Tahiti Infos

Loïck Peyron, ambassadeur du fenua


Torea Colas (ATN), Jesse Besson (Yacht Club), Didier Arnould (FTV), Stéphanie Betz (Archipelagoes), Loïck Peyron et Thierry Hars (FTV)
Torea Colas (ATN), Jesse Besson (Yacht Club), Didier Arnould (FTV), Stéphanie Betz (Archipelagoes), Loïck Peyron et Thierry Hars (FTV)
TAHITI, le 16 décembre 2019 - Loïc Peyron est actuellement à Tahiti pour y passer des vacances en famille. Le navigateur a évoqué divers événements voile prévus en 2020 et 2021, notamment la tenue d’une Coupe du monde de voile à laquelle la Polynésie pourrait participer.

Loïc Peyron est actuellement à Tahiti pour y passer des vacances en famille. Le navigateur a évoqué divers événements voile prévus en 2020 et 2021, notamment la tenue d’une Coupe du monde de voile à laquelle la Polynésie pourrait participer.
 
Le célèbre navigateur Loïck Peyron est actuellement en Polynésie pour y passer des vacances en famille, mais pas seulement. Depuis son parrainage de la Tahiti Pearl Regatta en 2018, il a désormais un lien particulier avec le fenua. Avec la tenue en 2021 de l’América’s Cup en Nouvelle-Zélande, la Polynésie française est désormais vue comme une escale idéale pour les bateaux qui doivent s’y rendre.
 
Il a contribué à promouvoir divers évènements voile qui seront au programme l’année prochaine : la Tahiti Pearl Regatta en mai, qui a cette année fait un virage vers le "racing" ; deuxième édition du Grand Prix la Pacifique des Jeux en mars ou encore le retour de la TransPacifique fin mai entre Los Angeles et Papeete. Loïck Peyron s’est montré également fasciné par la culture de la navigation ancestrale de la Polynésie.
 
Au sujet du récent championnat du monde de pirogue à voile Holopuni, qui s’est fait dans des conditions de vent relativement faible et donc avec une partie "rame" importante, il a déclaré, "c’est super mais on est à mi-chemin", regrettant la perte de la connaissance liée à la navigation ancestrale. Il a également mis en avant les valeurs véhiculées par la voile – la liberté, le fait de ralentir, de vivre avec les éléments – qui sont plus que jamais d’actualité.
 
Son rêve est également de simplifier la navigation à la voile pour la rendre plus accessible. "Les budgets des courses à voile sont en hausse mais la pratique globale est en baisse. Neuf bateaux vendus sur dix sont à moteur. Il faut simplifier la navigation pour que n’importe qui puisse utiliser cette énergie – le vent – plus facilement. On ne sait pas comment fonctionne le freinage ABS de notre voiture et bien là c’est pareil. Voilà ce qui me passionne en ce moment."
 
Il a également évoqué auprès des représentants de la Fédération polynésienne de voile, Thierry Hars et Didier Arnould, la tenue de la Coupe du monde de voile en 2021 en Suisse (lire l'interview ci-dessous), un événement auquel la Polynésie française pourrait participer sous ses propres couleurs.
 

"Un immense respect envers ceux qui ont créé le multicoque"

Loïck Peyron, vainqueur entre autres de la Route du Rhum,
de la Transat anglaise et de la Transat Jacques-Vabre :

Comment est née votre relation avec la Polynésie ?

"Passionné de bateau depuis tout petit, j’ai lu tous les récits de croisière de Bernard Moitessier. La régate ne m’intéressait pas trop, les plus beaux récits n’étaient pas faits par les régatiers mais par ceux qui partaient à l’aventure et le meilleur était Bernard. Quand tu as 10 ans et que tu vois quelqu’un censé gagner le tour du monde en solitaire décider de ne pas le gagner, faire demi-tour au milieu de l’Atlantique pour partir à Tahiti, forcément cela marque. J’ai vécu avec ce mythe mais je n’ai connu la Polynésie que l’année dernière. Quand on est marin en multicoque, il n’y a qu’un immense respect à avoir envers ceux qui ont créé le multicoque. Cet aspect est fascinant."
 
Vous êtes désormais un ambassadeur actif de la Polynésie ?

« Quand on accepte d’être parrain de la Tahiti Pearl Regatta, ce n’est pas juste pour avoir sa tête dans le journal. En travaillant avec Stéphanie Betz, qui a fait beaucoup par rapport à la TPR mais aussi en réinventant la Transpac, cette fameuse classique, j’ai plaisir à lui donner un coup de main, à lui faire rencontrer des gens qui vont l’aider. La Coupe de l’America en 2021 fait de la Polynésie une escale parfaite. Depuis quelques années, le travail de Stéphanie Betz, celui d’Air Tahiti Nui et d’autres choses encore, me donnent l’impression que la Polynésie ne devient pas seulement une destination touristique, mais aussi une destination intéressante pour l’entraînement des marins de haut niveau, pour les chantiers navals, pour l’entretien de yachts qui est un marché qui génère des emplois, cela devient une escale pour des clients potentiels. Je trouve que c’est intéressant. La voile est une école de la vie, le respect du règlement, du matériel, la liberté…Il faut partager ça avec les plus jeunes le plus possible."
 
La Polynésie pourrait participer à la Coupe du monde ?

"Un Suisse passionné de bateaux a envie de créer une sorte de Coupe du monde ou Coupe Davis. C’est un peu comme le classement ATP pour le tennis, ce Suisse est en train, à titre privé, avec ses équipes, d’effectuer un classement mondial en prenant en compte les compétitions du monde entier. Puis en 2021, à Neuchâtel et sur le lac Léman, à Genève, auront lieu des régates de bateaux - quatre par quatre – concernant 48 pays, 48 équipes. Je serai le capitaine de l’équipe de France mais il y aura également la possibilité d’une équipe de Polynésie. C’est une belle utopie car dans notre sport, c’est difficile de définir qui est le meilleur marin du monde, compte tenu des différences de bateaux et de configurations géographiques. Ce sera axé sur un bateau léger, comme le dériveur, issu des Jeux Olympiques. C’est quelque chose qui peut être intéressant pour la Polynésie. "

Rédigé par SB le Lundi 16 Décembre 2019 à 17:09 | Lu 1961 fois