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Les élèves de 3ème férus de langues polynésiennes


Tahiti, le 24 novembre 2020 - Selon une étude réalisée par l'Institut de la statistique de Polynésie française (ISPF) les trois quarts des élèves de 3ème pratiquaient au moins une langue polynésienne au sein de leur famille. "C'est d'autant plus vrai lorsqu'on s'éloigne de Tahiti", note l'ISPF.

Voilà une étude qui devrait rassurer les défenseurs des langues polynésiennes. L'Institut de la statistique de Polynésie française (ISPF) a dévoilé mardi les résultats de son enquête "Le collège et moi", mené en mai 2019  auprès de l'ensemble des élèves de 3ème général et des classes adaptées de niveau 3ème au fenua. Sur les 4 350 élèves interrogés, l'ISPF note que les trois quarts des collégiens utilisent au moins une langue polynésienne à la maison. "C'est d'autant plus vrai lorsqu'on s'éloigne de Tahiti", indique l'établissement. Ainsi les collégiens étudiant aux Australes, aux Tuamotu-Gambier et aux Marquises pratiquent à plus de 90% une langue polynésienne à la maison. Le pourcentage monte même jusqu'à 98% pour l'archipel des Marquises. À Tahiti, l’usage unique du français est plus répandu qu’ailleurs.

En famille ou à l'internat ?
 
Dans son étude l'ISPF s'est également intéressé aux conditions de vie des élèves. Selon le lieu de scolarisation, les conditions de vie des collégiens sont très contrastées. Plus de 80% des collégiens résident en effet en famille dans la Société contre 50% aux collèges de Tubuai et Rurutu et seulement 38% dans ceux de Hao, Rangiroa et Makemo.
 
"La séparation d’avec la famille, la vie en communauté à l’internat, les retours collectifs rythmés par le transport scolaire aérien constituent l’expérience de la mobilité souvent très tôt pour ces élèves qui dès la 6ème quelquefois la 5ème, sont contraints de rejoindre un établissement scolaire sur une île différente", constate l'ISPF. "Dans les Îles de la Société où 86% des élèves déclarent vivre en famille, beaucoup de ces familles ont elles-mêmes migré depuis les îles périphériques pour des questions d’emploi, de santé ou pour accompagner la scolarité des plus jeunes."

L'utilité perçue du collège
 
Les collégiens interrogés ont également une vision positive de leur collège. Les élèves de 3ème le décrivent volontiers comme utile, permettant d’apprendre des choses intéressantes pour 70% et d’avoir un bon métier pour 93% d’entre eux. Ils sont aux deux tiers heureux de pouvoir y retrouver leurs camarades. Seuls 14% expriment des réticences, considérant qu’aller à l’école est contraignant ou difficile tandis que 16% préféreraient travailler tout de suite. De même la grande majorité des élèves (57.6%) déclarent n’avoir pas manqué les cours durant l’année scolaire (2019). Néanmoins un quart d’entre eux ont raté des cours pour des raisons de santé, ce qui constitue une part importante des raisons évoquées. Les plus assidus se trouvent dans les collèges des Australes et des Tuamotu-Gambier où beaucoup sont internes, ainsi qu’en zone urbaine de Tahiti. Les collégiens des îles Sous-le-Vent sont ceux qui évoquent le plus souvent des raisons de santé. Enfin, une des raisons possibles à cocher dans le questionnaire était "d’avoir chappé" et même si le mode de collecte peut laisser envisager une sous-déclaration, 14% des collégiens admettent l’avoir fait.
 
Par ailleurs l'enquête s'est intéressée aux aspirations des élèves en termes de diplôme espéré. "Bien que l’expression de ce souhait montre un taux d’indécision de près de 10%, la grande majorité des collégiens à la veille du brevet envisage de poursuivre sa scolarité jusqu’au bac et même au-delà. Cela est d’autant plus marqué lorsque les collégiens étudient à Tahiti et Moorea."

Rédigé par Désiré Teivao le Mardi 24 Novembre 2020 à 16:23 | Lu 970 fois