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Maladie de Lyme: 130 patients réclament 500.000 euros chacun à 5 labos


Paris, France | AFP | mardi 18/10/2016 - Cent trente patients atteints de la maladie de Lyme, transmise par les tiques, ont assigné en responsabilité civile cinq laboratoires auxquels ils reprochent de ne pas informé le public du manque de fiabilité des tests de diagnostic qu'ils commercialisent, ont annoncé mardi leurs avocats.

"Ces plaintes civiles ont pour but d'obtenir réparation pour les préjudices subis, liés au retard de diagnostic et à l'aggravation des symptômes", a expliqué Me Julien Fouray, qui demande 500.000 euros par patient aux laboratoires concernés.

Les assignations, délivrées devant les tribunaux de grande instance (TGI) de Nanterre, Paris et Bobigny, visent les cinq sociétés qui commercialisent le test incriminé, "Elisa", le seul autorisé comme premier test en France pour détecter la borréliose de Lyme, maladie transmise par les morsures de tique.

Il s'agit de l'italien DiaSorin et du français BioMérieux, leaders du marché, des allemands Siemens et Euroimmun et de l'américain Bio-Rad, a détaillé Me Catherine Faivre, l'autre avocate qui défend ce dossier, lors d'une conférence de presse.

Le test "Elisa" est jugé inefficace par certains patients et médecins pour détecter une maladie qui a touché 33.000 personnes en France l'an dernier, selon les estimations de l'agence Santé publique France.

"Il y a une responsabilité de ces laboratoires, qui ne sont pas capables de garantir la fiabilité des tests qu'ils commercialisent", a estimé Me Fouray. Avec "plus d'une chance sur deux" d'un diagnostic erroné, "c'est avec votre vie qu'on joue a pile ou face", a-t-il ajouté.

Les 130 dossiers déposés représentent une "première vague", ont souligné les deux avocats du barreau d'Epinal, contactés par environ 500 malades.

Les tests sanguins "Elisa" résultent d'un consensus de soins établi par les autorités sanitaires en 2006, sur la base de directives américaines valables pour des souches américaines transmises par les tiques.

Le gouvernement français vient toutefois de reconnaître la nécessité de développer de nouveaux tests de diagnostic, dans un "plan national" annoncé fin septembre.

"La ministre (de la Santé Marisol Touraine, ndlr) a entendu sur le plan formel le cri d'alarme des malades, mais s'en tient à des déclarations d'intention", a déploré Me Faivre, soulignant qu'aucun budget n'était alloué au plan et qu'aucune mesure provisoire n'était prise pour permettre dès maintenant aux patients d'obtenir un diagnostic et un traitement appropriés.

"La responsabilité de l’État et de Mme Touraine devra être engagée dans un deuxième temps. On ne peut pas admettre que pendant quatre années, avec des interpellations très claires, on n'ait pas réagi", a-t-il poursuivi.

Les avocats appellent le ministère à suspendre le protocole de soins actuel, à rembourser les soins non inclus dans ce protocole et à créer un fonds d'indemnisation.

Rédigé par () le Mercredi 19 Octobre 2016 à 05:50 | Lu 555 fois