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Lutte contre les violences conjugales : un diagnostic pour orienter l'action en 2014


PAPEETE, lundi 25 novembre 2013 – Manolita Ly annonce l’élaboration d’un "diagnostic partagé" sur la situation des violences faites aux femmes en Polynésie française afin de cibler les actions prioritaires à mettre en oeuvre dès 2014.

A l’occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, la ministre de la Solidarité et de la Famille a souhaité présenter un état des lieux des actions mises en place et des structures existantes pour la sensibilisation juridique, la surveillance, l’information, l’écoute, l’accueil et le soutien des victimes de violences, en Polynésie française.

Et pour cette journée dédiée au message de prévention des violences faites aux femmes, Manolita Ly a présenté le slogan retenu cette année pour la journée internationale : "La violence n’est pas une fatalité ; le pouvoir du changement m’appartient".

Le nombre de procédures de violences conjugales reçues au parquet de Papeete est en constante augmentation depuis 2003, où en dix ans il est passé de 425 à pratiquement 800 cette année.

Cette augmentation des violences déclarées est considérée par les observateurs comme l’effet induit des campagnes de prévention menées au cours de la dernière décennie, sur le thème des violences conjugales. La "parole libérée" a une vertu, selon la psychologue Nadine Collorig, présidente du groupe de réflexion et de prévention des violences : "On constate que 100% des auteurs des violences ont eux-mêmes été victimes ou témoins de violences, dans leur enfance. Nous sommes convaincus que, pour lutter contre la violence, il faut aider les victimes à se déclarer, pour mettre les auteurs dans la lumière et briser le cycle de la répétition".

"La violence a toujours existé", ajoute Manolita Ly, "mais aujourd’hui la parole se libère (…). Je voudrais vraiment remercier tout le tissu associatif qui œuvre dans ce domaine. Nous allons continuer ce travail, avec un pilotage de la part du gouvernement. Il y a une forte attente depuis de nombreuses années dans ce sens. Je vais travailler avec le secours de toutes ces associations", a-t-elle déclaré. "Je compte bien, avec elles, faire un diagnostic partagé de la situation en Polynésie française, et voir quelles seraient les actions prioritaires à mettre en place en 2014".

En 2014, le projet de budget du Pays prévoit un 1,4 milliard Fcfp pour le financement des établissements médico et socio-éducatifs de Polynésie française.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 25 Novembre 2013 à 13:12 | Lu 817 fois