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Menace de grève sur le voyage des Miss


Tahiti, le 14 novembre 2019 - Sans réintégration des quatre ex-employés licenciés de l’Intercontinental Moorea, la confédération O Oe to oe Rima a mis sa menace à exécution et déposé hier matin un nouveau préavis de grève auprès de la direction de l’hôtel. Le mouvement social doit débuter mercredi matin, jour de l’arrivée des candidates à Miss France à l’Intercontinental Moorea.
 
La confédération O Oe to oe Rima a mis sa menace à exécution. Sans accord de réintégration des quatre employés licenciés de l’Intercontinental Moorea après le classement sans suite de l’enquête pénale pour “viol” les concernant, un préavis de grève a été déposé hier matin auprès de la direction de l’établissement. Le préavis comporte trois points de revendications, dont le principal porte sur la demande de réintégration et d’indemnisation des quatre ex-salariés.
 
“Nous exigeons la réintégration des quatre salariés avec effets immédiat, une indemnité pour préjudice moral, une prise en charge des frais d’honoraires de l’avocat durant toute la procédure entamée et future et la prise en charge des dommages et intérêts pour l’ensemble des salariés pendant toute la période du conflit”, précise le préavis de grève dans son premier point. Les deux autres points du préavis portent sur la “restructuration de l’encadrement de l’entreprise” et “l’avancement et le reclassement du personnel”.

​Réunion d’information et intersyndicale

Hier après-midi, une “réunion d’information” organisée par les représentants syndicaux de O Oe to oe Rima était prévue à l’hôtel Intercontinental de Moorea, à laquelle la direction de l’établissement était conviée. De son côté, le groupe Intercontinental confirmait hier qu’une “date de négociation (devait) être fixée avant la fin du préavis” mais campait sur sa position exprimée la veille. La direction demande aux salariés licenciés de saisir le tribunal du travail de leur demande, insistant sur la “dissociation” entre les volets pénal et social de la procédure.
 
Par ailleurs, une intersyndicale constituée des confédérations CSTP-FO, CSIP, Otahi et O Oe to oe Rima a également transmis hier matin une demande de rencontre à la direction du groupe Intercontinental à Tahiti pour la semaine prochaine. Contactée, la direction du groupe hôtelier a confirmé la demande mais a indiqué ne pas avoir d’informations précises sur son objet. “Légalement, cette rencontre n’est pas une négociation sur le préavis en cours et nous ne pourrons pas évoquer ce dossier”, explique-t-on du côté du groupe Intercontinental.

​Pression sur le voyage des Miss

Sans accord, le préavis arrivera à échéance mardi 19 novembre à minuit. La grève sera donc effective le mercredi 20 novembre au matin. Or c’est à cette date que les 30 candidates à l’élection de Miss France 2020 et notre Miss Tahiti et Miss France 2019, Vaimalama Chaves, sont attendues à l’Intercontinental de Moorea pour un séjour de cinq nuits prévu depuis plusieurs semaines. Un séjour organisé dans le cadre du voyage annuel de préparation des candidates à Miss France, organisé cette année du 17 au 26 novembre avant l’élection du 14 décembre au Dôme de Marseille.
 
Entre l’équipe technique du comité Miss France et les médias métropolitains invités, une délégation de 75 personnes est ainsi attendue en Polynésie pendant ce séjour. “Le calendrier du licenciement de nos quatre gars et le plainte au pénal sont une simple ‘coïncidence’ pour la direction, eh bien nous aussi la grève et le voyage des Miss sont une ‘coïncidence’”, s’amusait mercredi matin le délégué syndical de O Oe to oe Rima, Tunia Terevaura, bien conscient de l’importance du moyen de pression exercé sur l’hôtel. Du côté de l’Intercontinental, on explique pour l’heure ne pas avoir de “visibilité” sur d’éventuelles conséquences d’un mouvement de grève sur le voyage des Miss. Mais hier, le séjour n’était pas remis en question.
 
Rappelons que la dernière grève de 45 jours en septembre dernier à l’Intercontinental de Moorea, qui tirait déjà son origine de la mise à pied des quatre salariés accusés par une collègue de travail, avait fortement mobilisé, puisque près de 70 à 85% du personnel avait débrayé au sein de l’hôtel.

Rédigé par Antoine Samoyeau le Jeudi 14 Novembre 2019 à 17:41 | Lu 4926 fois