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Les industriels de la santé demandent plus de "cohérence" au gouvernement


PARIS, 8 novembre 2013 (AFP) - Les dirigeants des industries de la santé ont exprimé leur inquiétude et leur mécontentement vendredi devant le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, face à un budget de la Sécurité sociale (PLFSS) qui, selon eux, "ne tient aucune compte des enjeux des entreprises".

"Ces derniers temps, nous sommes inquiets, nous sommes même mécontents de ce qui se passe", a déclaré Marc de Garidel, président du groupe Ipsen, et président du G5 Santé, qui réunit huit grandes entreprises de la santé.

A l'occasion d'un débat sur "l'innovation en production", M. de Garidel a dénoncé un "manque de cohérence entre la volonté de développer notre secteur et les dernières annonces relatives au PLFSS 2014 qui considère essentiellement que notre industrie est une variable d'ajustement".

Les industriels estiment que "les efforts qui (leur) sont demandés aujourd'hui par le gouvernement sont disproportionnés par rapport à (leur) contribution aux dépenses de santé".

Plus de la moitié des économies prévues dans le projet de budget de la sécurité sociale portent sur le médicament qui représente seulement 15% des dépenses, font-ils valoir. Les baisse des prix des médicaments portent sur 960 millions d'euros.

"Le projet, c'est de développer notre base productive", leur a répondu Arnaud Montebourg. "L'Etat est présent (...) est à vos côtés", a-t-il assuré, chiffres à l'appui.

Selon le ministre, les industries de santé ont reçu 11,2% du crédit impôt recherche, soit 580 millions d'euros. Quelque 190 projets en santé ont été retenus dans le cadre du grand emprunt pour 1,9 milliard d'euros et 400 millions supplémentaires ont été annoncés dans les nouveaux investissements d'avenir.

S'agissant de la politique de santé, M. Montebourg a indiqué que les choix ont été arbitrés par le Premier ministre. Mais il a dit qu'il allait relayer les propositions des industriels auprès de la ministre de la Santé, Marisol Touraine.

"Vous nous apportez des contre-propositions économiques, on va les mettre dans le débat interministériel, on va les étudier", a-t-il promis.

Pour faire des économies, le G5 Santé préconise de favoriser l'automédication -les médicaments sans ordonnance - pour une économie estimée à 1,7 milliard d'euros. Les industriels jugent que des économies potentielles existent aussi dans le secteur de l'hôpital, dans une fourchette de 5 à 15 milliards d'euros.

Les industriels ont remis au ministre un "appel solennel au gouvernement" pour "une politique de santé cohérente" avec les décisions du comité stratégique des industries de santé du 5 juillet dernier.

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Rédigé par () le Samedi 9 Novembre 2013 à 06:00 | Lu 265 fois