Tahiti Infos

Les "xiang" et leurs déclinaisons éclairés par l’association Sinitong


PAPEETE, le 11 janvier 2018 - L’association culturelle chinoise Sinitong travaille depuis des semaines sur une exposition qui aura lieu du 14 au 20 janvier 2019. Cette exposition, en se focalisant sur les "xiang", c’est-à-dire les noms de famille, permettra à tous les Polynésiens de mieux comprendre leur généalogie et les liens qui les unissent.

"Cette exposition s’adresse à tous les Polynésiens, quelle que soit leur origine", insiste Louis Shan Sei Fan qui anime le groupe de travail de l’association culturelle Sinitong auteur de l’exposition Xiang. "Nous voulons surtout atteindre les jeunes pour les sensibiliser à la généalogie et présenter les liens qui unissent les familles du territoire."

Des rosaces généalogiques vont être présentées. Ces rosaces établissent les liens au sein de familles issues d’un même ancêtre. Il y en aura une trentaine au total dont deux remontent aux années 1865 avec l’arrivée des premiers Chinois à Atimaono.

Concrètement, les rosaces montrent au centre le nom de l’ancêtre et, quand il y a les dates de naissance et de mort. Puis dans un premier cercle se trouve la, ou les conjointes. Suivent les enfants et leur(s) conjoint(s) respectifs, et cela jusqu’aux générations d’aujourd’hui.

"Il faut savoir que les Chinois qui portent le même xiang, sont issus d’un même ancêtre et qu’ils ont un devoir de solidarité", glisse au passage Louis Shan Sei Fan. "Même chose pour les Chinois qui viennent d’un même village, ils ont devoir de solidarité." Lorsque le village d’origine est connu, il est précisé sur les posters qui seront affichés à l’assemblée.

En plus des rosaces, il y aura des présentations de Xiang et de leurs nombreuses déformations. "Lors de la francisation des noms, lors de l’écriture, de la réécriture, de la lecture des idéogrammes, il y a eu de nombreuses erreurs", indique le groupe de travail de l’association Sinitong. Les xiang d’origine et leur déclinaison seront dévoilés de façon très visuelle sous forme de disques avec des cercles au centre et des rayons tout autour.

Par exemple, Chen Chin est devenu Temaru, Tsan, Chesne, Chanty, Tupu, Ienfa, Tapi, Chanson, Chin Loy… "On peut avoir des dizaines d’interprétations." Des interprétations qui peuvent avoir lieu au sein d’une même famille. "Et qui sont parfois retraduites en idéogrammes, ce qui complique les choses ! "

Cette exposition est le fruit de très longues heures de recherche, de persévérance aussi. Le groupe de travail a consulté les papiers religieux, l’état civil, les documents de la direction des affaires foncières,… "On a pu aussi s’appuyer sur le recensement du consul de Chine arrivé vers 1943 et qui a recensé 91 xiang et détaillé les membres de chacun de ces familles." Il a aussi écouté les "on-dit" et questionné les membres de la communauté chinoise.

Lors de l’exposition, les panneaux dévoileront une partie des recherches. "La généalogie ça évolue en permanence", rappelle Louis Shan Sei Fan. Jour après jour de nouvelles informations surgissent. L’activité est sans fin, tout comme la passion que les amateurs éprouvent pour elle.

Pratique

À l’Assemblée de la Polynésie française du 14 au 20 janvier 2019.
Accès libre




Rédigé par Delphine Barrais le Vendredi 11 Janvier 2019 à 10:40 | Lu 3144 fois