Tahiti, le 5 mars 2025 - Le tribunal correctionnel de Papeete a rendu son verdict, ce mardi, dans le dernier volet de l’affaire de corruption et de trafic d’influence dite “Ravel-Le Gayic”. Après 17 ans d’instruction, marquée par des divisions d’enquêtes et la disparition de deux prévenus, des condamnations et dispenses de peine ont été prononcées.
L’affaire de corruption et de trafic d’influence dite “Ravel-Le Gayic” a fait son retour, ce mardi, au tribunal correctionnel de Papeete. Celle-ci avait été scindée en deux. Le volet de corruption avait été jugé en première instance en juin 2022 puis en appel en octobre 2023. La cour avait rendu sa décision en février 2024, condamnant Bill Ravel, aujourd’hui décédé, ainsi que le syndicaliste de la CSIP, Cyril Le Gayic, à trois ans de prison dont deux avec sursis, et Gaston Tetuanui à deux ans de prison avec sursis. Ce mardi, c’est sur le volet de trafic d’influence que le tribunal s’est penché.
“Ça fait des années que ça dure… Ma vie et ma réputation sont ruinées.” Gaston Tetuanui, mis en cause pour trafic d’influence, a exprimé sa frustration lors de l’audience. Son avocat, Me Brice Dumas, a dénoncé une instruction chaotique : “C’est la première fois qu’il y a eu un tel saucissonnage de l’instruction [...]”. Difficile donc de saisir l’ampleur de cette affaire aujourd’hui.
Pour rappel, l’affaire remonte à 2008. Elle impliquait l’homme d’affaires Bill Ravel et le syndicaliste Cyril Le Gayic, accusé d’avoir reçu de la part du premier des fonds en espèces pour mettre fin à une grève et acheter la paix sociale au sein de la société Pétrocéan. En parallèle, l’enquête a révélé que des versements avaient été effectués à plusieurs figures politiques et administratives, déclenchant un second volet de l’affaire. Le parquet reprochait notamment à Gaston Tetuanui d’avoir perçu des fonds en échange de son influence sur des décisions administratives, notamment autour d’une convention de transport des hydrocarbures, signée au profit de Pétrocéan, la société de Bill Ravel, mais aussi autour du développement d’un autre projet de l’homme d’affaires : la navette rapide King Tamatoa, destinée à désenclaver les îles Sous-le-Vent.
“J’allais perdre mon boulot”
Alain Kim Than Trong, directeur général de Pétrocéan entre 2005 et 2009, a été poursuivi pour avoir remis des enveloppes d'argent à Gaston Tetuanui au nom de Bill Ravel, afin de le remercier pour son intervention auprès du Pays en faveur de la convention sur les hydrocarbures. Carole Toofa, comptable de Bill Ravel, a été mise en cause pour avoir eu connaissance de ces versements et des actes d’influence.
Deux autres mis en cause, Jean Chin Foo, ancien conseiller technique de James Salmon, ex-ministre de l'Équipement, ainsi que Bill Ravel lui-même étant décédés, l’action judiciaire contre eux s’est éteinte. À noter que l’ancien ministre de l’Équipement, James Salmon, et Jean-Christophe Bouissou, ex-vice-président du Pays, avaient bénéficié d’un non-lieu dans cette affaire en 2023.
Finalement, Gaston Tetuanui, qui a dit avoir été “manipulé” par Bill Ravel, a été condamné mardi à deux ans de prison avec sursis et un million de francs d’amende. Cependant, cette peine étant confondue avec une condamnation précédente, elle n’ajoute rien de plus à sa situation judiciaire. Carole Toofa a quant à elle été dispensée de peine. “J’ai agi uniquement sur instruction de Monsieur Ravel. Sinon, j’allais perdre mon boulot”, a-t-elle justifié lors de l’audience.
Absent, Alain Kim Than Trong a été relaxé pour les faits postérieurs à sa démission de Pétrocéan. Pour le reste, il a écopé de six mois de prison avec sursis.
Une autre affaire de la galaxie Ravel jugée le même jour
En parallèle, une autre affaire liée à l’univers Ravel a également été jugée mardi par le président Marcel Tastevin. Celle-ci concernait les fonds versés au syndicaliste Cyril Le Gayic et impliquait Alain Kim Than Trong ainsi que son épouse et la comptable de la société, Barbara Paureau. Tous deux étaient accusés de complicité de corruption active.
Barbara Paureau a été dispensée de peine, tandis que Alain Kim Than Trong a reçu exactement la même peine que dans l’affaire décrite plus haut.
L’affaire de corruption et de trafic d’influence dite “Ravel-Le Gayic” a fait son retour, ce mardi, au tribunal correctionnel de Papeete. Celle-ci avait été scindée en deux. Le volet de corruption avait été jugé en première instance en juin 2022 puis en appel en octobre 2023. La cour avait rendu sa décision en février 2024, condamnant Bill Ravel, aujourd’hui décédé, ainsi que le syndicaliste de la CSIP, Cyril Le Gayic, à trois ans de prison dont deux avec sursis, et Gaston Tetuanui à deux ans de prison avec sursis. Ce mardi, c’est sur le volet de trafic d’influence que le tribunal s’est penché.
“Ça fait des années que ça dure… Ma vie et ma réputation sont ruinées.” Gaston Tetuanui, mis en cause pour trafic d’influence, a exprimé sa frustration lors de l’audience. Son avocat, Me Brice Dumas, a dénoncé une instruction chaotique : “C’est la première fois qu’il y a eu un tel saucissonnage de l’instruction [...]”. Difficile donc de saisir l’ampleur de cette affaire aujourd’hui.
Pour rappel, l’affaire remonte à 2008. Elle impliquait l’homme d’affaires Bill Ravel et le syndicaliste Cyril Le Gayic, accusé d’avoir reçu de la part du premier des fonds en espèces pour mettre fin à une grève et acheter la paix sociale au sein de la société Pétrocéan. En parallèle, l’enquête a révélé que des versements avaient été effectués à plusieurs figures politiques et administratives, déclenchant un second volet de l’affaire. Le parquet reprochait notamment à Gaston Tetuanui d’avoir perçu des fonds en échange de son influence sur des décisions administratives, notamment autour d’une convention de transport des hydrocarbures, signée au profit de Pétrocéan, la société de Bill Ravel, mais aussi autour du développement d’un autre projet de l’homme d’affaires : la navette rapide King Tamatoa, destinée à désenclaver les îles Sous-le-Vent.
“J’allais perdre mon boulot”
Alain Kim Than Trong, directeur général de Pétrocéan entre 2005 et 2009, a été poursuivi pour avoir remis des enveloppes d'argent à Gaston Tetuanui au nom de Bill Ravel, afin de le remercier pour son intervention auprès du Pays en faveur de la convention sur les hydrocarbures. Carole Toofa, comptable de Bill Ravel, a été mise en cause pour avoir eu connaissance de ces versements et des actes d’influence.
Deux autres mis en cause, Jean Chin Foo, ancien conseiller technique de James Salmon, ex-ministre de l'Équipement, ainsi que Bill Ravel lui-même étant décédés, l’action judiciaire contre eux s’est éteinte. À noter que l’ancien ministre de l’Équipement, James Salmon, et Jean-Christophe Bouissou, ex-vice-président du Pays, avaient bénéficié d’un non-lieu dans cette affaire en 2023.
Finalement, Gaston Tetuanui, qui a dit avoir été “manipulé” par Bill Ravel, a été condamné mardi à deux ans de prison avec sursis et un million de francs d’amende. Cependant, cette peine étant confondue avec une condamnation précédente, elle n’ajoute rien de plus à sa situation judiciaire. Carole Toofa a quant à elle été dispensée de peine. “J’ai agi uniquement sur instruction de Monsieur Ravel. Sinon, j’allais perdre mon boulot”, a-t-elle justifié lors de l’audience.
Absent, Alain Kim Than Trong a été relaxé pour les faits postérieurs à sa démission de Pétrocéan. Pour le reste, il a écopé de six mois de prison avec sursis.
Une autre affaire de la galaxie Ravel jugée le même jour
En parallèle, une autre affaire liée à l’univers Ravel a également été jugée mardi par le président Marcel Tastevin. Celle-ci concernait les fonds versés au syndicaliste Cyril Le Gayic et impliquait Alain Kim Than Trong ainsi que son épouse et la comptable de la société, Barbara Paureau. Tous deux étaient accusés de complicité de corruption active.
Barbara Paureau a été dispensée de peine, tandis que Alain Kim Than Trong a reçu exactement la même peine que dans l’affaire décrite plus haut.