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Les internes en médecine ne se reposent pas assez, selon un syndicat


Les internes en médecine ne se reposent pas assez, selon un syndicat
PARIS, 10 sept 2012 (AFP) - Les heures de repos obligatoires des internes en médecine ne sont pas suffisamment respectées, ce qui peut mettre en danger la santé des patients, estime le principal syndicat d'internes, l'Isnih, qui s'appuie sur une étude rendue publique lundi et dévoilée par Le Parisien.

L'enquête, qui n'est pas un sondage mais un recueil de réponses à un questionnaire, montre que le "repos de sécurité" n'est pas respecté pour 21% des internes en médecine ayant répondu.

Depuis 2002, un repos de sécurité de onze heures est obligatoire à l'issue de chaque garde de nuit, afin que l'interne ne travaille pas plus de 24 heures d'affilée.

Les spécialités les plus concernées, selon l'Isnih (Inter syndicat national des internes des hôpitaux), sont la chirurgie, la gynécologie-obstétrique et les spécialités médicales (cardiologie, médecine physique et réadaptation, etc.).

"Aucune région ne respecte aujourd'hui la législation", note l'étude, citant Limoges, Strasbourg et Clermont-Ferrand où le repos de sécurité est le moins respecté (plus de 30% des réponses).

De plus, ce sont les CHU (centre hospitaliers universitaires), accueillant deux tiers des quelques 20.000 internes, qui le respectent le moins.

Or, le repos de sécurité est "utile pour protéger patients et médecins", jugent 90% des internes interrogés, qui sont donc "conscients des risques encourus quand ils ne le respectent pas".

Plus grave, 15% d'entre eux déclarent avoir commis des erreurs médicales de prescription, de diagnostic ou d'acte opératoire en lendemain de garde et plus de 39% affirment qu'ils en ont "probablement réalisées sans l'affirmer avec certitude".

Cette étude montre par ailleurs qu'un tiers des internes en médecine ne sont pas payés pour leurs gardes ou leurs astreintes, une pratique "illégale", dénonce le syndicat.

Les internes travaillent "bien au-delà des 48 heures hebdomadaires puisque 85% d'entre eux dépassent le seuil réglementaire", avec une moyenne de 60 heures par semaine, selon l'enquête.

Enfin, plus de deux tiers des internes n'ont pas la possibilité de bénéficier des deux demies journées universitaires légalement prévue pour leur formation et 30% jugent leurs gardes aux urgences non formatrices.

Dénonçant une "main d'oeuvre corvéable et bon marché pour faire tourner les hôpitaux", l'Isnih réclame la mise en place de sanctions à l'encontre du médecin responsable de l'interne ainsi que de l'établissement hospitalier en cas de non-respect du repos de sécurité ainsi qu'une revalorisation des gardes.

Cette enquête a été réalisée à partir des 5.872 réponses à un questionnaire adressé entre le 16 mai et le 20 juin, de manière individuelle par internet et collective via des associations et syndicats locaux.

cca/db/ehl

Rédigé par AFP le Lundi 10 Septembre 2012 à 04:53 | Lu 273 fois