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Les conseillers du commerce extérieur français pour le Pacifique se réunissent à Nouméa


Les conseillers du commerce extérieur français pour le Pacifique se réunissent à Nouméa
NOUMÉA, mercredi 14 novembre 2012 (Flash d’Océanie) – Les conseillers du commerce extérieur français pour le Pacifique ont entamé mercredi leur réunion régionale annuelle à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), avec en point d’orgue le partage et le retour d’expériences concernant la promotion des exportations françaises dans la région Pacifique.
Cette réunion regroupe, deux jours durant (14 et 15 novembre 2012), les conseillers du commerce extérieur de la France (dont le Président du Comité National des Conseillers du Commerce Extérieur de la France, Bruno Durieux) et responsables de l’expansion économique française, ainsi que les ambassadeurs de France en poste dans toute la zone Pacifique, y compris l’Australie, la Nouvelle-Zélande, mais aussi des pays insulaires proches jugés à fort potentiel comme Vanuatu, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et Fidji.

Dans la région Pacifique, de nombreuses entreprises françaises ont, ces dernières années, réalisés d’importantes avancées, sous forme d’implantation ou d’investissements de consolidation.

Gros marché australien

En Australie, c’est notamment le cas dans le secteur minier ou encore des infrastructures.

Mi-septembre 2012, la société Suez-Environnement annonçait l’entrée en production industrielle d'eau potable de l’usine de dessalement d’eau de mer à Melbourne (État du Victoria).
Il s’agit de « la plus grande usine de dessalement d’eau de mer d’Australie » avec une montée en puissance prévue pour atteindre les 450.000 mètres cube d’eau par jour fin 2012.
Suez-Environnement se présente comme « l’un des acteurs majeurs dans le secteur de l’eau » en Australie, où il déclare assurer « trente pour cent de l’approvisionnement en eau potable du pays ».
Mercredi 14 novembre 2012, coïncidant avec cette réunion à Nouméa, le ministre australien chargé des équipements de la défense, Jason Clare, annonçait pour sa part depuis Canberra l’octroi d’un nouveau marché pour équiper en sonars les sous-marins australiens (Royal Australian Navy) de classe « Collins ».
Ces sous-marins poursuivent des missions de surveillance, de renseignement et, le cas échéant, de frappe.
Ce marché, de 22,2 millions de dollars australiens (18,2 million d’euros) a été décroché par la société française Thales, qui possède des installations dans l’État de la Nouvelle-Galles-du-Sud.
Il s’agit de remplacer un système ancien et jugé obsolète, déjà fourni et installé par la société française.

Dans le Pacifique insulaire aussi

Dans le Pacifique insulaire, plusieurs sociétés françaises se sont distinguées ces derniers mois : c’est notamment le cas de Total qui, début octobre 2012, annonçait son arrivée sur le marché de la Papouasie-Nouvelle-Guinée avec la signature de plusieurs accords avec la société Oil Search Limited en vue de prendre des parts dans des activités de prospection on shore et offshore.
Ces activités de prospection concernent deux concessions à hauteur de 40 pour cent et une autre à hauteur de 50 pur cent, le tout étant situé dans le Golfe de Guinée, dans des eaux atteignant jusqu’à 100 mètres de profondeur.
L’objectif annoncé par la société française, pour qui la Papouasie-Nouvelle-Guinée est une première expérience, est « d’explorer et d’évaluer les ressources de ces cinq licences situées dans des zones qui présentent un fort potentiel de découvertes de gaz. Oil Search conservera son statut d’opérateur pour les activités d’exploration. Le forage de deux puits d’exploration est prévu en début d’année 2013 », précise un communiqué qui ajoute que « Total et Oil Search sont convenus de former un partenariat stratégique afin d’évaluer d’autres opportunités en Papouasie-Nouvelle-Guinée ».
« Cette acquisition constitue une belle opportunité pour Total de prendre pied dans l’Amont en PNG, une zone riche en ressources. Nous sommes convaincus que notre partenariat avec Oil Search, un acteur présent de longue date dans le secteur du pétrole et du gaz dans ce pays, présage des succès à venir », a déclaré Jean-Marie Guillermou, directeur de Total Exploration Production pour l’Asie-Pacifique.
« Ces accords renforcent notre portefeuille d’exploration sur les thématiques des ‘foothills’ et carbonates et s’inscrivent dans la droite ligne de notre stratégie visant à asseoir notre présence dans la région Asie-Pacifique, notamment dans les secteurs du gaz et du Gaz Naturel Liquéfié ».

Non loin de là, en janvier 2012, Total et un autre partenaire, Inpex (Japon), s’engageaient pour plus de 25 milliards d’euros sur un projet d’exploitation de gaz naturel liquéfié (GNL), sur le site d'Ichthys (Australie).


Total a aussi poursuivi son avancée dans d’autres pays insulaires du Pacifique, en mode distribution : la société a ainsi étendu, mi-octobre 2012, son réseau de stations services Bonjour » aux îles Fidji, avec l’ouverture d’une 24ème de ces stations-concept dans la capitale Suva.
TOTAL a racheté le réseau de Shell à Fidji et dans plusieurs pays voisins du Pacifique en novembre 2006.
La branche fidjienne de Total est depuis peu (juillet 2012) dirigée par un nouveau directeur général, Sylvain Quemeneur.
Ce dernier, à l’occasion de l’inauguration de cette nouvelle station, a assuré les autorités locales de la volonté de son groupe de continuer à investir à Fidji et d’étendre le réseau, en se basant sur le potentiel du marché de cet archipel et le rôle de « hub » (point focal) de l’archipel pour les plus petits pays de la région.
Dans le Pacifique, outre Fidji (où la société possède une part du marché d’environ quarante pour cent), le réseau TOTAL couvre les pays et territoires suivants : Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna, Polynésie française, Tonga, Tuvalu, les deux Samoa (occidentales et américaines) et les États Fédérés de Micronésie, pour un total d’environ 250 employés.
La société possède aussi sept terminaux-dépôt de carburants à Fidji et à Tonga.

Avancées dans le secteur bancaire

Pour la première fois à Fidji, le 3 novembre 2012, une banque française, la BRED (groupe Banque populaire) a ouvert les portes de sa première succursale et prévoit d’en ouvrir cinq autres au cours des mois à venir.
Pour cette première succursale, située en plein centre-ville, au rez-de-chaussée d’un grand centre commercial, l’inauguration a été effectuée en présence de personnalités locales, y compris le Gouverneur de la Banque Centrale Barry Whiteside,
Ce dernier a notamment évoqué, dans son discours inaugural, l’ouverture de cette nouvelle banque comme « une nouvelle ère dans le secteur financier à Fidji ».
Cet investissement français dans le secteur bancaire fidjien représenterait près de vingt millions d’euros, avec, dans les six mois à venir, l’ouverture de nouvelles succursales (5).
De son côté, la banque française, par la voix de son nouveau directeur local, Satish Deb, affiche depuis plusieurs mois déjà son intention d’apporter des innovations sur le marché local.
Pour commencer, la banque annonce un taux de rémunération sur les comptes épargne de l’ordre de 2,75 pour cent.
Au plan du groupe français, la banque BRED Fidji se place en tant que filiale du groupe COFIBRED (Compagnie Financière de la BRED), filiale de Bred-Banque Populaire.
Dans la région, la banque a fait des avancées ces dernières années à Vanuatu, où elle a ouvert ses portes en mai 2008 et aurait capté depuis environ trente pour cent du marché local.
Elle est aussi bien implantée en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française.
« Nous avons l’intention de jouer un rôle actif dans le développement économique de ce pays et d’être à l’écoute des besoins de nos clients », a promis M. Satish Deb.
Le marché bancaire des îles Fidji a été dominé, ces dernières décennies, par des banques affiliées à des groupes Australiens et Néo-zélandais, dont les groupe ANZ et Westpac.
Le groupe australien Colonial a récemment cédé ses intérêts à un consortium baptisé Bank South Pacific (BSP), avec comme cœur de marché toute la Mélanésie, qui a racheté le réseau et entrepris, depuis, une campagne agressive de « rebranding ».
Une quatrième banque, établie de longue date, est directement affiliée à l’Inde : il s’agit de la Bank of Baroda (BOB).

Approfondir les relations commerciales avec les territoires français du Pacifique

Selon le Gouverneur de la Banque fidjienne de Réserve, « le potentiel existe aussi pour approfondir les relations commerciales avec les pays du Pacifique où la BRED est présente, en particulier les territoires français, ainsi qu’avec le réseau mondial de la BRED ».

Fin juin 2012, une autre société française, Oberthur, spécialisée dans la production de documents sécurisés, livrait un premier lot de nouveaux passeports sécurisés au gouvernement des îles Fidji.
La société avait emporté le marché en juillet 2011.
Au total, ce sont quarante mille passeports qui devraient être livrés.

D’autres sociétés françaises, y compris dans le bâtiment et les travaux publics (Colas), s’intéressent aussi à des appels d’offres lancés ces derniers mois par le gouvernement fidjien pour des travaux de ponts et chaussées.

Mi-octobre 2012, le gouvernement français, via son ambassade à Suva (Fidji), évoquait la possibilité de développer ses échanges commerciaux et économiques avec Fidji.
Évoquant récemment la balance commerciale entre les deux pays lors d’une interview à la presse locale, le Premier secrétaire de l’ambassade de France à Suva, Jules Irrmann, a notamment rappelé que la France importait annuellement pour environ 340.000 euros en biens fidjiens, alors qu’elle exporte, dans l’autre sens, pour environ 3 millions d’euros en biens vers Fidji.
Les produits fidjiens les plus présents sur le marché français sont, en vrac, des conserves (principalement de thon), la célèbre eau minérale Fiji Water (largement distribuée dans les magasins français), ou encore du poisson.
Côté français, les exportations vers Fidji concernent pour une large part des machines-outils (environ 1 million d’euros), ou encore des produits de luxe (cosmétiques, parfums, 500.000 euro environ)

Le diplomate français estime par ailleurs qu’il existe encore des perspectives de développement de niche des exportations françaises en direction de Fidji, pour des produits agro-alimentaires de spécialité comme le fromage, la viande ou l’épicerie fine, autant de produits encore sous-représentés sur le marché fidjien ou alors distribués à des prix prohibitifs.
Autre secteur potentiellement porteur : le tourisme qui, dans les deux pays, représente une part importante de l’économie nationale, ou encore le secteur agricole avec des possibilités de coopération et d’échange à venir de savoir-faire.
Dans le secteur hôtelier, des groupes comme Accor, Sofitel ou Novotel sont déjà présents à Fidji.

Lors de la dernière réunion en date des ambassadeurs de France, à Paris, fin août 2012, un accent tout particulier a été placé sur le concept de « diplomatie économique ».


« La conjoncture de crise qui frappe la quasi-totalité des pays industrialisés de la planète et ralentit la demande des pays émergents se manifeste ainsi pour nous essentiellement par la baisse des cours du nickel et, conséquemment par le creusement de notre déficit commercial puisque, composées quasi-exclusivement de nickel, les exportations du territoire se réduisent sensiblement depuis le début 2012 », a toutefois noté mercredi dans son discours inaugural, en mode hôte, le Président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Harold Martin.
Ce dernier a aussi souhaité que cette réunion puisse encore mieux ancrer la Nouvelle-Calédonie, au-delà de son industrie phare, le nickel, en tant qu’acteur dans son environnement régional.

Cette année, la réunion a choisi comme thème « Matières premières dans la région Asie-Pacifique : enjeu géostratégique ? », sur fond de concurrence accrue dans le domaine de l’exploitation des ressources sous-marines contenant des terres rares, cruciales pour la fabrication de produits de haute technologie.
Des études exploratoires ont notamment été menées dans ce domaines, au large de Wallis-et-Futuna, afin d’évaluer le potentiel et d’éventuellement valoriser les ressources.

pad

Rédigé par () le Mardi 13 Novembre 2012 à 21:48 | Lu 573 fois