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Malaise à la tête de Tatutu


PAPEETE, le 25 octobre 2019 - Dans une note interne adressée cette semaine à l’ensemble des agents du centre de détention de Papeari, le directeur de Tatutu fait l'éloge de son adjointe dont la nomination vient d’être annulée sur décision de justice à la suite de ce qu'il qualifie de "gesticulation procédurière aux motivations obscures".
 
Par un courrier diffusé en interne aux 225 agents du centre de détention Tatutu de Papeari que Tahiti Infos s'est procuré, le directeur de l’établissement pénitentiaire exprime, cette semaine, "toute [son] estime" à son adjointe, dont la nomination vient d’être invalidée par décision du tribunal administratif de Polynésie française. "Sans préjuger des conséquences de cette décision, je tiens à exprimer toute mon estime à Marion, et à saluer son engagement professionnel sur les fonctions qu’elle a assumées depuis son arrivée à l’établissement", souligne Daniel Willemot dans ce "message aux personnels" mis en circulation sur un feuillet à en-tête du Ministère de la Justice.

Dans une décision rendue mardi, le tribunal administratif a en effet annulé l’arrêté de nomination de la directrice adjointe du centre de détention Tatutu parce que "entaché d’une erreur manifeste d’appréciation". La juridiction enjoint en outre l’Etat de déclarer la vacance du poste de directeur adjoint de la prison de Papeari dans un délai d’un mois.

Le n°3 de Tatutu mis en cause

Comme l’estime le directeur de l’établissement dans la note adressée aux agents du centre de détention, toute cette affaire "résulte d’une gesticulation procédurière aux motivations obscures".

La procédure a été engagée à la suite d’une requête faite par le n°3 de la prison de Papeari, dont la promotion avait été écartée par la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) lors de l’examen des candidats au poste d’adjoint au chef d’établissement de Tatutu.

Le 20 juillet 2018, le directeur et la directrice adjointe de la prison avaient en effet été nommés par arrêté de la Garde des Sceaux. Mais avant cela, c’est le requérant qui venait d’assurer l’intérim pendant la vacance du poste, avec un grade de directeur des services pénitentiaires hors classe et plus de 35 années d'expérience dont 20 en Polynésie. Légitimement, il avait postulé au moment de l'appel à candidatures. Mais l’administration avait opté en faveur de la nomination d’une candidate moins expérimentée, comme l’a souligné le tribunal administratif dans la décision rendue mardi 22 octobre. Le postulant malheureux avait donc saisi la justice administrative pour contester l'arbitrage ministériel. "Cette démarche (…) a imposé que la requête soit examinée et fasse l’objet d’une décision", déplore le directeur de Tatutu dans sa missive.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 25 Octobre 2019 à 15:32 | Lu 10489 fois