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Le voyeur sévissait dans les toilettes du PK 18


Tahiti, le 7 février 2022 – Un homme de 31 ans a été interpellé le 4 février dernier au PK 18 à Punaauia alors qu'il venait de filmer une femme qui se trouvait dans des toilettes publiques de la plage. Son portable contenait plus de 100 photos prises dans le même contexte. Il a été condamné à dix mois de prison dont six avec sursis probatoire​.  
 
Déjà condamné en 2018 pour des violences commises sur son père, un homme sans emploi de 31 ans a été présenté en comparution immédiate lundi pour répondre de faits d'“atteinte à la vie privée par fixation ou enregistrement d'une image” et “évasion”. Le 4 février dernier, le prévenu était en train de prendre une femme en photo dans les toilettes publiques situées au PK 18 à Punaauia lorsque cette dernière s'en était rendu compte. Interpellé par les gendarmes, l'homme avait été placé en garde à vue. Expliquant qu'il ne se sentait pas bien, l'individu avait réussi à obtenir de prendre l'air pour finir par prendre la poudre d'escampette. Il s'était échappé de la gendarmerie avant d'être rattrapé quelques minutes plus tard. 
 
Après avoir exploité le téléphone du prévenu à l'aide d'un logiciel permettant de retrouver les photos effacées, les gendarmes avaient trouvé une centaine de clichés pris dans les mêmes conditions. Lors de son audition, le trentenaire avait concédé avoir au moins une fois déjà pris une photo de ce type. Il utilisait ensuite les photos pour se masturber. 
 
Vie sexuelle inexistante
 
Présenté en comparution immédiate lundi, l'intéressé a fait un malaise. Après avoir été pris en charge par les pompiers, il a finalement pu revenir en audience pour s'expliquer sur les faits. Peu bavard et larmoyant, il a expliqué au tribunal qu'il les reconnaissait en affirmant cependant qu'il était alcoolisé ce jour-là. Ce père d'un enfant a rapporté une vie sexuelle inexistante avec sa compagne en assurant qu'il n'avait pris ce type de photos qu'à deux reprises. “Avec le nombre de photos que l'on a trouvées sur votre téléphone, cela semble étonnant” lui a opposé la présidente du tribunal. 
 
“Je ne souhaite pas m'exprimer davantage puisque c'est déjà assez humiliant de savoir que ces photos circulent” a expliqué la victime à la présidente du tribunal qui lui a rappelé qu'elle n'avait aucune honte à avoir. “Oui mais j'avais tellement peur que cela soit diffusé” a-t-elle finalement fini par expliquer. 
 
Attitude “victimaire”
 
Interrogé sur son parcours de vie, le prévenu en pleurs a ensuite relaté une enfance marquée par la maltraitance exercée par son père. “On ne m'a jamais écouté, ma mère ne m'écoutait pas, elle défendait son mari.” Il a ensuite évoqué sa vie actuelle, passée entre une cabane de fortune et la vente de fruits au bord de la route. L'expert psychiatre qui l'avait examiné après son interpellation avait relevé que le prévenu présentait une attitude “victimaire” et qu'il “pleurnichait” de “façon peu authentique”. 
 
Le procureur a finalement requis dix mois de prison dont six avec sursis probatoire pendant deux ans et l'interdiction de fréquenter la plage du PK 18. Après en avoir délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions. 
 

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 8 Février 2022 à 06:54 | Lu 6801 fois