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Le virus se diffuse dans les îles


Tahiti, le 7 septembre 2020 - Deux malades du Covid sont identifiés sur l'atoll de Hao de même qu’un premier sur l'île de Huahine, depuis samedi. En marge de l’impressionnant total des 711 cas Covid depuis le 2 août en Polynésie, l’autre constat sanitaire était lundi une diffusion toujours plus large du virus dans les îles.

Début août, un malade avait été rapatrié d’urgence de Rangiroa vers Tahiti, après avoir été testé positif au coronavirus. La gestion du risque a changé depuis. Fini les évacuations à grands frais. L’épidémie s’est largement développée au fenua pour atteindre 711 cas selon les statistiques officielles diffusées lundi par la Direction de la santé. Depuis le 2 août aussi, six malades ont été identifiés à Raiatea, six à Bora Bora, trois à Moorea. Samedi, deux malades ont été testés positifs sur l’atoll de Hao et un à Huahine, aux îles Sous-le-Vent. Pour ces sujets positifs, à Tahiti comme dans les îles, la recommandation est dorénavant l’isolement, à domicile ou en centre dédié lorsque les conditions ne le permettent pas. Les patients sont ensuite suivis par la plateforme Covid du bureau de veille sanitaire. Cette cellule s’informe sur leurs conditions d’isolement, sur l’évolution de leur état de santé, et s’assure qu’une surveillance sanitaire puisse se mettre en place, avec l’appui des dispensaires, notamment dans les îles, et des professionnels de santé libéraux. L’évacuation n’est déclenchée qu’en cas d’aggravation de la maladie.

Les deux malades testés positifs à Hao ont une vingtaine d’année. Ils sont résidents de l’atoll. Leur diagnostic est tombé samedi. Mais "ça fait 10 jours qu’ils sont confinés chez eux", nous indique la tāvana de l’atoll, Iseult Butcher. Tous deux ont été identifiés par le bureau de veille sanitaire fin août comme des cas contacts d’un malade tahitien. Leurs prélèvements ont attendu jusqu’à jeudi un avion qui puisse ramener les échantillons à Tahiti. "Mais dès qu’il y a eu suspicion, ils ont été placés en confinement. Ils se portent bien et sont suivis par un médecin", souligne la mairesse de l’atoll, pour qui "il n’y a pas de quoi s’affoler, ni de quoi affoler la population. Il nous faut juste respecter les gestes barrières".

A Huahine, "c’est un cas importé", indique le maire Marcelin Lisan. Entendre : un malade qui est venu de Tahiti. "Cette personne était positive quand elle est arrivée ici, pour un déplacement familial. Elle était cas contact et n’a pas attendu le résultat de son test avant de prendre l’avion. C’est pour ça que le virus se propage" déplore aussi le tāvana de cette île jusqu’à présent préservée dans l’archipel des Raromata'i. Ce malade a été placé à l’isolement "dans une maison dédiée pour ça. On gère la situation", assure Marcelin Lisan.

Longtemps redoutée, la diffusion du virus dans les îles est devenue une réalité à laquelle doit faire face la collectivité, sans réellement pouvoir y faire obstacle. Si depuis mi-août, tous les arrivants des vols internationaux doivent attendre 48 heures suite à leur autotest du quatrième jour, avant d’embarquer pour les îles, pour les autres, les seuls filtres sont ceux de la conscience civique et le respect des gestes barrières. Mais ils montrent leurs limites.


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 7 Septembre 2020 à 15:54 | Lu 2075 fois