Paris, France | AFP | lundi 06/10/2025 - La France au bord de la crise de régime ? Après la démission fracassante de Sébastien Lecornu, son gouvernement à peine nommé, Emmanuel Macron se retrouve de nouveau au pied du mur, avec peu d'options, et une équation politique quasi-insoluble.
Un énième Premier ministre - le quatrième en un an ? Une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale ou la démission ? Le vent du boulet se rapproche dangereusement pour le chef de l'Etat, dont le champ des possibles se restreint à chaque crise un peu plus.
Emmanuel Macron ne peut de plus qu'observer "le spectacle affligeant" donné par la politique, selon les mots de son ancien Premier ministre Gabriel Attal. Depuis la dissolution de 2024, qu'il avait décidée à la surprise générale, aucune formule gouvernementale n'a permis à la France de retrouver la stabilité.
"Il va être bien obligé de nommer à un moment un nouveau Premier ministre", avance un proche de la première heure, en pointant un des rares avantages de la situation actuelle : "un gouvernement démissionnaire n'est pas censurable".
Car l'urgence reste la même, présenter et faire adopter au plus vite un budget pour 2026, premier gage de stabilité d'un pays alors que la démission de Sébastien Lecornu a jeté un froid sur les marchés et chez les partenaires européens de la France.
Après trois Premiers ministres issus de la droite et du centre depuis la dissolution ratée de 2024, Emmanuel Macron pourrait choisir de se tourner vers la gauche, même si ce scénario n'a jamais eu sa faveur.
"Soit le président donne sa chance à la gauche, pour montrer que ça ne marche pas. Soit il nomme un gouvernement vraiment technique, quelqu'un sans mandat, avec des ministres techniciens, en assumant une forme de dépolitisation", avance un cadre du camp présidentiel.
- "Plus de majorité" -
Pour Mathilde Philip, constitutionnaliste à l'Université Lyon 3, l'enjeu est ailleurs et il impose un nouveau prisme politique, du chef de l'Etat aux responsables de partis, déjà tous tendus vers la présidentielle de 2027.
"Ce qui a changé, c'est qu'il n'y a plus de majorité au Parlement. Il n'y a plus de parti dominant" Et une nouvelle dissolution n'y changera sans doute rien", observe-t-elle.
"Il faut donc davantage laisser la mainmise aux parlementaires pour trouver un accord de coalition. C'est la dernière chance pour éviter une crise de régime", avertit-elle.
Pour d'autres, l'heure de la dissolution a de nouveau sonné. Aux deux bouts de l'échiquier, Rassemblement national et Insoumis la réclament même haut et fort.
"En cas de nouvelles élections, ce serait une victoire du RN. Le front républicain est mort", avertit toutefois le cadre du camp présidentiel.
Dernière option, une démission du chef de l'Etat. Mais depuis la dissolution, ce dernier répète avec la même constance qu'il ira jusqu'au bout de son mandat, quoi qu'il arrive. Et cette issue extrême reste taboue dans l'entourage du chef de l'Etat.
- "Qu"il parle ! " -
En attendant, tous les regards se tournent vers l'Elysée, où le chef de l'Etat reste pour l'heure muré dans le silence, entre une visite au Panthéon où entrera jeudi Robert Badinter et un déjeuner de travail avec des PDG de groupes pharmaceutiques.
"Mais qu'il parle, bon sang!", lance le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand. "La politique internationale c'est important (..) mais l'intérêt des Français c'est encore plus important", matèle-t-il.
Depuis la nomination de Sébastien Lecornu, le 8 septembre, le chef de l'Etat s'est surtout illustré sur la scène internationale, prenant la tête du camp pour la reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU ou de celui pour la lutte contre la flotte pétrolière russe fantôme en Europe.
"Son aptitude à prendre des initiatives sur la scène internationale risque toutefois d'être affectée" par la situation intérieure, relève Célia Belin au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR) à Paris.
A Berlin comme ailleurs, l'inquiétude est palpable. La stabilité de la France est "importante pour l'Europe", a concédé lundi le porte-parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius.
Un énième Premier ministre - le quatrième en un an ? Une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale ou la démission ? Le vent du boulet se rapproche dangereusement pour le chef de l'Etat, dont le champ des possibles se restreint à chaque crise un peu plus.
Emmanuel Macron ne peut de plus qu'observer "le spectacle affligeant" donné par la politique, selon les mots de son ancien Premier ministre Gabriel Attal. Depuis la dissolution de 2024, qu'il avait décidée à la surprise générale, aucune formule gouvernementale n'a permis à la France de retrouver la stabilité.
"Il va être bien obligé de nommer à un moment un nouveau Premier ministre", avance un proche de la première heure, en pointant un des rares avantages de la situation actuelle : "un gouvernement démissionnaire n'est pas censurable".
Car l'urgence reste la même, présenter et faire adopter au plus vite un budget pour 2026, premier gage de stabilité d'un pays alors que la démission de Sébastien Lecornu a jeté un froid sur les marchés et chez les partenaires européens de la France.
Après trois Premiers ministres issus de la droite et du centre depuis la dissolution ratée de 2024, Emmanuel Macron pourrait choisir de se tourner vers la gauche, même si ce scénario n'a jamais eu sa faveur.
"Soit le président donne sa chance à la gauche, pour montrer que ça ne marche pas. Soit il nomme un gouvernement vraiment technique, quelqu'un sans mandat, avec des ministres techniciens, en assumant une forme de dépolitisation", avance un cadre du camp présidentiel.
- "Plus de majorité" -
Pour Mathilde Philip, constitutionnaliste à l'Université Lyon 3, l'enjeu est ailleurs et il impose un nouveau prisme politique, du chef de l'Etat aux responsables de partis, déjà tous tendus vers la présidentielle de 2027.
"Ce qui a changé, c'est qu'il n'y a plus de majorité au Parlement. Il n'y a plus de parti dominant" Et une nouvelle dissolution n'y changera sans doute rien", observe-t-elle.
"Il faut donc davantage laisser la mainmise aux parlementaires pour trouver un accord de coalition. C'est la dernière chance pour éviter une crise de régime", avertit-elle.
Pour d'autres, l'heure de la dissolution a de nouveau sonné. Aux deux bouts de l'échiquier, Rassemblement national et Insoumis la réclament même haut et fort.
"En cas de nouvelles élections, ce serait une victoire du RN. Le front républicain est mort", avertit toutefois le cadre du camp présidentiel.
Dernière option, une démission du chef de l'Etat. Mais depuis la dissolution, ce dernier répète avec la même constance qu'il ira jusqu'au bout de son mandat, quoi qu'il arrive. Et cette issue extrême reste taboue dans l'entourage du chef de l'Etat.
- "Qu"il parle ! " -
En attendant, tous les regards se tournent vers l'Elysée, où le chef de l'Etat reste pour l'heure muré dans le silence, entre une visite au Panthéon où entrera jeudi Robert Badinter et un déjeuner de travail avec des PDG de groupes pharmaceutiques.
"Mais qu'il parle, bon sang!", lance le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand. "La politique internationale c'est important (..) mais l'intérêt des Français c'est encore plus important", matèle-t-il.
Depuis la nomination de Sébastien Lecornu, le 8 septembre, le chef de l'Etat s'est surtout illustré sur la scène internationale, prenant la tête du camp pour la reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU ou de celui pour la lutte contre la flotte pétrolière russe fantôme en Europe.
"Son aptitude à prendre des initiatives sur la scène internationale risque toutefois d'être affectée" par la situation intérieure, relève Célia Belin au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR) à Paris.
A Berlin comme ailleurs, l'inquiétude est palpable. La stabilité de la France est "importante pour l'Europe", a concédé lundi le porte-parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius.





































