Tahiti Infos

Mondial-2014: Une nouvelle application pour combattre la dengue au Brésil


NATAL, 16 juin 2014 (AFP) - Alors que les arbitres du Mondial disposent maintenant de l'assistance vidéo sur la ligne de but pour éviter les erreurs, les médecins brésiliens espèrent compter bientôt sur leur propre technologie pour freiner la prolifération de la dengue.

A Natal (nord-est), l'une des douze villes hôtes de la Coupe du monde, une nouvelle application pour smartphones pourra alerter les habitants et les autorités sur l'emplacement des foyers de dengue et de moustiques porteurs de la maladie.

L'application a été développée par le chercheur Ricardo Valetim et l'épidémiologiste Ion de Andrade, qui travaillent à la mairie de Natal.

"Si quelqu'un identifie la dengue, il le signale sur la carte de l'application et cela nous permet de voir où elle prolifère et de réagir immédiatement pour empêcher sa progression", explique M. Andrade.

L'application "Observatoire de la dengue" est actuellement en phase de test mais elle pourrait être disponible en ligne dès la fin du mois. Cela permettra aux autorités de savoir exactement où intervenir.

"Si ce sont des moustiques, nous pourrons localiser et traiter le point d'eau. Si l'on confirme un cas suspect on pourra traiter la victime", souligne M. Andrade

Il n'existe pas de mode de prévention pour cette maladie tropicale transmise par le moustique Aedes-Aegypti. Sa forme la plus grave, la dengue hémorragique, peut être mortelle.

- Environ 800 morts en 5 ans -

Le Brésil a été le pays le plus touché par la dengue depuis 2000, avec sept millions de cas notifiés. Au cours des cinq dernières années, elle a fait quelque 800 morts.

Dans la ville de Campinas (Etat de Sao Paulo), où se trouvent l'équipe du Portugal et sa star Cristiano Ronaldo, trois femmes de 27, 69 et 81 ans sont mortes cette année après avoir contracté cette maladie.

Plusieurs villes du nord-est du pays, comme Natal, Recife et Fortaleza, sont considérées comme des zones à risques, selon un article publié le mois dernier par des chercheurs brésiliens et européens dans la revue spécialisée en maladies infectieuses The Lancet.

Natal a enregistré 3.000 cas cette année et la dénommée "ville du soleil" a été frappée par des pluies torrentielles depuis le début du Mondial. Lundi, la mairie décrétera d'ailleurs l'état de catastrophe naturelle, a annoncé dimanche un porte-parole.

Dans un hôpital local, Joana attend le résultat de ses examens de sang.

"J'ai mal à la tête, j'ai mal aux articulations et de la fièvre", se plaint elle. Même si ce sont les symptômes de la dengue, il pourrait s'agir aussi d'un simple virus.

"Nous avons vu plusieurs cas de dengue récemment, mais nous sommes très loin d'être au niveau de l'épidémie", assure le médecin Mario Toscano.

- Hygiène et salubrité -

A Natal, les habitants des quartiers les plus pauvres n'ont souvent pas accès à l'eau courante et encore moins à des ordinateurs ou smartphones.

Dans les favelas, où les enfants marchent pieds nus et les eaux usées coulent à ciel ouvert dans les ruelles, le risque de propagation est important.

"C'est exactement le type d'endroit qui attire les moustiques", dit l'agent sanitaire municipal Aberdal Varela Da Fe, en désignant une cuve de béton pleine d'eau stagnante. C'est dans ces mares et étangs que les moustiques femelles pondent leurs oeufs.

Après avoir visité une autre maison, Varela da Fe, félicite la propiétaire. "Ta maison est très propre", dit-il à Ivanilda Firmino. "Tous les réservoirs d'eau ont des couvercles".

"Je fais très attention car mon fils a attrapé quatre fois la dengue", répond la vieille femme.

Avec 600.000 touristes étrangers qui se déplaceront au Brésil d'ici la finale du Mondial (le 13 juillet), les autorités ont pris une série de mesures, même si l'épidémie se répand surtout en plein été austral, et non pendant "l'hiver" brésilien.

"Il existe toujours un risque mais cette année il n'est pas très grand", assure Alexandre de Medeiros Tavares, médecin responsable de la dengue à la mairie de Natal.

"Grâce à notre travail sur le terrain, nous avons eu moins de cas", assure-t-il.

Rédigé par () le Lundi 16 Juin 2014 à 06:10 | Lu 420 fois