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Les Ailes des îles : 30 ans d’organisation des transports aériens publics interinsulaires


Parking de l’aérodrome de Ua Pou. © Philippe Bacchet
Parking de l’aérodrome de Ua Pou. © Philippe Bacchet
Papeete, le 31 janvier 2018 - Le Musée de Tahiti et des îles – Te Fare Manaha accueille jusqu'au 18 mars l'exposition Les Ailes des îles. Cette exposition, organisée par l'association Mémoire polynésienne à l'occasion des 60 ans de la compagnie Air Tahiti et en partenariat avec Aéroport de Tahiti, retrace l'histoire du transport aérien interinsulaire en Polynésie française.


Depuis 1979, Air Polynésie est alors l’opérateur aérien phare de la desserte aérienne régulière interinsulaire. Elle ne dispose cependant que d’autorisations à durée limitée. Cette précarité de droits de trafics ne favorise pas le renouvellement de sa flotte de Fokker 27 vieillissante. En septembre 1984, le nouveau statut d’autonomie interne de la Polynésie française lui confère la compétence de l’organisation de son transport aérien intérieur. L’un des chantiers prioritaires reste celui du renouvellement de la flotte d’Air Polynésie et le choix de l’aéronef le plus adapté aux contraintes opérationnelles et aéroportuaires du réseau.
Face au jet de la gamme Fokker 28, le turbopropulseur de la gamme ATR l’emporte.
Pour accompagner ce mouvement de l’organisation des transports aériens interinsulaires, la Polynésie française devient actionnaire majoritaire des deux principaux opérateurs aériens : Air Polynésie et Air Tahiti. Rapidement, la compagnie Air Tahiti est sujette à de lourdes pertes d’exploitation.
Sa recapitalisation permet à Air Polynésie de devenir son actionnaire majoritaire et d’acquérir le nom commercial de l’ancienne compagnie Air Tahiti qui devient Air Moorea. Une convention pour le développement harmonieux des transports aériens inter-insulaires pose par ailleurs pour 25 ans le cadre juridique de la desserte aérienne en termes de régularité et de services minimum. Cette convention repose aussi sur le mécanisme d’une péréquation interne de ses coûts et de ses recettes afin de couvrir le déficit de dessertes structurellement déficitaires.
L’activité de transport aérien régulier se complète par ailleurs de divers opérateurs de transport aérien public à la demande et de sociétés d’hélicoptères. Ainsi, Air Moorea créé en 1996 sa filiale Air Archipels pour le traitement du marché des évacuations sanitaires. Les événements internationaux et conjoncturels locaux dont la concurrence du maritime et la baisse de la fréquentation touristique vont cependant enrayer le processus de croissance de l’activité de transport aérien public intérieur. La péréquation financière interne opérée directement par la compagnie Air Tahiti n’est plus suffisante et nécessite le subventionnement par la Polynésie française des pertes d’exploitation de certains faisceaux de désenclavement. Le 1er novembre 2010, la compagnie Air Moorea suspend ses vols sur Moorea et Tetiaroa. En 2014, un schéma directeur des transports interinsulaires durables a posé un nouveau canevas des objectifs de service public de la demande de transport aérien intérieur. Restent aujourd’hui, à définir les outils nécessaires à leur mise en œuvre.

© Michel Bonnard
© Michel Bonnard
Les avions administratifs de l’État

Les déplacements dans les îles des administrateurs, du Gouverneur puis du Haut-Commissaire se faisaient préalablement au moyen du bateau Astrolabe, désarmé en 1991. C’est le Haut-Commissaire Cousseran qui, le premier, prévoit l’achat d’un avion affecté aux missions administratives. Le premier appareil de la République, le Piper Navajo PA 31 débutera ces services de l’État aux mains des pilotes inspecteurs du SEAC/PF. en 1977. Suivront le Nomad 2B, un appareil australien acquis pour le compte du Territoire, de performances Short Take Off and Landing (STOL) qui servira pourtant de 1988 à 1994, puis un Beechcraft Super King Air de 1993 à 2007 et enfin un autre Beech 200 qui terminera l’aventure des avions administratifs en 2012. (photo ci-dessous) Les missions dévolues à ces avions furent le transport du Haut-Commissaire, du Secrétaire général et Directeur de cabinet, ainsi que des administrateurs en mission officielle dans les îles ainsi que pour le compte du SEAC/PF : inspections des pistes, homologation des aérodromes, audits des escales, vérifications des balises NDB, mise en place de la VHF, HF et ADSB dans les îles et calibration des aides radioélectriques de Polynésie française, de Wallis et de Nouvelle Calédonie (ILS, VOR, DME et GNSS). Aujourd’hui ces voyages sont opérés par les transporteurs privés.

© Philippe Bacchet
© Philippe Bacchet
Air Archipels

En 1996, Air Archipels voit le jour en tant que filiale de la compagnie de transport inter-îles Air Tahiti. L’objectif est de doter la Polynésie française d’une compagnie à taille humaine offrant une réactivité et une souplesse de fonctionnement nécessaires à la prise en charge des évacuations sanitaires d’urgence entre les îles et Tahiti. Le premier avion utilisé est un Cessna Conquest C 441, puis en 1997 arrive un Beechcraft qui permet de proposer un service de vol à la demande version " VIP ". En 2005, deux nouveaux Beechcraft Super King viennent renouveler la flotte. Avec l’arrivée en 2006 d’un troisième aéronef, la flotte d’Air Archipels se compose donc de trois Beechcraft Super King Air B 200. La compagnie effectue des vols aux Tuamotu pour le compte d’Air Tahiti. En 2009, le B 200 de la République est opéré par la compagnie dont la flotte passe à quatre
Super King Air B 200. Lorsque Air Archipels reprend la flotte d’Air Moorea et son activité de désenclavement des îles Marquises, l’ensemble se compose alors de trois B 200 et de deux Twin Otter DHC 6-300.

Infos pratiques :
Musée de Tahiti et des Iles - Te Fare Manaha
Pointe des Pêcheurs à Punaauia
Jusqu'au dimanche 18 mars 2018 Ouvert du mardi au dimanche de 9 à 17 heures
Tél : 40 548 435 www.museetahiti.pf

Des visitées guidées sont proposées par le commissaire de l'exposition Jean-Christophe Teva Shigetomi :
- samedi 3 février à 10 heures ;
- samedi 10 mars à 10 heures.


le Mercredi 31 Janvier 2018 à 16:15 | Lu 1118 fois