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Mer de Chine: Manille ne compte pas occuper de nouvelles îles


ManillePhilippines | AFP | vendredi 07/04/2017 - L'armée philippine a indiqué vendredi qu'elle comptait rénover et améliorer certaines de ses installations sur des récifs qu'elle occupe déjà occupés dans la très disputée mer de Chine méridionale, mais pas coloniser de nouvelles îles.

Le président philippin Rodrigo Duterte avait pris tout le monde de court jeudi en affirmant avoir ordonné à ses militaires de se déployer sur des récifs et îlots inhabités de l'archipel des Spratleys.

Il avait dit avoir demandé à l'armée d'"occuper tous" les récifs revendiqués par Manille, dans une rupture radicale avec la politique très conciliante à l'égard de Pékin qu'il a menée depuis son arrivée au pouvoir mi-2016.

"L'ordre vise des améliorations sur des îles et îlots déjà occupés", a déclaré vendredi à l'AFP le porte-parole de l'armée, le colonel Edgard Arevalo.

Le ministère philippin de la Défense a indiqué que le plan était d'ajouter des baraquements militaires, des systèmes de désalinisation, des générateurs, des phares et des abris pour les pêcheurs sur les îlots déjà occupés.

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, au grand dam des Philippines et d'autres pays riverains aux prétentions rivales (Vietnam, Brunei, Malaisie) qui contrôlent chacun plusieurs îles.

Depuis plusieurs années, la Chine affirme plus fermement ses revendications en agrandissant par remblaiement des îlots qu'elle contrôle, et en y construisant des infrastructures. Les Etats-Unis ont envoyé à plusieurs reprises des navires de guerre croiser à proximité de ces îles, assurant ainsi défendre la "liberté de navigation" dans la région.

Pékin s'est étonné vendredi des nouvelles déclarations de M. Duterte et a exprimé sa "préoccupation", assurant que la Chine défendrait "fermement sa souveraineté territoriale".

"Nous espérons que les Philippines pourront continuer à gérer de façon adéquate les différends maritimes bilatéraux et maintenir leurs relations bonnes et stables avec la Chine", a indiqué Mme Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'un point presse régulier.

Le différend maritime constituait un important contentieux entre Manille et Pékin sous la présidence du prédécesseur de Rodrigo Duterte, Benigno Aquino. Mais M. Duterte avait dès son arrivée au pouvoir détendu les relations, assurant vouloir tourner le dos à l'allié historique américain. Il a ainsi opéré un rapprochement avec la Chine, obtenant des milliards de dollars de promesses d'investissement dans son pays.


Rédigé par RB le Vendredi 7 Avril 2017 à 02:38 | Lu 675 fois