque, les gens sont agréables, gentils…Et puis on est là pour promouvoir quelque chose qui peut rapidement devenir exceptionnel alors c’est un vrai plaisir d’être là pour promouvoir la natation en eau libre. »
 
Quelques mots sur cette discipline ?
 
« C’est très loin de mon domaine de compétence, par contre c’est quelque chose qui pour moi va fortement se développer, comme le trail par exemple. C’est l’association du dépassement de soi et de la nature, de la préservation de la planète. Je pense que la natation en eau libre va faire le même bond. En métropole, c’est un peu plus compliqué avec la température mais en Polynésie cet événement peut vraiment devenir un point de rencontre entre l’Australie, la Nouvelle Zélande, les Etats Unis etc du coup j’aimerais vraiment essayer d’aider en contactant des nageurs étrangers pour les faire venir car je pense que c’est quelque chose qui peut vraiment marcher. »
 
La Polynésie a les cartes en main pour le développement de cette discipline ?
 
« C’est génial, les spots sont juste exceptionnels. Quand on nage dans le lagon, c’est le rêve, on peut nager toute l’année donc oui, bien sûr, il y a vraiment quelque chose à faire. Il y a la natation en eau libre mais il y a aussi de vraies expériences extraordinaires comme aller voir les temples et vivre des cérémonies culturelles. Lier les deux, cela ne peut que marcher donc je suis vraiment ravi d’être là encore aujourd’hui. J’espère pouvoir revenir pour faire la promotion de ça parce que c’est vraiment quelque chose qui me plait beaucoup. Merci à Tahiti et merci aux Tahitiens. » Propos recueillis par SB

Une cinquantaine de participants étaient au départ du 2,5 km
Une cinquantaine de participants étaient au départ du 2,5 km

La natation en eau libre, une discipline qui semble adaptée à la Polynésie
La natation en eau libre, une discipline qui semble adaptée à la Polynésie

La course s'est déroulée non loin de la passe de Taapuna
La course s'est déroulée non loin de la passe de Taapuna

Nage en eau libre - Tahiti Swimming Experience : Bilan d'un évènement exceptionnel

Rédigé par SB le Lundi 10 Décembre 2018 à 10:00 | Lu 1340 fois