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Les plateformes numériques, un monde d’opportunités


TAHITI, le 4 février 2020 - Ce mardi matin une conférence a été donnée au Fifo sur l’explosion des plateformes numériques et les opportunités qu’elles offrent. Un état des lieux préalable aux échanges interprofessionnels prévus dans le cadre du colloque des TV océaniennes.

Une conférence grand public a eu lieu sous le grand chapiteau mardi matin. Intitulée "Les plateformes numériques", elle a eu pour sujet ces nouveaux médias qui bouleversent le paysage médiatique audiovisuel.

Pascal Lechevallier, consultant médias de l’agence conseils What’s Hot a été invité à faire un état des lieux de la situation. Il a eu à cœur non pas de présenter l’ensemble des menaces, mais plutôt d’éclairer les acteurs du secteur sur les opportunités.

Selon lui, ces opportunités sont bien réelles pour les auteurs, réalisateurs, producteurs… à conditions de trouver le bon interlocuteur et de rester vigilant sur les conditions d’utilisation des images. En termes de création, les possibilités sont nombreuses.

Il a par exemple rappelé qu’avec les plateformes, les formats évoluent. "On peut proposer dix épisodes d’une série de dix minutes chacun, par exemple." Par ailleurs, les plateformes ouvrent la diffusion à l’international, aux versions multilingues.

"Les plateformes vont, dans les cinq ans à venir, se mettre à la recherche de contenu dans des domaines autres que le cinéma et notamment dans le documentaire sportif, les sujets de société, l’environnement, l’histoire", annonce Pascal Lechevallier.

Pour rappel, Netflix, c’est 167 millions d’abonnés dans 190 pays du monde (seuls la Chine et la Corée du Nord n’ont pas signé) avec, pour la seule année 2019, une augmentation de 20% de ce nombre d’abonnés. Amazon et son service de vidéos à la demande (VOD) en compte 150 millions.

Ces principales plateformes de diffusion de séries, films, événements sportifs, documentaires… ont régulièrement de nouveaux concurrents comme par exemple Disney+ ou Apple TV+ en 2019. Ensemble, elles font de l’ombre aux chaînes de télévision dites linéaires ou classiques, comme TF1, Canal + ou encore TNTV et Polynésie la 1ère.

En effet, le temps consacré au visionnage d’images n’est pas extensible. En 2019 et c’est historique, le temps moyen passé pour un téléspectateur devant internet en France a dépassé le temps passé devant un écran de télévision : 170 minutes contre 167 minutes.

Au passage, les plateformes récupèrent les publicités et mettent à mal le modèle économique des chaînes de télévision.

Si les opportunités existent, il ne faut pas les saisir sans tenir compte de certaines conditions. Le rapport de ces plateformes aux créateurs n’est pas le même que le rapport des télévisions linéaires aux créateurs. "Il n’y a pas la même confiance, ni la même transparence. Ces gens des plateformes, des américains pour la très grande majorité, ont été élevés au rapport de force et à l’argent."

Ils ont des méthodes de travail bien à eux, gardent tous les droits d’exploitation, se réservent parfois le dernier mot au montage selon les conditions des contrats signés. Car tout est toujours contractualisé.

Au cours de sa conférence, Pascal Lechevallier n’a eu de cesse de prédire la nécessaire évolution des télévisions "classiques" et des créateurs de contenus. "Les chaînes devront s’adapter ou mourir."

Des échanges interprofessionnels ont suivi ce mardi après-midi et se poursuivront mercredi après-midi pour imaginer comment créer, produire et diffuser du contenu en Océanie dans les années à venir. Une trentaine de participants de la zone Pacifique sont inscrits dans différentes thématiques.

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 4 Février 2020 à 14:43 | Lu 1056 fois