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Les solutions du Pays pour limiter les évasans


Pour limiter le coût des évasans et améliorer les conditions de traitement des malades, des consultations spécifiques avec des médecins spécialistes (obstétriques, cardiologue…)  sont organisées dans les îles.
Pour limiter le coût des évasans et améliorer les conditions de traitement des malades, des consultations spécifiques avec des médecins spécialistes (obstétriques, cardiologue…) sont organisées dans les îles.
PAPEETE, le 2 avril 2019. Les évacuations sanitaires des malades polynésiens ont coûté près de 5.6 milliards de Fcfp en 2018. Pour les réduire, le Pays veut développer la télémédecine, les centres de soins de santé primaire et prévoit d’installer un PET Scan au CHPF pour les malades du cancer.

Le ministre de la Santé, Jacques Raynal, a fait le point ce mardi sur les principaux problèmes de santé publique en Polynésie française lors des 39e Journées d’Orthopédie d’Outre-mer. Il est notamment revenu sur le poids financier des évacuations sanitaires dans les dépenses de santé. En 2018, il y a eu 815 évacuations sanitaires internationales qui ont coûté 3.662 milliards de Fcfp. Il y a eu 36 211 évacuations sanitaires au sein de la Polynésie française qui ont coûté 1.906 milliard de Fcfp.

Pour limiter ces dépenses « relativement importantes », a souligné le ministre de la Santé, le Pays compte sur la mise en place des centres de soins de santé primaire. « Ces centres offriront des soins curatifs mais aussi préventifs et promotionnels et seront doté d’une équipe pluridisciplinaire collaborant étroitement avec les partenaires institutionnels, communaux, et associatifs locaux », décrivait le gouvernement en 2017. « Un comité de santé, présidé par le maire de la commune, sera établi autour de chaque centre de soins de santé primaire afin de regrouper les partenaires autour d’objectifs communs de santé. Le secteur libéral sera invité à collaborer avec les centres de soins de santé primaire aux travers d’un système conventionnel spécifique. »

Pour être déployés dans tous les archipels, « il faut qu’il y ait encore des formations de personnel », explique Jacques Raynal. « Ce sera porteur notamment sur les Tuamotu-Gambier. Ce sont les îles où il n’y a pas beaucoup de population où les personnels sont des aides-soignants. On va les former à un niveau qui est presque celui d’infirmiers. Mais aucun archipel ne sera oublié. Nous avons régulièrement des formations pour le personnel de la direction de la santé. »
Pour limiter le coût des évasans et améliorer les conditions de traitement des malades, des consultations spécifiques avec des médecins spécialistes (obstétriques, cardiologue…) sont organisées dans les îles. En 2019, 129 missions de la Direction de la santé sont prévues, 255 seront assurées par des libéraux et le CHPF fera 324 missions. Au total, cela représente plus de 2000 jours de missions.

La mise en route du câble Natitua va aider au développement de la télémédecine. Là aussi cela nécessité une formation du personnel. « Il faut un médecin d’une part et de l’autre côté un infirmer ou un aide-soignant qui a été formé », insiste Jacques Raynal. Depuis quatre ans, une expérimentation de télémédecine a ainsi lieu à l’hôtel The Brando de Tetiaroa pour le personnel de l‘hôtel mai aussi les visiteurs. Une infirmière est sur place et est en relation avec un médecin à Tahiti.


« On est en cours d’acquisition d’un PET scan »

Photo d'illustration AFP
Photo d'illustration AFP
« On est en cours d’acquisition d’un PET scan », a confirmé le ministre de la Santé, Jacques Raynal, en marge des 39e Journées d’Orthopédie d’Outre-mer. « Cela a été décidé par le conseil d’administration du CHPF. »
Le PET Scan (Tomographie par Émission de Positrons ou TEP en français) est un examen isotopique. Il consiste à injecter un produit légèrement radioactif (isotope) dans le corps, qui va se fixer sur les tumeurs et/ou métastases.
Le PET Scan sert à détecter une tumeur cancéreuse et/ou des métastases, et à surveiller leur évolution. Une tumeur cancéreuse n'est pas une masse inerte. C'est un amas de cellules qui se divisent de manière rapide et incontrôlée et consomment beaucoup d'énergie. Une tumeur ou une métastase est donc une zone à haute activité métabolique. Le PET Scan permet de les repérer.
Le PET Scan permet d’identifier des lésions plus petites que celles détectées par scanner ou imagerie par résonance magnétique (IRM). L’examen, très précis, présente aussi l’avantage de fournir des informations sur l’efficacité thérapeutique du traitement.
Avoir un PET Scan au fenua permettrait de limiter les évacuations sanitaires internationales. Pas moins de 150 malades polynésiens partent chaque année en Nouvelle-Zélande pour avoir un examen réalisé avec un PET Scan.
La mise en place d’un PET Scan à Tahiti doit être couplée à l’acquisition d’un cyclotron. « Dans un PET Scan, il y a un scanner et un mini cyclotron qui va permettre de fabriquer le produit que l’on va injecter, qui est un produit radioactif. D’une certaine façon, il faut construire un bunker pour que ce produit puisse être fabriqué chez nous », complète Jacques Raynal.
En juillet dernier, la Commission de l’organisation sanitaire (COS) a validé une révision d’indices des besoins pour le « Cyclotron à usage médical » et le « Topographe couplé à une caméra à positions (ou TEP Scan) », qui ont été portés à « 1/250 000 habitants » au lieu de « 1/300 000 habitants ».
Photo 8-Petscan
Le PET Scan permettra d'éviter les évacuations sanitaires coûteuses des malades souffrant de cancer et d'améliorer le suivi de leur maladie.

Rédigé par Mélanie Thomas le Mardi 2 Avril 2019 à 16:00 | Lu 2515 fois