Tahiti Infos

Les préavis de grève générale déposés


Tahiti, le 16 novembre 2021 – Finalement signés par quatre confédérations syndicales, les préavis de "grève générale illimitée" annoncé la semaine dernière a été déposé mardi pour une prise d'effet au 24 novembre. Cinq revendications principales sont communes au public et au privé : l'augmentation du pouvoir d'achat, le retrait de la loi sur l'obligation vaccinale, le refus de la réforme de la CPS, la caisse chômage et l'application de la loi sur la protection de l'emploi local.
 
Comme annoncé la semaine dernière dans les colonnes de Tahiti Infos, les syndicats de salariés ont finalisé et commencé à déposer mardi leurs préavis de "grève générale illimitée". Finalement, seules quatre confédérations syndicales et quelques syndicats autonomes en fonction des secteurs ciblés sont signataires des préavis. La confédération A Ti'a i Mua étant une nouvelle fois restée en retrait de ce mouvement social général. Restent donc la CSTP-FO, la CSIP, O oe to oe Rima et Otahi pour les confédérations.
 
En fonction des différents préavis déposés mardi auprès des services du Pays, de l'Etat et des communes mais aussi des entreprises privées, sept à huit points de revendications ont été listés par les représentants des salariés. Si leur nombre varie en fonction des secteurs et structures visées, cinq revendications principales ressortent. La date de prise d'effet de la grève générale est annoncée au 24 novembre à minuit. Une date choisie pour sa proximité avec l'examen du budget 2022 de la Polynésie française par l'assemblée, confirment "en off" plusieurs sources syndicales. Pour autant, les centrales préfèrent affirmer publiquement que le seul "déclencheur" de leur mouvement serait la toute récente annonce de la réforme de la gouvernance de la CPS.
 
Cinq revendications communes
 
Premier des cinq points communs des préavis de grève générale, la fameuse demande d'une "revalorisation du pouvoir d'achat à 4%" côté public ou d'une "revalorisation des minimas des grilles salariales dans les secteurs d'activités du pays à 5%" côté privé. Une revendication englobant les demandes de revalorisation du Smig et de hausse des salaires. Deuxième point, les préavis demandent également le "retrait" de la loi du Pays sur l'obligation vaccinale pour les seuls soignants, personnes à risque et personnes en contact avec du public applicable au 23 décembre prochain.
 
Troisième revendication commune, la mise en œuvre de la loi sur la protection de l'emploi local, votée par l'assemblée mais dont l'application concrète apparaît aussi complexe que tardive. Quatrième point, le rejet de la réforme menée actuellement par le ministre Yvonnick Raffin sur la gouvernance de la Caisse de prévoyance sociale (CPS) qui signerait, selon les syndicats, "la mort de la gestion paritaire au profit d'une gouvernance politique". Enfin, cinquième point, les représentants des salariés demandent la mise en place d'une caisse chômage, en application des accords conclu depuis 2010 avec les présidents Tong Sang, Temaru et Fritch, et en application de la loi du 17 juillet 1986 organisant les "principes généraux du droit du travail et l'organisation et le fonctionnement de l'inspection du travail et des tribunaux du travail en Polynésie française".
 
Pêle-mêle…
 
D'autres revendications sont beaucoup plus spécifiques et apparaissent donc secondaires. Dans les secteurs publics, les préavis demandent le "rattrapage des congés liés aux confinements dus à la Covid". Des congés que les fonctionnaires du Pays ont été contraints de poser, puis de prendre par avance et de rattraper. Toujours dans le public, le préavis demande la mise en place de concours de titularisation "tous les six mois" pour lutter contre la "précarité". Les syndicats souhaitent fixer obligatoirement les réunions du Comité hygiène, sécurité et conditions de travail (CHSCT) à "une par trimestre".
 
Dans le privé, on retrouve une demande de "restitution et reversement des 1% du FSH pour les logements sociaux des salariés" ou encore une meilleure "protection du patrimoine foncier en Polynésie".




Rédigé par Antoine Samoyeau le Mardi 16 Novembre 2021 à 08:49 | Lu 11269 fois