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Loi handicap: les associations protestent contre les nouveaux délais pour l'accessibilité


Paris, France | AFP | mercredi 11/02/2015 - Dix ans après la loi sur le handicap, quelque 200 personnes, dont de nombreux handicapés, ont protesté mercredi devant l'Assemblée nationale, à Paris, contre les nouveaux délais et l'allègement des normes d'accessibilité.

"Accéder, c'est exister", "liberté, égalité, accessibilité": les slogans ornaient ballons et pancartes des membres d'une quarantaine d'associations réunies au sein du "collectif pour une France accessible" et rassemblés sur une place Edouard-Herriot (7e arrondissement) remplie.

Des manifestations avaient lieu en parallèle dans une trentaine de villes de province.

Sur l'estrade, les intervenants se sont succédé, traduits en langue des signes, pour dénoncer les retards de mise en accessibilité des lieux publics, commerces, restaurants et moyens de transport, et interpeller les élus et l'opinion publique.

La loi de 2005 prévoyait une échéance de 10 ans pour réaliser les aménagement nécessaires. Une ordonnance, qui doit encore être ratifiée, octroie de nouveaux délais, de 3, 6 ou 9 ans selon les lieux.

Cette ordonnance tire les conséquences du fait que l'échéance du 1er janvier 2015, fixée dix ans plus tôt, ne pouvait pas être tenue du fait du retard accumulé depuis 2005.

"Nous avions bien compris qu'on ne pourrait pas faire autrement, vu les retards, mais nous protestons aussi contre l'allègement des normes, sous prétexte de simplification", affirme Patrice Legrand, président de l'Association Valentin Haüy, au service des aveugles et des malvoyants.

Pour Mireille Luque, en fauteuil et venue de Rouen pour l'occasion, "les délais pourraient être rallongés de 3 ans, mais pas plus".

"Typiquement, avant d'arriver, j'ai déjeuné au restaurant sur la route, il n'y avait pas de toilettes accessibles: ça suffit, nous en avons marre d'attendre depuis 40 ans", raconte Mme Luque

"On nous dit toujours d'attendre, on a l'impression qu'on se fout de nous", dénonce Pascal Bureau, de l'Association des paralysés de France (APF).

Peu avant, une vingtaine de membres du Conseil d'administration de l'APF, la plupart en fauteuils roulants, s'étaient installés devant le ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, responsable selon eux des blocages actuels en matière d'accessibilité.

"Nous avons demandé à être reçus à plusieurs reprises, en vain", a dénoncé à l'AFP Pascale Ribes, vice-présidente de l'APF.

Ils ont quitté les lieux pour rejoindre la manifestation du collectif, après avoir obtenu la promesse d'être reçus par Christophe Sirugue, député PS vice-président de l'Assemblée nationale depuis 2012, rapporteur d'un précédent texte sur l'accessibilité.

Rédigé par () le Mercredi 11 Février 2015 à 04:58 | Lu 161 fois