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Mahana Beach : Dernières retouches avant le projet définitif


PAPEETE, le 4 aout 2014 - Les hawaïens du "Group 70 International" sont de retour à Tahiti cette semaine pour mettre au point les dernières modifications à apporter au projet Mahana Beach de Outumaoro. Gaston Flosse en personne est aux manettes, proposant des changements pour améliorer l’expérience de nos futurs touristes. Il a également prévu de partir en personne à la chasse aux investisseurs.

Cette semaine les architectes et ingénieurs du « Group 70 International » sont à Tahiti pour discuter des dernières modifications à apporter au projet Mahana Beach qui remporté l’adhésion du jury. Changements esthétiques, modifications techniques et surtout diminution du coût et précision du modèle économique du complexe sont au programme. Après cette semaine de discussion, les hawaïens auront un mois et demi pour réaliser le projet finla qui sera présenté aux investisseurs. D’autres travaux seront encore nécessaires par la suite pour la demande du permis de construire.

C’est le président du Pays lui-même, Gaston Flosse, qui a le plus de modifications à faire. Il les transmet à Francis Oda, l’architecte qui dirige le « Group 70 », qui assistait à la réunion via Skype. Sur place et pour toute la semaine est présent le chef de projet et principal auteur des plan David Brotchie.

David Brotchie, ingénieur et chef de projet en arrivée de Hawaï, assure que les idées de Gaston Flosse sont très appréciées : « Nous avons discuté de changements mineurs pour permettre une meilleure expérience dans le Mahana Beach. Le Président a des idées formidables qui sont traduites par Francis Oda qui les inclut dans le projet. Moi je suis là pour une semaine, puis je rentre à Hawaï et je travaillerai avec Francis pour faciliter le projet, je ferai beaucoup d’aller-retours. Le projet devrait prendre 6 ans pour tout finir, et je serai là tout le long. Le gros de l’infrastructure devrait être terminé la première année. »

Gaston Flosse a de nombreuses suggestions : « D’abord nous avons parmi nous l’un des grands auteurs du projet, et nous sommes en relation avec M. Oda à qui nous demandons d’apporter quelques modifications au plan comme par exemple retirer les bungalows sur pilotis qui sont à terre et de les mettre de l’autre côté du chenal, modifier la direction des pirogues doubles, l’orientation de la tour également… »

Les architectes ont du coup travaillé aujourd'hui sur ces demandes. demain et le reste de la semaine ils travailleront sur les exigences plus techniques : les modifications à apporter sur le remblai, les coûts, les travaux. Ils disposeront d’un à deux mois pour mettre au point le projet définitif.

Des négociations avec les syndicats pour baisser le SMIG dans la zone franche

« Il y a ce point de vue architectural, mais il y a également le point de vue des comptes d’exploitation, du coût réel. Nous avons commencé à discuter en tripartite avec les syndicats et les patrons. Nous allons nous réunir à nouveau cet après-midi et je voulais vous dire que les décisions que nous prendrons, comme celles que nous avons fait prendre à l’Assemblée sur les mesures fiscales, ne concernent que la zone (du nouveau complexe). Dans un langage plus courant, nous faisons de Outumaoro, du Mahana Beach, une zone franche, et nous allons discuter cet après-midi sur le coût du travail. Il y a déjà un accord avec les syndicats pour dire que « c’est vrai 149 450 Fcfp par mois c’est peut-être un peu élevé, on peut abaisser ce salaire minimum mensuel. » Mais ce n’est pas pour toute la Polynésie française, on ne va pas abaisser le SMIG ailleurs, uniquement là, pour les entreprises qui vont travailler à l’intérieur de cette zone et qui n’ont pas licencié de personnel dans les 4 mois qui précèdent le début des embauches dans la zone. » Gaston Flosse promet qu’il en sera de même pour Atimaono.

Les investissements ne devraient pas atteindre les 250 milliards de francs annoncés par les architectes hawaïens lors de la présentation du projet (il s’agissait du haut de la fourchette), mais le président confirme qu’ils resteront entre 200 et 220 milliards de francs cfp.

Le gouvernement veut également garantir que toute la main d’œuvre sera locale. Le projet chinois du groupe Forebase, qui incluait de grandes parties pré-construites en Chines, aurait d’ailleurs été refusé principalement à cause de cette composante emploi local. L’exception : « les cadres supérieurs. Les chefs de chantier et la main d’œuvre seront recrutés ici, mais les ingénieurs viendront de l’extérieur. » Il y aura tout de même des discutions pour que les jeunes ingénieurs locaux puissent accompagner les ingénieurs extérieurs pour se former.

Les investisseurs chinois de Forebase se désengagent du projet

Un projet qui se fera sans les investisseurs chinois originaux : « Le Forebase Group (qui avait présenté son propre projet concurrent à 110 milliards Fcfp) a renoncé maintenant à investir sur ce projet là, mais nous avons d’autres investisseurs avec qui nous sommes déjà entrés en relation ou qui se sont manifestés d’eux-mêmes. J’ai bon espoir (de les attirer) avec toutes les mesures que nous avons prises, le terrain qui va être mis à leur disposition. Nous allons également aménager le terrain, le remblai va être réalisé par le Pays, en ce qui concerne la fourniture d’eau potable et le traitement des eaux pluviales, c’est le Pays qui va mettre en place toutes les installations. Nous avons d’ailleurs de la chance d’avoir avec nous M. Jean-Michel Gros qui est un technicien qui nous a fait des propositions très intéressantes. »

Et si ça ne suffit pas, le président compte bien payer de sa personne : « Je prendrais mon bâton de pèlerin pour aller à la recherche des investisseurs. » Les pistes actuelles incluent des investisseurs russes, de nouveaux investisseurs chinois, ou d’autres venant de Malaysie et d’Indonésie. Mais tout cela devra attendre un projet définitif et la précision des coûts de construction et d’exploitation.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Lundi 4 Août 2014 à 17:32 | Lu 2929 fois