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Les Tahitiens dans les guerres d'Indochine et de Corée


PAPEETE, le 24 juin 2018 - Jean-Christophe Teva Shigetomi signe un nouvel ouvrage : Les Tahitiens dans les guerres d'Indochine et de Corée. Il paraîtra d'ici à la fin de l'année aux éditions 'Api Tahiti. Il clôt une trilogie sur les Tahitiens dans les conflits internationaux.

"Après deux premiers volumes consacrés à l’engagement des Tahitiens au cours des conflits mondiaux qu’a connus le XXe siècle, Jean-Christophe Shigetomi rend ici hommage aux Tamari’i qui se sont illustrés au sein du corps expéditionnaire français d’Extrême-Orient entre 1945 et 1954 et à ceux, moins nombreux, qui ont servi au sein du Bataillon français de l’ONU en Corée de 1950 à 1953", écrit le commandant Yvan Cadeau, rédacteur en chef adjoint de la Revue historique des Armées, service historique de la Défense, département histoire et symbolique, chef du bureau coordination de la Division recherche, études et enseignement. C'est lui signe la préface. "Il est un spécialiste de cette période de l'histoire et il a relu l'ouvrage entièrement", précise Jean-Christophe Shigetomi.

Une centaine d'hommes engagés


Yvan Cadeau poursuit : "avec rigueur et clarté, mêlant les ouvrages de référence aux archives de l’époque et enrichissant son texte de témoignages de vétérans, Jean-Christophe Shigetomi raconte le combat singulier de cette centaine d’hommes issus de ce que l’on nommait autrefois les Établissements français de l’Océanie".

"Il faut savoir qu'un tiers du Bataillon du Pacifique s'est engagé en Indochine, 150 Tahitiens y sont allés", indique l'auteur qui, pour la rédaction de ce livre a "poussé très loin les investigations".

Yvan Cadeau ajoute : "Les motivations de ces volontaires sont diverses : attrait pour l’aventure, attachement à la France, mais également goût du métier des armes et de la camaraderie militaire que certains ont découvert au cours de la Seconde Guerre mondiale."

Au fil des pages (au total le livre compte 15 chapitres, répartis sur 384 pages), le lecteur découvre le parcours personnel de ces enfants de Tahiti, qu’ils soient parachutistes, fantassins, ou encore marins affectés aux unités fluviales qui patrouillent sur les fleuves et canaux du Vietnam.

Lumière sur les Sections spéciales

"Les Tahitiens dans les guerres d’Indochine et de Corée est également l’occasion d’aborder certains aspects méconnus de ces conflits. Ainsi, à travers l’histoire de quelques fortes têtes, Jean-Christophe Shigetomi lève le voile sur les Sections spéciales, des formations disciplinaires qui œuvrent dans la partie sud du Vietnam - l’ancienne Cochinchine - à partir de 1947 et qui n’ont jusque-là jamais été développées."

Les Sections spéciales sont "même à l'échelle nationale très peu connues", assure l'auteur. "C'était le bagne militaire pour les hommes qui avaient désobéit au feu, déserté, volé, violenté un officier."

Le livre consacre également des pages à Pouvanaa a Oopa. "Il s'est levé contre le conflit", rapporte Jean-Christophe Shigetomi. "Il ne voulait pas que l'on se batte contre des frères. On l'a surnommé le Viet ou même Pouvanaam."

D'après ses recherches, l'auteur indique "je peux dire à qui appartenaient les armes qui ont été retrouvées et utilisées comme pièces à conviction lors de la perquisition qui a précédé l’arrestation de Pouvanaa. Il y avait notamment une carabine américaine, une USM1 qui portait les initiales ET, Etienne Tumahai".

Doc en cours

Jacques Navarro prépare un documentaire sur la base du livre. "Il va raconter les conflits à travers une histoire d'amour entre un Polynésien et une vahine d'Indochine", annonce Jean-Christophe Teva Shigetomi.

Jules Helme, 1er tué au conflit

(…) "Comme lors des deux guerres mondiales, les Établissements français d’Océanie (ÉFO), poussière d’Empire vont donc apporter leur tribut de sang à la reconquête de l’Indochine française, d’abord contre les Japonais puis face au mouvement insurrectionnel vietminh. En opération à Rach Goi en Cochinchine, l’aspirant tahitien Jules Helme du 6e régiment d’infanterie coloniale est le premier tué, mortellement blessé le 8 janvier 1946 (…)", peut-on lire en introduction.

"Une fois de plus, la contribution de l’Empire n’est pas négligeable dans les guerres nationales. De la reconquête à la bataille de Dien Bien Phu, ce sont plus de cent vingt mille tirailleurs algériens, marocains et tunisiens ainsi que soixante mille Africains ou Malgaches qui combattent en terre indochinoise. Quatre mille cinq cent Nord- Africains et Africains ainsi qu’une vingtaine de Tahitiens sur la centaine engagée en Indochine le paient de leur vie."

Pratique

Une souscription est lancée. Pour plus de renseignements contactez l'auteur : [email protected]
Pris d'appel : 6 900 Fcfp.

Rédigé par Delphine Barrais le Dimanche 24 Juin 2018 à 09:50 | Lu 3058 fois