Paris, France | AFP | vendredi 20/11/2020 -L'Association internationale du transport aérien (Iata) tient à partir de lundi par visioconférence sa 76e Assemblée générale, à l'ombre d'une pandémie qui a plongé le secteur dans une crise historique depuis mars, sans éclaircie en vue à court terme.
Un choc sans précédent
La Covid-19 et les restrictions de circulation mises en place pour éviter la propagation du nouveau coronavirus ont cloué au sol la quasi-totalité de la flotte mondiale au printemps.
Le trafic aérien avait atteint un point bas en avril avant de redémarrer lentement en juin puis de ralentir à nouveau en septembre avec la résurgence du virus.
Pour tout 2020, l'Iata évalue la baisse du trafic à 66%.
L'organisation considère que le trafic aérien mondial ne retrouvera pas son niveau de 2019 avant 2024 -une estimation basée sur l'arrivée d'un vaccin à l'été 2021.
Elle évalue pour 2020 le chiffre d'affaires du secteur à 419 milliards de dollars, en baisse de moitié par rapport à 2019, et prévoit des pertes qui approcheront les 100 mds USD.
Des conséquences lourdes pour l'emploi
Des dizaines de milliers d'emplois ont déjà été supprimés par les compagnies et selon un sondage réalisé par l'Iata en octobre, 59% des entreprises interrogées envisagent de nouvelles coupes dans les douze mois à venir.
Airlines for America, la fédération représentant les compagnies aériennes américaines, a estimé que les sociétés du secteur allaient supprimer au total 90.000 emplois entre mars et décembre.
"Pour atteindre le niveau de productivité des dernières années, il faudrait réduire le nombre d'emplois de 40%", estime l'Iata.
Sous perfusion des gouvernements
La plupart des gouvernements se sont mobilisés au printemps à hauteur de 160 milliards de dollars en tout pour venir en aide au secteur, selon l'Iata. Mais face à la deuxième vague de l'épidémie qui épuise à nouveau leur trésorerie, les compagnies vont avoir besoin, selon le directeur général de l'organisation Alexandre de Juniac, de 70 à 80 mds USD de plus.
Les soutiens gouvernementaux ont pour l'heure permis de réduire la casse.
Mais deux grandes compagnies latino-américaines, la chileno-brésilienne LATAM et la colombienne Avianca, se sont placées en mai sous la protection de la loi américaine sur les faillites. Des compagnies plus petites, comme les sud-africaines South African Airways et Comair, la britannique Flybe ou les branches autrichienne et française de Level (IAG) ont été emportées.
En dépôt de bilan, le géant australien Virgin Australia a été racheté par une société américaine.
En novembre, la compagnie sud-coréenne Korean Air a conclu un accord en vue du rachat de sa compatriote en difficulté Asiana Airlines.
Le fret, porté par les livraisons médicales
Si le transport de voyageurs a été stoppé net par l'épidémie, celui des marchandises est resté dynamique, notamment avec l'acheminement de masques et de matériel médical au début de la crise et peut-être bientôt la distribution massive de vaccins.
Depuis plusieurs années, une grande partie du fret aérien est passée des avions tout cargo aux soutes des avions commerciaux.
Selon l'Iata, cette activité représente habituellement 15% des revenus des compagnies. Depuis la crise, en raison de la baisse du nombre d'avions et donc de volumes disponibles dans les soutes, les tarifs ont augmenté et le fret représente désormais entre 20 et 25% du chiffre d'affaires.
Et l'environnement?
Malgré leur fragilité, les compagnies, déjà sous la pression des ONG environnementales avant la crise, vont devoir tenir leurs engagements de réduction de leurs émissions de CO2 de moitié en 2050 par rapport à 2005.
Dans un premier temps, elles misent notamment sur une utilisation d'agrocarburants, à hauteur de 2% des volumes totaux de fuel consommés d'ici à 2025.
Les compagnies vont également devoir s'adapter aux nouvelles tendances sociétales issues du confinement et notamment l'usage des moyens de conférence à distance qui pourraient empiéter durablement sur le segment très rémunérateur des voyages d'affaires.
Un choc sans précédent
La Covid-19 et les restrictions de circulation mises en place pour éviter la propagation du nouveau coronavirus ont cloué au sol la quasi-totalité de la flotte mondiale au printemps.
Le trafic aérien avait atteint un point bas en avril avant de redémarrer lentement en juin puis de ralentir à nouveau en septembre avec la résurgence du virus.
Pour tout 2020, l'Iata évalue la baisse du trafic à 66%.
L'organisation considère que le trafic aérien mondial ne retrouvera pas son niveau de 2019 avant 2024 -une estimation basée sur l'arrivée d'un vaccin à l'été 2021.
Elle évalue pour 2020 le chiffre d'affaires du secteur à 419 milliards de dollars, en baisse de moitié par rapport à 2019, et prévoit des pertes qui approcheront les 100 mds USD.
Des conséquences lourdes pour l'emploi
Des dizaines de milliers d'emplois ont déjà été supprimés par les compagnies et selon un sondage réalisé par l'Iata en octobre, 59% des entreprises interrogées envisagent de nouvelles coupes dans les douze mois à venir.
Airlines for America, la fédération représentant les compagnies aériennes américaines, a estimé que les sociétés du secteur allaient supprimer au total 90.000 emplois entre mars et décembre.
"Pour atteindre le niveau de productivité des dernières années, il faudrait réduire le nombre d'emplois de 40%", estime l'Iata.
Sous perfusion des gouvernements
La plupart des gouvernements se sont mobilisés au printemps à hauteur de 160 milliards de dollars en tout pour venir en aide au secteur, selon l'Iata. Mais face à la deuxième vague de l'épidémie qui épuise à nouveau leur trésorerie, les compagnies vont avoir besoin, selon le directeur général de l'organisation Alexandre de Juniac, de 70 à 80 mds USD de plus.
Les soutiens gouvernementaux ont pour l'heure permis de réduire la casse.
Mais deux grandes compagnies latino-américaines, la chileno-brésilienne LATAM et la colombienne Avianca, se sont placées en mai sous la protection de la loi américaine sur les faillites. Des compagnies plus petites, comme les sud-africaines South African Airways et Comair, la britannique Flybe ou les branches autrichienne et française de Level (IAG) ont été emportées.
En dépôt de bilan, le géant australien Virgin Australia a été racheté par une société américaine.
En novembre, la compagnie sud-coréenne Korean Air a conclu un accord en vue du rachat de sa compatriote en difficulté Asiana Airlines.
Le fret, porté par les livraisons médicales
Si le transport de voyageurs a été stoppé net par l'épidémie, celui des marchandises est resté dynamique, notamment avec l'acheminement de masques et de matériel médical au début de la crise et peut-être bientôt la distribution massive de vaccins.
Depuis plusieurs années, une grande partie du fret aérien est passée des avions tout cargo aux soutes des avions commerciaux.
Selon l'Iata, cette activité représente habituellement 15% des revenus des compagnies. Depuis la crise, en raison de la baisse du nombre d'avions et donc de volumes disponibles dans les soutes, les tarifs ont augmenté et le fret représente désormais entre 20 et 25% du chiffre d'affaires.
Et l'environnement?
Malgré leur fragilité, les compagnies, déjà sous la pression des ONG environnementales avant la crise, vont devoir tenir leurs engagements de réduction de leurs émissions de CO2 de moitié en 2050 par rapport à 2005.
Dans un premier temps, elles misent notamment sur une utilisation d'agrocarburants, à hauteur de 2% des volumes totaux de fuel consommés d'ici à 2025.
Les compagnies vont également devoir s'adapter aux nouvelles tendances sociétales issues du confinement et notamment l'usage des moyens de conférence à distance qui pourraient empiéter durablement sur le segment très rémunérateur des voyages d'affaires.