Des géants des mers, dont le "France", le "Queen Mary II" et plus récemment le "Harmony of the seas", sont sortis des cales des chantiers navals de Saint-Nazaire, qui pourraient passer sous le drapeau de Fincantieri après avoir déjà changé de main à de multiples reprises depuis 150 ans. En 1861, deux hommes d'affaires, les frères Péreire, créent la Compagnie générale transatlantique (CGT). L'année suivante ils vont construire, avec l'aide de l'ingénieur écossais John Scott, un chantier à Saint-Nazaire, qui n'était alors qu'un petit port de pêche à l'embouchure de la Loire.
En 1864 sort des chantiers l'"Impératrice Eugénie", premier d'une liste de plus de 120 paquebots, mais aussi de déboires économiques.
A peine deux ans plus tard, les chantiers Scott font faillite, les frères Péreire les rachètent, avant de les fermer à nouveau un an plus tard... et de les faire renaître de leurs cendres en 1878. Les Chantiers de Penhoët, tels qu'ils se nomment alors, portés par la mode des transatlantiques, vont bâtir des fleurons nationaux comme le "Normandie", mis en service en 1935 puis le célèbre "France", inauguré en 1960.
Dans les années 1950, ils se diversifient avec la construction de pétroliers, après celle de navires militaires comme le croiseur école "Jeanne d'Arc" pour la Marine nationale, mis en service en 1931.
Puis en 1955, les Chantiers de Penhoët fusionnent avec les Ateliers et Chantiers de la Loire: les Chantiers de l'Atlantique sont nés.
Après une période florissante, les chantiers sont stoppés par la crise pétrolière en 1976. Ils concluent un mariage d'intérêt avec Alsthom, en difficultés, et en deviennent une filiale en 1984.
Les Chantiers de l'Atlantique continueront à sortir de leurs cales des paquebots de légende, comme le "Sovereign of the seas" en 1987. En 1998, Alsthom perd une lettre et devient Alstom, rachète le chantier de Lorient et crée la branche Alstom Marine.
Dernier grand chantier naval français, après la fermeture du Havre, Alstom Marine affronte alors la concurrence européenne, puis asiatique. Malgré la cale la plus grande d'Europe (425 m pour une forme de construction de 900 m), les commandes se font plus rares.
En 2003, alors que le "Queen Mary II" est livré, les commandes sont en chute libre. Le nombre d'ouvriers est passé de 5.000 en 2001 à 3.000 en 2006, et ce malgré une politique de diversification (méthaniers ou encore navires océanographiques comme le "Pourquoi Pas").
La branche Alstom Marine perd de l'argent et la mort de 16 personnes après l'effondrement d'une passerelle d'accès au "Queen Mary II" entache encore plus l'image de la filiale.
Après une tentative infructueuse pour vendre en 2005 les chantiers à la Direction des constructions navales (DCN), les ex-Chantiers de l'Atlantique (Saint-Nazaire et Lorient) sont finalement acquis en janvier 2006 par le concurrent norvégien Aker Yards.
Aker possède 75% des parts, Alstom en gardant 25% qu'il doit céder en 2010. L'ensemble Aker Yards/Chantiers de l'Atlantique est en 2008 le n°2 mondial des paquebots, derrière l'Italien Fincantieri.
Courant 2008, Aker Yards passe sous l'égide du sud-coréen STX Shipbuilding qui rebaptise les chantiers "STX France". L’État va entrer au capital à hauteur de 9% en juin 2008, s'ajoutant aux 25% encore détenus par Alstom.
Puis Alstom va céder ses parts à l’État, qui est encore aujourd'hui actionnaire de l'entreprise à 33,33%.
Mais depuis plusieurs années, le géant coréen STX affiche des pertes croissantes. En novembre 2016 le groupe coréen évite même de justesse la liquidation.
STX France (2.600 salariés mais qui fait aussi travailler 5.000 salariés chez ses sous-traitants), sa seule filiale rentable, est à vendre depuis 2013. L'entreprise dispose d'un carnet de commandes bien rempli, avec 14 paquebots à construire d'ici 2026 pour ses deux principaux clients, l'Italo-Suisse MSC Croisières et l'Américain Royal Caribbean.
Tout en conservant leur cœur de métier, les chantiers ont aussi opéré un virage d'envergure en se lançant dans la construction de fondations d'éoliennes offshore et de sous-stations électriques, une diversification qui permet de pallier l'activité cyclique de la construction navale.
avec AFP
En 1864 sort des chantiers l'"Impératrice Eugénie", premier d'une liste de plus de 120 paquebots, mais aussi de déboires économiques.
A peine deux ans plus tard, les chantiers Scott font faillite, les frères Péreire les rachètent, avant de les fermer à nouveau un an plus tard... et de les faire renaître de leurs cendres en 1878. Les Chantiers de Penhoët, tels qu'ils se nomment alors, portés par la mode des transatlantiques, vont bâtir des fleurons nationaux comme le "Normandie", mis en service en 1935 puis le célèbre "France", inauguré en 1960.
Dans les années 1950, ils se diversifient avec la construction de pétroliers, après celle de navires militaires comme le croiseur école "Jeanne d'Arc" pour la Marine nationale, mis en service en 1931.
Puis en 1955, les Chantiers de Penhoët fusionnent avec les Ateliers et Chantiers de la Loire: les Chantiers de l'Atlantique sont nés.
Après une période florissante, les chantiers sont stoppés par la crise pétrolière en 1976. Ils concluent un mariage d'intérêt avec Alsthom, en difficultés, et en deviennent une filiale en 1984.
Les Chantiers de l'Atlantique continueront à sortir de leurs cales des paquebots de légende, comme le "Sovereign of the seas" en 1987. En 1998, Alsthom perd une lettre et devient Alstom, rachète le chantier de Lorient et crée la branche Alstom Marine.
- Fleuron français -
Dernier grand chantier naval français, après la fermeture du Havre, Alstom Marine affronte alors la concurrence européenne, puis asiatique. Malgré la cale la plus grande d'Europe (425 m pour une forme de construction de 900 m), les commandes se font plus rares.
En 2003, alors que le "Queen Mary II" est livré, les commandes sont en chute libre. Le nombre d'ouvriers est passé de 5.000 en 2001 à 3.000 en 2006, et ce malgré une politique de diversification (méthaniers ou encore navires océanographiques comme le "Pourquoi Pas").
La branche Alstom Marine perd de l'argent et la mort de 16 personnes après l'effondrement d'une passerelle d'accès au "Queen Mary II" entache encore plus l'image de la filiale.
Après une tentative infructueuse pour vendre en 2005 les chantiers à la Direction des constructions navales (DCN), les ex-Chantiers de l'Atlantique (Saint-Nazaire et Lorient) sont finalement acquis en janvier 2006 par le concurrent norvégien Aker Yards.
Aker possède 75% des parts, Alstom en gardant 25% qu'il doit céder en 2010. L'ensemble Aker Yards/Chantiers de l'Atlantique est en 2008 le n°2 mondial des paquebots, derrière l'Italien Fincantieri.
Courant 2008, Aker Yards passe sous l'égide du sud-coréen STX Shipbuilding qui rebaptise les chantiers "STX France". L’État va entrer au capital à hauteur de 9% en juin 2008, s'ajoutant aux 25% encore détenus par Alstom.
Puis Alstom va céder ses parts à l’État, qui est encore aujourd'hui actionnaire de l'entreprise à 33,33%.
Mais depuis plusieurs années, le géant coréen STX affiche des pertes croissantes. En novembre 2016 le groupe coréen évite même de justesse la liquidation.
STX France (2.600 salariés mais qui fait aussi travailler 5.000 salariés chez ses sous-traitants), sa seule filiale rentable, est à vendre depuis 2013. L'entreprise dispose d'un carnet de commandes bien rempli, avec 14 paquebots à construire d'ici 2026 pour ses deux principaux clients, l'Italo-Suisse MSC Croisières et l'Américain Royal Caribbean.
Tout en conservant leur cœur de métier, les chantiers ont aussi opéré un virage d'envergure en se lançant dans la construction de fondations d'éoliennes offshore et de sous-stations électriques, une diversification qui permet de pallier l'activité cyclique de la construction navale.
avec AFP