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Mandat de dépôt pour le compagnon récidiviste et violent


Tahiti, le 1er février 2021 - Un homme de 24 ans, déjà condamné en 2019 pour des violences commises sur sa mère, a été présenté devant le tribunal correctionnel lundi pour répondre, cette fois, de nouvelles violences exercées sur sa compagne tout juste majeure et sur un gendarme. Il a été condamné à huit mois de prison dont quatre avec sursis. La peine a été assortie d'un mandat de dépôt tel que l'avait requis le procureur de la République.
 
Les comparutions immédiates se suivent et se ressemblent. Les affaires de violences conjugales ont donc largement occupé le tribunal correctionnel lundi. Un homme de 24 ans a ainsi été présenté devant la juridiction pour répondre de violences physiques commises sur sa compagne tout juste âgée de 18 ans et sur un gendarme qui intervenait au domicile familial pour tenter de le raisonner.
 
Dimanche matin à l'aube, les parents du prévenu avaient appelé la gendarmerie pour leur demander d'intervenir car le jeune homme était rentré ivre à son domicile. Ivre, il avait réveillé sa jeune compagne qui dormait à côté de leur fillette de 2 ans et l'avait frappée sans raison particulière. Alors que l'un des gendarmes essayait de le menotter pour l'emmener en cellule de dégrisement, le prévenu lui avait porté quatre coups de poing. En 2019, le mis en cause avait déjà été condamné à quatre mois de prison avec sursis après avoir frappé sa mère.
 

Scarifications

Il a donc été jugé lundi en état de récidive légale. Interrogé sur la raison pour laquelle il s'en était pris à sa très jeune compagne alors que cette dernière dormait aux côtés de leur petite fille, le prévenu a botté en touche. "C'est déjà pas mal d'arriver ivre à la maison en pleine nuit mais en plus, vous l'avez réveillée pour la frapper !" lui a d'ailleurs rappelé la présidente du tribunal. Mutique à la barre, la jeune victime a expliqué qu'elle ne souhaitait pas se séparer de son compagnon. Lors de son audition devant les gendarmes, elle avait affirmé qu'elle subissait régulièrement des violences et qu'elle se scarifiait souvent après les faits. Durant son enfance, elle avait déjà été victime de maltraitances et avait été placée par les services sociaux.
 
Pour le procureur de la République, qui a requis huit mois de prison dont quatre assortis d'un mandat de dépôt, ce qui "interpelle" dans ce dossier, c'est que le prévenu a la main très "leste" lorsqu'il a bu et s'en prend parfois même à sa fillette de deux ans au motif qu'elle se tient mal à table.
 
Malgré la lourdeur des faits reprochés au prévenu, son avocate, Me Armour Lazzari, a rappelé lors de sa plaidoirie que ce dernier essayait de subvenir aux besoins de sa famille en travaillant au black dans le bâtiment pour un salaire hebdomadaire de 35 000 Fcfp. Argument qui n'a pas convaincu le tribunal qui a finalement suivi les réquisitions du ministère public en condamnant le jeune homme à huit mois de prison dont quatre avec sursis assortis d'un mandat de dépôt. Il devra également indemniser le gendarme auquel il avait porté des coups.
 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 1 Février 2021 à 18:27 | Lu 2844 fois