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Mines: l'indien Adani indifférent au refus des banques françaises de financer ses projets


Sydney, Australie | | jeudi 09/04/2015 -Le groupe indien Adani a balayé d'un revers de main jeudi le refus de trois grandes banques françaises de ne pas participer au financement d'un vaste projet minier près de la Grande barrière de corail, en Australie.

La Société Générale, BNP Paribas et le Crédit Agricole se sont engagés à ne financer aucun des projets de mines de charbon et d'infrastructures associées dans le bassin de Galilée, dans l'Etat du Queensland (est).

Les banques françaises suivent ainsi la ligne de conduite fixée par des établissements étrangers, dont l'allemande Deutsche Bank et les américaines Citigroup, Goldman Sachs et JPMorgan Chase.

L'Australie a autorisé Adani l'an dernier à investir 16,5 milliards de dollars AUD (11,8 milliards d'euros) dans le développement de mines, et approuvé l'extension d'un port de charbon à Abbot Point, sur la côte de la Grande barrière de corail, en contrepartie de sévères restrictions environnementales.

L'industriel s'est déclaré jeudi parfaitement indifférent à la décision de ces banques qu'il n'avait pas sollicitées.

Adani "n'a pas formellement demandé de financement à ces institutions, a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'entreprise dans le Queensland. Dans un communiqué, il a ironisé sur "une institution qui refuse de faire une chose qui ne lui a pas été demandée", assurant que cela n'avait "aucune incidence" sur ses opérations.

"L'entreprise continue d'avancer dans le montage financier de ses projets en Australie", a-t-il encore dit.

Selon l'ONG Les Amis de la Terre, neuf mines de charbon sont prévues dans le bassin de Galilée, ainsi que des extensions portuaires, notamment à Abbot Point destiné à l'exportation du minerai essentiellement vers l'Inde, mais aussi des voies ferrées et des centrales à charbon pour alimenter les mines.

Ce gigantesque projet est "une bombe climatique", car il "contribuerait à émettre 705 millions de tonnes de CO2 par an, soit presque autant que l'Allemagne", 6e pays le plus émetteur au monde, selon une responsable des Amis de la Terre, Lucie Pinson.

"Les projets d'Adani dans le Queensland répondent aux normes environnementales les plus strictes", a rétorqué le porte-parole d'Adani.

En 2013, l'Unesco s'est inquiétée des menaces croissantes pesant sur la Grande barrière, le plus grand site corallien du monde, d'une très grande richesse marine, inscrit depuis 1981 au patrimoine de l'humanité.

Elle a menacé de la placer sur la liste du patrimoine naturel en péril mais a donné à Canberra le temps de présenter un rapport sur la manière dont il compte protéger le site.

L'Australie a présenté fin mars un plan de préservation sur 35 ans qui interdit, de manière totale et définitive, tout déversement de déchets de dragage aux abords de la Grande barrière, et fixe des objectifs en matière d'amélioration de la qualité de l'eau et de protection de la vie marine.

Rédigé par () le Jeudi 9 Avril 2015 à 05:52 | Lu 483 fois