PAPEETE, vendredi 28 juin 2013. C’est le jeu classique de l’alternance politique. La nouvelle majorité du Pays qui présentait ce vendredi matin le compte administratif de la Polynésie française pour l’année 2012 en a fait une lecture à charge. Après tout ces comptes ne sont pas les siens, mais ceux issus de la politique du précédent gouvernement. Dans les rangs de l’opposition, l’ancienne gouvernance UPLD a de son côté dans le temps de parole qui lui est imparti, trois fois moins long que celui de la nouvelle majorité, tenté de justifier sa gestion financière et comptable qui permet aux comptes 2012 d’être arrêtés à la fin de l’année dernière en excédent de plus de 3 milliards de Fcfp et surtout avec 18 milliards disponibles immédiatement en investissement ! «Vous avez donc une cagnotte pour porter la relance de la commande publique» a même lancé Antony Géros aux rangs de la majorité.
Face à cette «cagnotte» bien utile en ces temps de disette budgétaire, il a fallu à la nouvelle majorité se sortir d’une impasse politique surréaliste au moment du vote de la délibération approuvant le compte administratif 2012. En effet, la majorité Tahoeraa se serait bien abstenue comme un seul homme de voter l’approbation de ces comptes marqués du sceau de l’UPLD. Mais les Bleus ayant choisi de se défausser en s’abstenant aussi de voter leurs propres comptes, de même que le groupe A Ti’a Porinetia, il a fallu le vote sacrificiel de quelques représentants orange pour que ces crédits restants puissent être reportés sur le budget 2013. Dans le rôle des kamikazes orange approuvant le compte administratif 2012 des Bleus : Jean-Christophe Bouissou, Sandra Lévy-Agami et Michel Buillard. Trois voix qui suffisent à émerger parmi les 54 autres silencieuses et à sauvegarder ces précieux milliards. L’UPLD était fière d’avoir réussi ce tour de force de contraindre quelques votes orange pour «apprécier» le compte administratif 2012 à sa juste valeur. Le représentant-sénateur Richard Tuheiava en conférence de presse l'a exprimé ainsi en déclarant , "voter ce compte administratif c'est comme l'obligation de ravaler un crachat, on comprend pourquoi le gouvernement n'était pas là". Mais on l’a bien compris il ne s’agit que d’un vote de circonstance.
Dans les faits deux thèses s’affrontent. L’ancien vice-président Antony Géros a rappelé «la situation exécrable» que l’UPLD avait trouvé à son arrivée au pouvoir en avril 2011, avec notamment 10 milliards de Fcfp d’investissements prévus pesant sur un emprunt qui n’a jamais eu lieu et l’impossibilité de trouver cette somme ni auprès des banques, ni auprès de la CPS… «La commande publique en 2011 a été réduite à la peau de chagrin» argumente Antony Géros, mais en 2012 grâce à l’apport de l’aide exceptionnelle de l’Etat (6 milliards), au prêt de l’AFD, le compte administratif dégage 3 milliards d’excédent et 18 milliards de Fcfp de report en investissement. «Cette majorité récupère le fruit des travaux d’économie, de redressement, de relance et de la réorientation économique. Sur l’exercice 2013, notre volonté était de servir davantage les éléments de production que le béton et le goudron. Nous pouvons être fiers de cette exécution car les conditions de la construction de ce budget 2012 étaient difficiles» a expliqué l’ex vice-président qui était en charge du budget.
Pour la majorité Tahoeraa, le compte administratif 2012 n’est que le reflet «d’un tour de magie de l’UPLD» selon Teura Iriti «s’il est excédentaire ce n’est pas grâce aux actions inertes du précédent gouvernement indépendantiste. C’est grâce bien sûr à l’Etat qui a versé une dotation exceptionnelle de 6 milliards de Fcfp». René Temaharo relevait le «paradoxe» de l’UPLD à savoir «je suis indépendantiste mais j’ai besoin de l’aide de la France». Même analyse dans les rangs d’A Ti’a Porinetia où Nicole Bouteau a détaillé la situation de l’année dernière : «2012 a été marquée par des tensions de trésorerie quasi permanentes obligeant à hiérarchiser les dépenses, beaucoup se demandant si le Pays serait en capacité de payer les salaires des agents publics et ses fournisseurs. Nous avons échappé à la quasi cessation de paiement grâce à l’intervention de l’Etat qui a accepté l’octroi d’une dotation exceptionnelle de 6 milliards permettant ainsi à la Polynésie de présenter une situation excédentaire à la fin de l'exercice. C'est cette aide exceptionnelle qui nous a évité la banqueroute».
Après quelques piques de part et d’autre à travers l’hémicycle notamment sur l'absence du gouvernement reparti à ses fonctions aussitôt après les questions orales, ou sur la brève apparition de l'ex président Oscar Temaru venu faire acte de présence avant de s'éclipser, le mot de la fin dans la bouche de Maina Sage a remis quelques pendules un peu déréglées à l’heure. «Le compte administratif montre l’exécution de votre budget. Quand j’entends un report de crédit de 18 milliards en investissement, cela montre le niveau d’inexécution, un retard d’exécution du budget qui a asphyxié l’économie locale». Le BA-ba de la finance publique est effectivement de limiter le plus possible les restes à réaliser et les reports d'investissement d'une année sur l'autre. Quant au rapporteur Jean-Christophe Bouissou, il expliquait le sens du vote «sacrificiel» des trois représentants Tahoeraa en ces termes : «le vote technique positif est un vote sensé répondre à la lâcheté de ceux incapables de répondre à la leur». Les comptes 2012 du Pays ont été approuvés par 3 voix pour et 54 abstentions.
Face à cette «cagnotte» bien utile en ces temps de disette budgétaire, il a fallu à la nouvelle majorité se sortir d’une impasse politique surréaliste au moment du vote de la délibération approuvant le compte administratif 2012. En effet, la majorité Tahoeraa se serait bien abstenue comme un seul homme de voter l’approbation de ces comptes marqués du sceau de l’UPLD. Mais les Bleus ayant choisi de se défausser en s’abstenant aussi de voter leurs propres comptes, de même que le groupe A Ti’a Porinetia, il a fallu le vote sacrificiel de quelques représentants orange pour que ces crédits restants puissent être reportés sur le budget 2013. Dans le rôle des kamikazes orange approuvant le compte administratif 2012 des Bleus : Jean-Christophe Bouissou, Sandra Lévy-Agami et Michel Buillard. Trois voix qui suffisent à émerger parmi les 54 autres silencieuses et à sauvegarder ces précieux milliards. L’UPLD était fière d’avoir réussi ce tour de force de contraindre quelques votes orange pour «apprécier» le compte administratif 2012 à sa juste valeur. Le représentant-sénateur Richard Tuheiava en conférence de presse l'a exprimé ainsi en déclarant , "voter ce compte administratif c'est comme l'obligation de ravaler un crachat, on comprend pourquoi le gouvernement n'était pas là". Mais on l’a bien compris il ne s’agit que d’un vote de circonstance.
Dans les faits deux thèses s’affrontent. L’ancien vice-président Antony Géros a rappelé «la situation exécrable» que l’UPLD avait trouvé à son arrivée au pouvoir en avril 2011, avec notamment 10 milliards de Fcfp d’investissements prévus pesant sur un emprunt qui n’a jamais eu lieu et l’impossibilité de trouver cette somme ni auprès des banques, ni auprès de la CPS… «La commande publique en 2011 a été réduite à la peau de chagrin» argumente Antony Géros, mais en 2012 grâce à l’apport de l’aide exceptionnelle de l’Etat (6 milliards), au prêt de l’AFD, le compte administratif dégage 3 milliards d’excédent et 18 milliards de Fcfp de report en investissement. «Cette majorité récupère le fruit des travaux d’économie, de redressement, de relance et de la réorientation économique. Sur l’exercice 2013, notre volonté était de servir davantage les éléments de production que le béton et le goudron. Nous pouvons être fiers de cette exécution car les conditions de la construction de ce budget 2012 étaient difficiles» a expliqué l’ex vice-président qui était en charge du budget.
Pour la majorité Tahoeraa, le compte administratif 2012 n’est que le reflet «d’un tour de magie de l’UPLD» selon Teura Iriti «s’il est excédentaire ce n’est pas grâce aux actions inertes du précédent gouvernement indépendantiste. C’est grâce bien sûr à l’Etat qui a versé une dotation exceptionnelle de 6 milliards de Fcfp». René Temaharo relevait le «paradoxe» de l’UPLD à savoir «je suis indépendantiste mais j’ai besoin de l’aide de la France». Même analyse dans les rangs d’A Ti’a Porinetia où Nicole Bouteau a détaillé la situation de l’année dernière : «2012 a été marquée par des tensions de trésorerie quasi permanentes obligeant à hiérarchiser les dépenses, beaucoup se demandant si le Pays serait en capacité de payer les salaires des agents publics et ses fournisseurs. Nous avons échappé à la quasi cessation de paiement grâce à l’intervention de l’Etat qui a accepté l’octroi d’une dotation exceptionnelle de 6 milliards permettant ainsi à la Polynésie de présenter une situation excédentaire à la fin de l'exercice. C'est cette aide exceptionnelle qui nous a évité la banqueroute».
Après quelques piques de part et d’autre à travers l’hémicycle notamment sur l'absence du gouvernement reparti à ses fonctions aussitôt après les questions orales, ou sur la brève apparition de l'ex président Oscar Temaru venu faire acte de présence avant de s'éclipser, le mot de la fin dans la bouche de Maina Sage a remis quelques pendules un peu déréglées à l’heure. «Le compte administratif montre l’exécution de votre budget. Quand j’entends un report de crédit de 18 milliards en investissement, cela montre le niveau d’inexécution, un retard d’exécution du budget qui a asphyxié l’économie locale». Le BA-ba de la finance publique est effectivement de limiter le plus possible les restes à réaliser et les reports d'investissement d'une année sur l'autre. Quant au rapporteur Jean-Christophe Bouissou, il expliquait le sens du vote «sacrificiel» des trois représentants Tahoeraa en ces termes : «le vote technique positif est un vote sensé répondre à la lâcheté de ceux incapables de répondre à la leur». Les comptes 2012 du Pays ont été approuvés par 3 voix pour et 54 abstentions.
Quelques épisodes de franche hilarité dans les rangs de l'opposition ce vendredi matin. En dépit de joutes verbales entre le leader d'A Ti'a Porinetia et le vice-président Nuihau Laurey par exemple, ou entre l'UPLD et le Tahoeraa.
