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Moorea rend hommage aux victimes du 9/8/7


Moorea, le 9 août 2020 - Un hommage a été rendu dimanche aux  victimes du crash aérien du 9 août 2007 devant la  stèle érigée à Temae en leur mémoire. L’émotion était toujours palpable du côté des familles des victimes de l’île sœur regroupées au sein de l’association 9/8/7. 
 
La municipalité de Moorea a organisé, hier matin, une commémoration à la mémoire des victimes du crash du Twin Otter de la compagnie aérienne Air Moorea survenu il y a de cela 13 ans. Celui-ci s’est abimé en mer le 9 août 2007 entrainant la mort d’une vingtaine de personnes, dont quelques-unes originaires de l’île sœur. Lors de la cérémonie, une messe a été célébrée devant la stèle des victimes du crash à Temae, en présence de quelques-unes de ces familles et des élus du conseil municipal de Moorea-Maiao. Des bouquets de fleurs ont ensuite été déposés devant la stèle. Dans son discours, le tāvana Haumani Evans a tenu à rendre un vibrant hommage aux victimes tout en rappelant  le soutien total de la municipalité envers ces familles en souffrance. Celui-ci s’est aussi montré reconnaissant envers les gros efforts fournis par l’équipe communale de cette époque pour gérer au mieux cet accident sans précédent sur l’île sœur.

Du côté des familles des victimes présentes durant cette cérémonie, l’émotion était toujours aussi palpable. "Ce qui s’est passé durant ces 13 années, des vies ont vacillé, des enfants ont grandi sans parents, des familles ne se sont jamais totalement remises de l’absence de leurs parents bien aimés. D’autres ont réussi à se créer un nouvel avenir et c’est tant mieux. Mais personne n’a oublié", a déclaré Alain Druet, qui a perdu un membre de sa famille dans cet accident.  Celui-ci n’a pas non plus manqué de rappeler combien toutes les affaires juridiques sans fin tournant autour de ce crash continuent à alimenter la souffrance des familles des victimes. "Ces 13 années sont aussi la durée pesante de l’absence de réponses à nos interrogations. Ce sont des enquêtes de tout bord et de moult scénarios. Ce sont des batailles d’expertise et de contre-expertise. Du côté juridique, c’est une lenteur insupportable conclue par des joutes de plaidoiries d’avocats qui au final se sont soldées par deux jugements envers la compagnie et les protagonistes dus au manquement aux règles élémentaires d’entretien et de sécurité aérienne. Je ne parlerai pas du laxisme administratif avéré qui s’est dégagé. Un ultime recours en cassation nous empêche totalement de faire notre deuil."

Rédigé par Toatana Rurua le Dimanche 9 Août 2020 à 18:45 | Lu 1566 fois