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Les pays océaniens préparent un avenir meilleur grâce à un plan pour l'aquaculture


Les pays océaniens préparent un avenir meilleur grâce à un plan pour l'aquaculture
Lundi 5 novembre 2012, Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS), Nouméa –
« Mieux vaut prévenir que guérir ». Telle est la principale conclusion des spécialistes océaniens qui ont participé à l’Atelier régional FAO/CPS sur la biosécurité aquatique et les données et statistiques aquacoles en Océanie, à Nadi (Fidji) au début du mois d’octobre.
Des représentants des services des pêches et du contrôle zoosanitaire de 21 États et Territoires insulaires océaniens se sont réunis avec des experts de la FAO et de la CPS afin d'élaborer des stratégies adaptées qui leur permettront de faire face aux problématiques émergentes liées à la gestion de l'aquaculture.
Le principal produit de cet atelier est un plan d'action régional élargi portant à la fois sur la biosécurité aquatique et sur les statistiques aquacoles, et dont la mise en œuvre sera assurée conjointement par la FAO et la CPS, en partenariat avec les États et Territoires insulaires océaniens. Ces derniers bénéficieront d'une assistance technique ciblant les questions liées à la biosécurité aquatique et aux statistiques aquacoles qu'ils jugent prioritaires pour la région.
L'aquaculture, ou plus précisément la pisciculture, est le secteur de production alimentaire qui affiche la croissance la plus rapide au monde, assurant près de 50 % de l'offre de poissons destinés à la consommation. En Océanie, ce secteur n'est pas encore très développé, mais les pays comptent sur cette activité pour faire face à la croissance de la demande de poisson de leurs populations, en plein essor démographique. En effet, la plupart des pays océaniens sont particulièrement intéressés par le développement de l'aquaculture, dont ils attendent qu'elle contribue à la sécurité alimentaire, aux moyens de subsistance de leurs populations et au rempoissonnement des pêcheries.
En Océanie, les impacts de l'aquaculture sur le milieu naturel est encore faible, et le moment est donc idéal pour planifier les méthodes qui permettront de les gérer et de les atténuer à l'avenir. Parmi les risques liés à l'aquaculture, on citera les pathologies animales et végétales, ainsi que les effets des transferts transfrontaliers d'organismes sur l'écologie. L'amélioration du soutien à la filière, l'élaboration de plans d'entreprise judicieux et l'évaluation des avantages socioéconomiques doivent passer par un renforcement de la collecte de données et de statistiques, tant à l'échelon national que régional. Les pays insulaires sont très dispersés et disposent de capacités techniques restreintes, et la communication avec les zones rurales peut être difficile.

Les participants à l'atelier ont dressé une liste de stratégies à mettre en œuvre pour faire face aux grands enjeux de la filière. Ils ont également conclu que l'évaluation de questions telles que la faisabilité technique et économique doit précéder l'analyse des aléas et des risques. Il existe actuellement une large palette d'outils d'évaluation des risques visant des aléas spécifiques et conformes aux normes internationales, comme ceux qui ciblent les agents pathogènes et la sécurité sanitaire des aliments. Les gestionnaires peuvent également s’inspirer de ces outils pour analyser d'autres risques, ou les utiliser pour prendre des décisions avisées en matière de transferts d'animaux aquatiques ou de création de nouvelles entreprises aquacoles. Certains pays océaniens connaissent déjà l'analyse des risques et sont en mesure de partager leurs retours d'expérience avec les autres pays de la région.

Le renforcement des capacités sera particulièrement important dans des domaines tels que les méthodes élémentaires de diagnostic des maladies des poissons pour certains pays, et l'utilisation de nouvelles méthodes de diagnostic sophistiquées faisant appel à des analyses de l'ADN pour les pays les plus avancés. La participation à l'atelier de représentants des secteurs de l'agriculture, de la science vétérinaire, de la pêche et de l'aquaculture a permis d'adopter une approche globale et de comprendre les questions biosécuritaires, notamment grâce à des exposés sur les derniers progrès techniques et sur les directives (contraignantes ou non) qui s'appliquent aux espèces aquatiques.

L'objectif fondamental est de renforcer et de promouvoir les capacités existantes de manière coordonnée, tant à l'échelon national que régional, afin de permettre un développement durable et raisonné de l'aquaculture dans la région du Pacifique.


Rédigé par Communiqué du Conseil du Pacifique Sud le Dimanche 4 Novembre 2012 à 20:13 | Lu 641 fois