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Mayotte: Macron annonce que la piste de l'aéroport sera allongée


Mamoudzou, France | AFP | mardi 22/10/2019 - Emmanuel Macron, arrivé mardi à Mayotte, a promis que la piste de l'aéroport de Dzaoudzi serait allongée, un investissement d'"environ 200 millions d'euros" pour désenclaver l'archipel et répondre à une revendication de longue date de la population.

"Mayotte est française et le restera à jamais", a-t-il lancé en langue shimaoré, soulignant la position "exceptionnelle" de l'archipel dans le canal du Mozambique, "dans une région qui a de la croissance, où il y a plein de promesses". "Donc il n'y a aucune fatalité", a-t-il clamé devant un millier de Mahorais réunis à Mamoudzou.
Il a assuré qu'il viendrait "rendre compte" des "engagements pris" devant eux, après avoir énuméré une série de mesures pour la plupart déjà annoncées.
A propos de la piste de l'aéroport, il a assuré qu'elle serait allongée, sans préciser toutefois à quelle date les travaux seraient entamés.
"Quand je suis parti de Paris, on m'a dit +y en n'a pas besoin, c'est très cher, et d'ailleurs ça fait 20 ans qu'on le promet et qu'on le fait pas+. (...) Quand je suis arrivé à Mayotte, j'ai compris que la piste était courte, parce qu'on freine beaucoup. Donc oui, on le fera", a-t-il lancé. 
Il a précisé qu'il n'y aurait "pas d'étude d'impact" mais "sur l'année et demie qui vient" sera lancée "une étude pour savoir exactement comment on fait" face notamment au "risque sismique" qui touche l'archipel, "pour pouvoir ensuite lancer les travaux de manière opérationnelle", a-t-il expliqué.
Avant cela, "à très court terme, on va encadrer les prix et on va obliger à plus de concurrence pour éviter qu'il n'y ait qu'une compagnie qui monte les prix (...), ça on le lance dès maintenant", a promis le président.
Le député Mansour Kamardine (LR) a fait part, dans un communiqué, de sa "satisfaction" concernant l'annonce de la piste longue et le développement du port de Longoni, mais a promis de rester "vigilant", compte tenu des multiples effets d'annonces non suivi d'effets qui ont echaudé les mahorais dans le passé. La piste longue avait été promise par Jacques Chirac lors d'un déplacement en 2001.
Dès son arrivée à l'aéroport de Dzaoudzi, Emmanuel Macron a assuré vouloir apporter "des réponses extrêmement concrètes" aux difficultés de Mayotte, en particulier sur l'immigration clandestine et le développement économique, avant de poursuivre mercredi son déplacement de quatre jours à La Réunion où un appel à la "grève générale" a été lancé.
Pour lutter contre l'immigration clandestine et assurer "la sécurité du quotidien" des Mahorais, il a indiqué que l'opération Shikandra permettrait de réaliser "plus de 25.000" reconduites à la frontière en 2019, et rappelé qu'un nouveau commissariat sera construit.
"Ce qui ne changera jamais avec moi c'est que jamais je ne remettrai en cause le droit d'asile", a-t-il affirmé à BFMTV, ajoutant que pour ce faire il fallait lutter contre l'immigration clandestine.
"C'est un discours qui ne veut rien céder à la remise en cause de nos principes fondamentaux et constitutionnels, qui est le discours du front national, (et) rien à un irénisme qui voudrait fermer les yeux et ne pas voir qu'il y a un sujet et qu'il y a une immigration clandestine qui pose problème", a-t-il ajouté. 
Le président a également assuré qu'il y aurait, à partir du 1er janvier, une Agence régionale de santé (ARS) à Mayotte, et des travaux seront engagés pour un deuxième hôpital. "Avant la fin de ce quinquennat ce sont 800 classes nouvelles qui seront ouvertes à Mayotte", a-t-il aussi souligné.

le Mardi 22 Octobre 2019 à 05:56 | Lu 261 fois