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Mort subite de l'adulte: des milliers de vie pourraient être sauvées


Mort subite de l'adulte: des milliers de vie pourraient être sauvées
PARIS, 9 septembre 2011 (AFP) - La mort subite de l'adulte ou arrêt cardiaque fait environ 40.000 victimes par an, le plus souvent à domicile ou dans la rue, pourtant des milliers de vie pourraient être sauvées, selon les spécialistes.

"Une personne meurt toutes les dix minutes d'arrêt cardiaque", souligne la Croix-Rouge Française (CRF) dans le cadre de la journée mondiale des premiers secours de samedi.

Sept fois sur dix, ces accidents surviennent devant témoin (proche ou passant). Malheureusement, moins de 20% d'entre eux réalisent les gestes des premiers secours (massage cardiaque et recours au défibrillateur), déplore la CRF.

Dans 90% des cas, la cause de la mort subite est cardiovasculaire, avec un infarctus du myocarde qui se complique. En Ile-de-France (IDF), 3.500 personnes sont concernées chaque année par ces arrêts cardiaques. Parmi elles, 450 sont prises en charge en réanimation et au bout du compte 150 survivent.

Pour diminuer le nombre de morts et mieux identifier les personnes à risque, le premier Centre d'Expertise de la Mort Subite de l'Adulte (CEMS) a été créé à Paris.

Ce centre, unique en son genre, a été inauguré vendredi à l'occasion de la journée mondiale par l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), l'Inserm et l'Université Paris Descartes.

"Le taux de survie ne dépasse pas actuellement 3%, alors qu'il est 20% à Seattle (Etats-Unis). Mais si on atteignait un taux de survie de 10%, ce qui est parfaitement faisable, cela permettrait de sauver 4.000 vies par an", explique à l'AFP le professeur Xavier Jouven, cardiologue à l'Hôpital européen Georges Pompidou (HEGP).

Depuis le 15 mai, il y a eu 800 morts subites en IDF, dit-il en évoquant la carte des cas réalisée avec le Samu et les Pompiers (www.mort-subite.com).

Le Centre mène depuis 2006 plusieurs études épidémiologiques dont l'une portant sur 10.000 parisiens, suivis pendant 25 ans afin d'identifier les facteurs de risques. De plus, une collecte de sang a été réalisée chez 2.000 personnes décédées d'une mort subite afin d'effectuer une recherche d'éventuels facteurs de risque génétique.

Le centre organise aussi le suivi des survivants (avec dépistage familial) et contribue au déploiement des gestes qui sauvent.

L'idée est d'en ouvrir un autre à Lille, puis à Nantes, ajoute le Pr Jouven.

Rédigé par AFP le Vendredi 9 Septembre 2011 à 07:12 | Lu 1031 fois