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Mathieu Durel, "Sapeur-Pompier volontaire est un engagement"


Mathieu Durel, "Sapeur-Pompier volontaire est un engagement"
PAPEETE, le 16 juin 2018 - Mathieu Durel, 33 ans est sapeur-pompier volontaire depuis deux ans, il est adjoint chef de garde à la caserne de Paea. Il a accepté de nous parler de cette passion qu'il cumule avec son travail et sa vie de famille.

Mathieu Durel a 33 ans. Il est pompier depuis près de 20 ans. Mathieu a un parcours un peu différent de la plupart des sapeurs-pompiers volontaires. Il s'est engagé comme jeune pompier à l'âge de 13 ans. "Au départ, je cherchais à faire une activité. Mon père était militaire et je voulais porter l'uniforme. J'ai passé les différentes étapes et je me suis épanoui." Il obtient son brevet de cadet, puis il devient pompier volontaire à Bourges. C'est une activité qu'il mène en parallèle de ses études. Puis, il se rend compte que ce qui avait commencé comme un passe-temps est devenu une passion, un engagement. À 19 ans, il décide de passer les concours de pompier permanent.

Il commence ainsi comme sapeur-pompier professionnel dans l'Oise en 2005. "C'était un aboutissement de devenir professionnel. J'ai travaillé huit ans dans l'Oise. C'était très formateur parce que c'est un gros département en termes de risque. Je me suis formé à de nombreuses spécialités : risques de forêts, risques chimiques, stage déblaiement, le GRIMP, j'ai passé mon monitorat de secourisme… on touche à tout et on est très polyvalents."
En 2013, il est muté dans le Tarn. Puis, en 2016, avec son épouse qui est Polynésienne, ils décident de s'installer au fenua. En janvier 2017, en plus de son travail de formateur, il s'engage en tant que pompier volontaire à Paea. "Entre la métropole et ici, il n'y a pas possibilité de mutation. Pour devenir sapeur-pompier professionnel en Polynésie, je dois repasser un concours et celui que je pourrais passer n'a pas été ouvert pour l'instant. Il n'y a pas de passerelle." Mathieu devient formateur tout en étant chef de grès et chef de garde adjoint à la caserne de Paea. Les pompiers volontaires et les pompiers permanents ont accès aux mêmes formations. Pour Mathieu, "pompier volontaire est un engagement."

"Pompier volontaire n'est pas un emploi"

Mathieu Durel, "Sapeur-Pompier volontaire est un engagement"
Comme pompier volontaire est une activité et non pas un emploi, les gardes sont indemnisées et non pas rémunérées. Les pompiers volontaires sont des gens qui normalement ont une activité professionnelle à temps plein qu'ils cumulent avec un volontariat en caserne. Ils doivent faire un cumul entre leur vie de famille, leur activité professionnelle et trouver du temps à dévouer à une caserne en Polynésie. "C'est une passion qui vient en plus", précise Mathieu.

Aujourd'hui certaines communes ne demandent aucune qualification pour devenir pompier volontaire. Il faut retirer un dossier d'inscription aux tests auprès d'une caserne et se renseigner sur les critères et conditions de recrutement. Généralement, il y a des tests physiques et écrits puis un entretien de motivation. Chaque étape est éliminatoire pour le candidat. "Chez les pompiers volontaires, on recherche les mêmes qualités que chez les professionnels, c’est-à-dire la condition physique, la discrétion, l'esprit d'équipe, de la rigueur et de l'engagement. Ce n'est pas un emploi, certains jeunes ne font que ça en attendant de réussir les concours ou qu'une place se libère. J'encourage sérieusement les jeunes à exercer un travail en plus de leurs missions de pompier volontaire", conseille l'ancien pompier professionnel.

Mathieu Durel conclut, "heureusement que les pompiers volontaires sont là dans les communes pour apporter des ressources et un soutien aux pompiers professionnels lors des différentes interventions."

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Mercredi 13 Juin 2018 à 17:12 | Lu 4260 fois