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Les ressources humaines en panne de gestion


Tahiti, le 8 juillet 2020 - L'examen de la gestion des ressources humaines par la Chambre territoriale des comptes (CTC) peut se résumer à celui de sa vitrine, la direction éponyme. Créée en 2014, la Direction générale des ressources humaines (DGRH) cultive toujours, selon la CTC, l'art du bricolage avec une gestion à l'ancienne.
 
Avec quelques 8 000 agents dont il faut gérer la carrière mais également les droits et les obligations en matière de service public, la DGRH est sans nul doute le plus important service de gestion de personnels du territoire avec des missions qui recouvrent notamment l'organisation des concours, la formation ou encore le dialogue social. Des chantiers perpétuels auxquels le Pays consacre des moyens humains et informatiques inadéquates.

L'informatisation à la traine

En ligne de mire des magistrats de la CTC, le retard pris dans le développement d'un système informatique dédié aux ressources humaines. La gestion prévisionnelle des effectifs se fait "sans mise à niveau de ses moyens informatiques" en bricolant des tableaux. Pour la juridiction, "cette carence contribue à expliquer également le maintien de procédures dépassées comportant de multiples saisies" avec "la conservation de fait de postes impliquant des saisies et des tâches élémentaires répétitives". Un fonctionnement à l'ancienne, pas automatisé, qui handicape fortement le service dans l’accomplissement de ses missions en monopolisant le personnel sur des actions "chronophages".  D'où la recommandation de la CTC "de doter en urgence" le service d'une application informatique en rapport avec ses missions stratégiques. Une réforme qui, à elle seule, permettrait de se recentrer sur l'essentiel de ses missions. Le Pays doit ainsi en effet "renforcer sans délai les moyens notamment en encadrement de la DGRH, en nombre et en qualité, afin d’asseoir son rôle stratégique".

Intérim à la tête des RH

La DGRH a été longtemps dirigée par Bruno Lonjon. Ce dernier a été remercié le 2 avril dernier avec une fin de fonctions fixée au 30 juin. Un départ forcé que certains cadres ont imité et anticipé en optant pour des mutations volontaires vers d'autres services. Privée de tête et de quelques bras, la DGRH avait trois mois pour organiser le remplacement au sein de la direction. Si une cadre de la Direction du budget a été approchée, elle a finalement décliné courant juin le poste de directeur pour raisons personnelles. Ce refus a obligé le gouvernement à la nomination d'urgence le 1er juillet d'une conseillère technique de Tea Frogier pour assurer l'intérim. Un épisode qui témoigne à lui seul, au cœur de la DGRH, des problèmes d'organisation d'un recrutement et de prévision dans la gestion du personnel.
 

Rédigé par Sébastien Petit le Mercredi 8 Juillet 2020 à 01:32 | Lu 1546 fois