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Les ukulele de Pori, passion et partage à Nuku Hiva


Pori fabrique et vend ses ukulele, et depuis peu il offre des cours à ses clients.
Pori fabrique et vend ses ukulele, et depuis peu il offre des cours à ses clients.
Nuku Hiva, le 8 avril 2021 - Pori Teikiteepupuni joue du ukulele depuis plus de cinquante ans. Ce passionné a appris à fabriquer lui-même ses instruments, il les vend sur son île de Nuku Hiva. Depuis peu, il propose aussi gratuitement des cours d’initiation à tous ses clients, sur le quai de Taiohae.
 
Depuis plus de cinquante ans, Pori Teikiteepupuni est musicien. Son instrument de prédilection c’est le ukulele. Il a appris à en jouer avec ses amis de jeunesse et c’est en regardant les autres faire qu’il a décidé d’apprendre à réaliser lui-même l’instrument en question.
“J’ai appris tout seul, explique Pori. J’ai bien regardé comment était fait mon ukulele et ceux des autres et je me suis lancé. Quand j’ai commencé, la première année, malgré mes nombreux essais, je n’ai pas réussi à faire un vrai ukulele, la deuxième année je n’ai pas réussi non plus, mes ukulele ne sonnaient pas bien, les accords étaient faux. La troisième année pareil, mais j’ai persévéré et c’est seulement lors de la quatrième année que ça a commencé à être bon. Mais ma vraie première réussite, c’est la cinquième année que je l’ai obtenue. Et là, j’ai pu commencer à vendre mes ukulele. C’est long, n’est ce pas ? Ce n’est pas facile quand on décide d’appendre seul.”

“Chercher la perfection”

En l’espace de dix ans, le savoir-faire de Pori en matière de création instrumentale a bien évolué. Désormais, il sélectionne les meilleures essences de bois pour obtenir un son proche de ce qu’il considère comme la perfection.
“Après avoir fait de nombreux essais, précise Pori, je pense que les meilleurs bois pour fabriquer un ukulele sont le bois de rose, l’arbre à pain, le manguier ou encore le temanu, puis le cèdre et le falcata pour le centre de l’instrument. Et c’est cette partie centrale qui donne le son, c’est pourquoi son épaisseur est aussi essentielle que le choix du bois. On ne peut pas mettre un morceau de quatre ou cinq centimètres au centre, sinon le son est altéré. Pour moi, la meilleure épaisseur c’est un à un centimètre et demi, sinon c’est trop fermé. Jusqu’à aujourd’hui je continue à chercher la perfection au niveau du son. C’est le plus important.”
Pour réaliser ce travail de précision, qui a fait a renommée de Pori aux Marquises, il faut compter une quinzaine de jours.
“Oui, deux semaines c’est le temps qu’il faut pour faire du bon travail. Il faut tronçonner et tailler le bois, faire un gabarit, creuser, raboter, coller. Sans compter qu’une fois le ukulele assemblé, il faut trois jours pour les couches successives de vernis. La minutie et la patiente c’est le prix pour un travail bien fait.”

Un travail de plus en plus plébiscité par la population de Nuku Hiva. Aussi, depuis peu, le musicien a décidé de proposer gracieusement des cours de ukulele aux personnes lui ayant acheté un instrument. C’est en plein air, sur le petit quai de Taiohae, que chaque après-midi les musiciens amateurs se joignent à Pori pour apprendre les rudiments de l’instrument polynésien.

Pori sélectionne avec soin les essences de bois pour la fabrication de ses ukulele.
Pori sélectionne avec soin les essences de bois pour la fabrication de ses ukulele.

Rédigé par Marie Laure le Jeudi 8 Avril 2021 à 16:01 | Lu 1513 fois