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Mission du Forum en Nouvelle-Calédonie reportée pour cause de cyclone


Harold Martin
Harold Martin
NOUMÉA, jeudi 14 mars 2013 (Flash d’Océanie) – Une mission du comité ministériel mandaté par le Forum des Îles du Pacifique (FIP), qui devait se rendre en Nouvelle-Calédonie cette semaine pour se rendre compte de l’état d’avancement de la mise en œuvre de l’Accord de Nouméa, a été reportée à une date ultérieure, pour cause de cyclone.
Selon le plan d’origine, cette mission océanienne devait être présidée par Henry Puna, Premier ministre des Îles Cook et qui assure actuellement la Présidence tournante du FIP, en sa qualité de dernier hôte du sommet 2012 de cette organisation régionale, considérée comme la voix politique de l’Océanie.
M. Puna, au cours de cette mission de trois jours, aurait dû être accompagné de trois fonctionnaires du FIP et aurait dû rencontrer un large éventail de décideurs politiques et représentants de divers secteurs de la société néo-calédonienne, a précisé en milieu de semaine le Président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Harold Martin, au cours d’un entretien avec une radio locale.
Or, à partir du week-end dernier et jusqu’à mardi, le cyclone Sandra a pendant un temps menacé la Nouvelle-Calédonie, suscitant la mise en place d’alertes de niveau maximal dans certaines régions du Nord de l’archipel, avant de s’en éloigner sans pour autant causer ni dégât, ni blessé.

En 2005, la Nouvelle-Calédonie, collectivité française d’Océanie, s’est vue octroyer par la FIP un nouveau type de statut : celui de « membre associé ».
Ce statut a simultanément été accordé à la Polynésie française.
Mais, depuis, la Nouvelle-Calédonie, lors de ses participations aux sommets annuels des dirigeants du FIP, demande de manière persistante et avec le soutien affiché de sa puissance de tutelle, la France, à accéder au statut de membre plein.
Cette mutation, qui n’a jusqu’ici suscité que des encouragements de la part du FIP à poursuivre la mise en œuvre de l’Accord de Nouméa, revenant à une sorte de fin de non-recevoir, forcerait le FIP à revoir en profondeur ses critères d’accession au statut à part entière, ce dernier n’ayant été accordé jusqu’ici qu'à des États indépendants.

M. Martin, pour sa part, a voulu cette semaine mettre en avant, à l’usage d’une audience locale, « une volonté du Forum » d’accéder à cette demande, mais qui nécessiterait de « reprendre un peu les règles et puis les assouplir, les moduler, pour qu'on puisse être membre à part entière. Dans le Forum, il y a aussi des Australiens et des Néozélandais, de grandes nations qui ne sont pas opposés ».
Mais il a aussi invoqué, comme facteur rendant la progression difficile, le fait que « le Président du Forum, lui, il change tous les ans ».
« Donc, le président du Forum, c'est un chef d'État, c'est un premier ministre, il a beaucoup de choses à faire et il change tous les ans. Donc, on n'a pas pu aller vraiment en profondeur », a-t-il ajouté.

M. Martin estime par ailleurs que la Nouvelle-Calédonie possède, dans sa proche région, « de vraies relations ».
« On connaît les uns et les autres, on se rend à beaucoup d'organisations régionales, que ça se passe aux Tonga, aux Fiji, aux îles Cook ou aux Samoa, enfin, bref, on a une présence et on développe des actions. Et d'autre part, je rappelle aussi qu'on a cette importance pour un certain nombre d'États insulaires du Pacifique, c'est que sur les actions financées par l'Europe, nous, la Nouvelle-Calédonie, on est ordonnateur. Et donc, c'est nous qui effectuons les opérations de paiement. Donc, effectivement, pour les États insulaires qui ont souvent des difficultés à mettre en œuvre leurs investissements par manque de moyens, eh ben, ils sont très intéressés. Et je crois qu'on peut dire que, véritablement, la Nouvelle-Calédonie a très bonne cote dans le Pacifique. Et tous ces États insulaires du Pacifique, mais aussi l'Australie et la Nouvelle-Zélande, ont apprécié que la Nouvelle-Calédonie mette des moyens supplémentaires pour faire mieux marcher la CPS, à Nouméa », a-t-il conclu.

Le FIP, par ailleurs, est un des points de contacts du « Comité de 24 » des Nations-Unies chargé de suivre les évolutions concernant territoires non souverains inscrits sur la liste des pays à décoloniser.

Tensions palpables entre le Forum et Fidji

Par ailleurs, les relations entre le FIP et son pays hôte, Fidji, n’ont cessé de se dégrader depuis l’arrivée au pouvoir du Contre-amiral Bainimarama, à l suite de son putsch de décembre 2006.
Suva estime depuis que le FIP est par trop influencé par les positions de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, qui n’ont eu de cesse de condamner le régime post-putsch.
Dernière illustration de ces tensions : en fin de semaine dernière, au moins un agent travaillant à Suva pour le FIP s’est vu intimer l’ordre de quitter l’archipel, pour cause de non-respect des clauses de son permis de travail.
Ce permis aurait expiré en fin d’année dernière, mais l’organisation régionale avait apparemment omis d’aviser le gouvernement fidjien que l’intéressé avait depuis été réengagé.
Le gouvernement fidjien, qui parle de « violation des dispositions relatives à l’immunité et aux privilèges » des employés d’organisations régionales sur son sol, a depuis indiqué qu’il n’avait a priori pas l’intention de simplement avaliser ce réemploi par un nouveau permis de travail.
Le Forum n’a pas précisé si, parmi les personnes impliquées dans cette affaires, certaines devaient faire partie de la mission en Nouvelle-Calédonie, mais précisait, dans un laconique communiqué ce week-end que « pour se confirmer aux lois de Fidji ainsi qu’à ses responsabilités légales en tat qu’organisation internationale, le FIP a fait cesser tout travail à ces trois membres de notre personnel, en attendant un feu vert du ministère (des affaires étrangères ».

pad

Rédigé par PAD le Jeudi 14 Mars 2013 à 06:27 | Lu 759 fois