Le terrain sur lequel doit être édifié la future Maison des solidarités à la sortie de Uturoa, Raiatea. Le projet dédié aux personnes porteuses de handicap des Raromatai est en gestation depuis 75 mois. Si le planning annoncé est maintenu, ce centre pourrait ouvrir début 2027. (© Sylvain Lefevre).
Raiatea, le 30 juin 2025 - Quelques jours après la cérémonie de la pose de la première pierre du futur chantier, qui s'est tenue mardi 24 juin dernier, retour sur le projet “Maison des solidarités”, qui a déjà fait couler beaucoup plus d'encre qu'il n'a fait monter de murs.
Tout le monde en parle mais personne ne l'a vu. Pour certains, cela fait des décennies qu'on l'attend. Pour d'autres, le tāvana de Uturoa le premier, il est vrai qu'il y a de quoi s'étonner du “temps mis”, comme il l'a souligné dans son discours mardi dernier lors de la cérémonie de pose de la première pierre de ce projet. En effet, le projet de la Maison des solidarités de Raiatea – à l'origine porté par l'association Taatiraa huma here no Raromatai et soutenu par la DFSE – a été entériné en conseil des ministres en octobre 2020.
Cela fait donc presque cinq ans. Il était alors annoncé pour une “livraison effective dès 2022” si on en croit le communiqué de la présidence de l'époque. Cinq années durant lesquelles le terrain domanial affecté à la DFSE, un site de 8.680 m2 dans le quartier Tonoi à la sortie du centre-ville de Uturoa sur la côte est, n'aura connu en termes de travaux que les tunnels creusés par des tupa. Le projet entend pourtant répondre aux attentes des 465 situations de handicap recensées dans les Raromatai, souvent marquées par l’isolement, le sous-diagnostic et l’absence de structures adaptées. Le besoin est là. Pour y répondre, le futur centre s’articule officiellement aujourd’hui autour d’une surface bâtie de 930 m² répartie en quatre pôles fonctionnels : Un espace administratif et d’accueil ; un pôle enfance avec des salles pédagogiques adaptées ; un pôle adulte incluant un espace sensoriel et un point d’accès numérique ; un espace dédié à la vie quotidienne, avec cuisine professionnelle, réfectoire, jardin-potager et parcours extérieur inclusif.
Tout le monde en parle mais personne ne l'a vu. Pour certains, cela fait des décennies qu'on l'attend. Pour d'autres, le tāvana de Uturoa le premier, il est vrai qu'il y a de quoi s'étonner du “temps mis”, comme il l'a souligné dans son discours mardi dernier lors de la cérémonie de pose de la première pierre de ce projet. En effet, le projet de la Maison des solidarités de Raiatea – à l'origine porté par l'association Taatiraa huma here no Raromatai et soutenu par la DFSE – a été entériné en conseil des ministres en octobre 2020.
Cela fait donc presque cinq ans. Il était alors annoncé pour une “livraison effective dès 2022” si on en croit le communiqué de la présidence de l'époque. Cinq années durant lesquelles le terrain domanial affecté à la DFSE, un site de 8.680 m2 dans le quartier Tonoi à la sortie du centre-ville de Uturoa sur la côte est, n'aura connu en termes de travaux que les tunnels creusés par des tupa. Le projet entend pourtant répondre aux attentes des 465 situations de handicap recensées dans les Raromatai, souvent marquées par l’isolement, le sous-diagnostic et l’absence de structures adaptées. Le besoin est là. Pour y répondre, le futur centre s’articule officiellement aujourd’hui autour d’une surface bâtie de 930 m² répartie en quatre pôles fonctionnels : Un espace administratif et d’accueil ; un pôle enfance avec des salles pédagogiques adaptées ; un pôle adulte incluant un espace sensoriel et un point d’accès numérique ; un espace dédié à la vie quotidienne, avec cuisine professionnelle, réfectoire, jardin-potager et parcours extérieur inclusif.
Dans l’allocution prononcée mardi dernier pour la cérémonie de pose de la première pierre, la vice-présidente et ministre des solidarités, Chantal Galenon, reconnaissait “un projet de longue date” et semblait imputer ce retard à “des problèmes à régler”. “Je ne reviendrai pas sur le passé”, avait-elle alors éludé. Des problèmes ? Interrogé à ce sujet, son cabinet n’aura pas de réponse à nous apporter.
Architecte et gouvernement au diapason
Reste qu’à terme, ce nouveau centre doit prendre la relève de l’actuel centre Huma Here no Raromatai situé à un jet de pierre de ce nouveau lieu de vie. Mais quand ? Certes la symbolique de la pose de la première pierre est forte mais elle ne signifie en rien un lancement imminent des travaux. Interrogée, la commune n'a pas d'information sur ce point, pas plus que l'association Taatiraa Huma Here no Raromatai. Le ministère des Solidarités et le cabinet de l'architecte Heifara Teihotu à Pirae, qui a la “gestion du projet depuis son origine”, semblent avoir accordé leur violon et se montrent un peu plus précis. L'architecte a “bon espoir” car “le permis de construire a été déposé et pourrait être accordé d'ici la fin de ce mois”, ce que confirme le Pays en indiquant le document administratif “devrait être obtenu d'ici le début du mois de juillet”.
Une gestation record de 75 mois
Dans la foulée, le projet définitif sera arrêté puis viendront les appels d'offres assortis d'un délai de 30 à 90 jours. “En prévoyant un peu de marge, cela amène à un début de chantier pour la fin de l'année avec lancement des travaux juste après les fêtes de fin d'année sachant qu’il y a 12 mois de travaux”, nous dit l'architecte. Même son de cloche du côté du gouvernement qui table sur un “lancement des travaux programmé pour décembre voire janvier 2026”. Un rapide calcul laisse donc entrevoir une ouverture début d'année 2027, plus de 75 mois après le lancement du projet. L'Arche de Noé “pour sauver l'humanité” à laquelle faisait référence Nathalie Salmon-Hudry, déléguée à l'inclusion des personnes en situation de handicap, lors de son discours de mardi dernier aurait nécessité au moins 80 années pour sa construction. On pourrait presque dire qu'il reste donc de la marge au gouvernement car comme le dit si bien Jean de La Fontaine : “Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.”
Architecte et gouvernement au diapason
Reste qu’à terme, ce nouveau centre doit prendre la relève de l’actuel centre Huma Here no Raromatai situé à un jet de pierre de ce nouveau lieu de vie. Mais quand ? Certes la symbolique de la pose de la première pierre est forte mais elle ne signifie en rien un lancement imminent des travaux. Interrogée, la commune n'a pas d'information sur ce point, pas plus que l'association Taatiraa Huma Here no Raromatai. Le ministère des Solidarités et le cabinet de l'architecte Heifara Teihotu à Pirae, qui a la “gestion du projet depuis son origine”, semblent avoir accordé leur violon et se montrent un peu plus précis. L'architecte a “bon espoir” car “le permis de construire a été déposé et pourrait être accordé d'ici la fin de ce mois”, ce que confirme le Pays en indiquant le document administratif “devrait être obtenu d'ici le début du mois de juillet”.
Une gestation record de 75 mois
Dans la foulée, le projet définitif sera arrêté puis viendront les appels d'offres assortis d'un délai de 30 à 90 jours. “En prévoyant un peu de marge, cela amène à un début de chantier pour la fin de l'année avec lancement des travaux juste après les fêtes de fin d'année sachant qu’il y a 12 mois de travaux”, nous dit l'architecte. Même son de cloche du côté du gouvernement qui table sur un “lancement des travaux programmé pour décembre voire janvier 2026”. Un rapide calcul laisse donc entrevoir une ouverture début d'année 2027, plus de 75 mois après le lancement du projet. L'Arche de Noé “pour sauver l'humanité” à laquelle faisait référence Nathalie Salmon-Hudry, déléguée à l'inclusion des personnes en situation de handicap, lors de son discours de mardi dernier aurait nécessité au moins 80 années pour sa construction. On pourrait presque dire qu'il reste donc de la marge au gouvernement car comme le dit si bien Jean de La Fontaine : “Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.”
Parole à
Maruata Teriitoaparauriapeu, présidente de l'association Taatiraa Huma Here no Raromatai depuis mars 2025.
Il y a quelques mois la gestion des fonds de l'association et son usage par la présidente de l'époque faisait parler d'eux [Lire notre article du 24 Novembre 2024 : “À Raiatea, des indemnités qui posent question”], provoquant même une possible ouverture d'enquête par le parquet du tribunal de Papeete. Le point sur l'association avec sa nouvelle présidente.
Que s'est-il passé ces derniers mois pour l'association ?
“En mars 2025, un conseil d’administration s'est réuni et à l'issue des votes l'ancienne présidente a été définitivement écartée de l'association et le CA de l'association a été fortement modifié. Sur les neuf membres de ce conseil, sept personnes ont été remplacées : la présidente que je remplace, la 2nde vice-présidente, la trésorière et son adjointe, la secrétaire et son adjointe et l'assesseur. Aujourd'hui Taatiraa Huma Here no Raromatai est vraiment une nouvelle association qui n'a plus rien à voir.”
Le projet de 2020 prévoyait que la gestion de la Maison des Solidarités soit confiée à votre association, qu'en est-il avec le projet présenté ce mardi ?
“Ce n'est plus le cas. La gestion de la Maison des Solidarité fera l'objet d'un appel à gestion. Notre association va se positionner lors de cet appel à candidatures.”
Qu'en est-il des problèmes évoqués par Tahiti Infos en novembre 2024 ?
“Taatiraa Huma Here no Raromatai est une nouvelle association qui n'a pas de lien avec cette affaire et je n'ai rien à dire sur le sujet.”
Avez-vous eu des informations du gouvernement concernant le démarrage des travaux ou une date d'ouverture prévisionnelle de la Maison des Solidarités ?
“Non, nous n'avons pour l'instant aucune date mais je suis très optimiste car je pense que chaque problème va se résoudre en temps voulu.”
Il y a quelques mois la gestion des fonds de l'association et son usage par la présidente de l'époque faisait parler d'eux [Lire notre article du 24 Novembre 2024 : “À Raiatea, des indemnités qui posent question”], provoquant même une possible ouverture d'enquête par le parquet du tribunal de Papeete. Le point sur l'association avec sa nouvelle présidente.
Que s'est-il passé ces derniers mois pour l'association ?
“En mars 2025, un conseil d’administration s'est réuni et à l'issue des votes l'ancienne présidente a été définitivement écartée de l'association et le CA de l'association a été fortement modifié. Sur les neuf membres de ce conseil, sept personnes ont été remplacées : la présidente que je remplace, la 2nde vice-présidente, la trésorière et son adjointe, la secrétaire et son adjointe et l'assesseur. Aujourd'hui Taatiraa Huma Here no Raromatai est vraiment une nouvelle association qui n'a plus rien à voir.”
Le projet de 2020 prévoyait que la gestion de la Maison des Solidarités soit confiée à votre association, qu'en est-il avec le projet présenté ce mardi ?
“Ce n'est plus le cas. La gestion de la Maison des Solidarité fera l'objet d'un appel à gestion. Notre association va se positionner lors de cet appel à candidatures.”
Qu'en est-il des problèmes évoqués par Tahiti Infos en novembre 2024 ?
“Taatiraa Huma Here no Raromatai est une nouvelle association qui n'a pas de lien avec cette affaire et je n'ai rien à dire sur le sujet.”
Avez-vous eu des informations du gouvernement concernant le démarrage des travaux ou une date d'ouverture prévisionnelle de la Maison des Solidarités ?
“Non, nous n'avons pour l'instant aucune date mais je suis très optimiste car je pense que chaque problème va se résoudre en temps voulu.”
Chronique de l'évolution d'un projet
Pendant ces cinq années de gestation, force est de constater que le projet semble néanmoins avoir évolué. Lors de sa présentation initiale en 2020, le projet mettait l'accent sur deux points importants : inclusion et écologie.
En 2020, une réelle volonté d'inclusion des pensionnaires de l'établissement par la création d'un parc partagé avec la Maison de l'Enfance installé sur le terrain qui jouxte celui du projet était de mise. On sait aujourd'hui l'importance que joue l'inclusion des personnes porteuses de handicap sur leur santé. Le communiqué officiel de 2020 indiquait ainsi que “le projet va permettre la mise en place d’un parc partagé entre le centre et la Maison de l’Enfance qui disposera notamment d’aires de jeux inclusives donnant ainsi l’occasion à tous les enfants, avec ou sans handicap, de jouer ensemble”. À l'époque, cette réalisation était estimée à 30 millions de francs, qui s'ajoutait au budget global du projet qui était de 140 millions de francs pour une capacité de 60 places et une surface totale de 760m² dont une coursive de 200m².
Grand absent ce mardi, le terrain de jeux à vocation inclusive partagé avec la Maison de l'Enfance. Interrogé sur d'éventuelles différences avec le projet présenté – lors de la cérémonie il a été présenté deux bâtiments pour un total de 530 m² ainsi qu'un mur de séparation avec la Maison de l'Enfance –, l'architecte Heifara Teihotu, qui porte le projet depuis le départ reste très prudent sur cette partie : “Le parc est devenu un grand fare pōte'e car on m'a dit que c'était mieux que ce soit couvert. Pour l'instant, ce n'est pas prévu que ce soit partagé avec la Maison de l'Enfance parce que ce sont des très jeunes enfants et que ce n'est peut-être pas vraiment compatible avec les pensionnaires du futur centre”. Du côté gouvernemental, on se montre un peu plus précis : “La volonté d’inclusion pourrait encore être envisagée, mais des ajustements ont été faits pour garantir la sécurité des personnes à mobilité réduite ainsi que celle des enfants de la Maison de l’Enfance.” Une “clôture avec la possibilité d'intégrer un portillon est prévue entre les deux parcelles afin de gérer la sécurité et l’accessibilité”.
Autre fer de lance du projet de 2020 : une construction avec un faible empreinte écologique qui “optimisera les apports positifs des éléments naturels (vents, soleil, eaux de pluie et végétation): architecture bioclimatique avec des aérations naturelles privilégiées, installation de panneaux solaires pour la production d’eau chaude, de panneaux photovoltaïques pour la production d’électricité, avec un système de récupération des eaux de pluie pour l’arrosage automatique des jardins”. Un bâtiment du futur au fait des considérations contemporaines en la matière et par lesquelles la Polynésie est concernée en tout premier lieu. Sans doute aussi l'explication d'un budget conséquent, qui fait la part belle à des ressources gratuites et à l'autoconsommation.
Mais mardi, lors d'une bien brève cérémonie qui ne s'est guère appesantie sur la présentation du projet, nul panneau solaire, ni récupérateur d'eau de pluie ou autres dispositifs bioclimatiques à vocation écologique n'étaient au programme. Le gouvernement n'a pas manqué de tenter de rassurer depuis sur ce grand oubli : “L'aspect écologique n'a pas été présenté, mais les dispositifs comme les panneaux photovoltaïques, la récupération d’eau de pluie sont bien prévus dans le projet. Une étude REBpf (réglementation énergétique des bâtiments pour améliorer le confort thermique tout en réduisant les consommations énergétiques) a d’ailleurs été réalisée afin d’évaluer les performances environnementales du bâtiment”, nous explique-t-on. On n'en attendait pas moins, la REBPf est obligatoire pour toute construction neuve dont la demande de permis de construire est postérieure au 1er juillet 2023, et ses exigences sont loin d'être à la hauteur des ambitions du projet initial. Réponse donc peut-être lors de la prochaine présentation d'un projet finalisé.
Dernier point et non des moindres, le budget initialement prévu était de 140 millions de francs sans le parc commun avec la maison de l'Enfance, 170 millions en l'incluant. Cette fois le gouvernement et Heifara Teihotu parlent d'une même voix et se montrent un peu plus précis dans la réponse : “Le coût de la construction s’élève à 250 millions de francs, montant qui couvre uniquement les travaux de construction. Ce budget n’inclut pas les études, le mobilier, ni les équipements annexes tels que les panneaux photovoltaïques ou le système de récupération des eaux de pluie.” Autrement dit une augmentation de 80 millions de francs en cinq années durant lesquelles il ne s'est rien passé et sans reprendre les dispositifs écologiques initiaux dont le coût n'est pas négligeable.
Pendant ces cinq années de gestation, force est de constater que le projet semble néanmoins avoir évolué. Lors de sa présentation initiale en 2020, le projet mettait l'accent sur deux points importants : inclusion et écologie.
En 2020, une réelle volonté d'inclusion des pensionnaires de l'établissement par la création d'un parc partagé avec la Maison de l'Enfance installé sur le terrain qui jouxte celui du projet était de mise. On sait aujourd'hui l'importance que joue l'inclusion des personnes porteuses de handicap sur leur santé. Le communiqué officiel de 2020 indiquait ainsi que “le projet va permettre la mise en place d’un parc partagé entre le centre et la Maison de l’Enfance qui disposera notamment d’aires de jeux inclusives donnant ainsi l’occasion à tous les enfants, avec ou sans handicap, de jouer ensemble”. À l'époque, cette réalisation était estimée à 30 millions de francs, qui s'ajoutait au budget global du projet qui était de 140 millions de francs pour une capacité de 60 places et une surface totale de 760m² dont une coursive de 200m².
Grand absent ce mardi, le terrain de jeux à vocation inclusive partagé avec la Maison de l'Enfance. Interrogé sur d'éventuelles différences avec le projet présenté – lors de la cérémonie il a été présenté deux bâtiments pour un total de 530 m² ainsi qu'un mur de séparation avec la Maison de l'Enfance –, l'architecte Heifara Teihotu, qui porte le projet depuis le départ reste très prudent sur cette partie : “Le parc est devenu un grand fare pōte'e car on m'a dit que c'était mieux que ce soit couvert. Pour l'instant, ce n'est pas prévu que ce soit partagé avec la Maison de l'Enfance parce que ce sont des très jeunes enfants et que ce n'est peut-être pas vraiment compatible avec les pensionnaires du futur centre”. Du côté gouvernemental, on se montre un peu plus précis : “La volonté d’inclusion pourrait encore être envisagée, mais des ajustements ont été faits pour garantir la sécurité des personnes à mobilité réduite ainsi que celle des enfants de la Maison de l’Enfance.” Une “clôture avec la possibilité d'intégrer un portillon est prévue entre les deux parcelles afin de gérer la sécurité et l’accessibilité”.
Autre fer de lance du projet de 2020 : une construction avec un faible empreinte écologique qui “optimisera les apports positifs des éléments naturels (vents, soleil, eaux de pluie et végétation): architecture bioclimatique avec des aérations naturelles privilégiées, installation de panneaux solaires pour la production d’eau chaude, de panneaux photovoltaïques pour la production d’électricité, avec un système de récupération des eaux de pluie pour l’arrosage automatique des jardins”. Un bâtiment du futur au fait des considérations contemporaines en la matière et par lesquelles la Polynésie est concernée en tout premier lieu. Sans doute aussi l'explication d'un budget conséquent, qui fait la part belle à des ressources gratuites et à l'autoconsommation.
Mais mardi, lors d'une bien brève cérémonie qui ne s'est guère appesantie sur la présentation du projet, nul panneau solaire, ni récupérateur d'eau de pluie ou autres dispositifs bioclimatiques à vocation écologique n'étaient au programme. Le gouvernement n'a pas manqué de tenter de rassurer depuis sur ce grand oubli : “L'aspect écologique n'a pas été présenté, mais les dispositifs comme les panneaux photovoltaïques, la récupération d’eau de pluie sont bien prévus dans le projet. Une étude REBpf (réglementation énergétique des bâtiments pour améliorer le confort thermique tout en réduisant les consommations énergétiques) a d’ailleurs été réalisée afin d’évaluer les performances environnementales du bâtiment”, nous explique-t-on. On n'en attendait pas moins, la REBPf est obligatoire pour toute construction neuve dont la demande de permis de construire est postérieure au 1er juillet 2023, et ses exigences sont loin d'être à la hauteur des ambitions du projet initial. Réponse donc peut-être lors de la prochaine présentation d'un projet finalisé.
Dernier point et non des moindres, le budget initialement prévu était de 140 millions de francs sans le parc commun avec la maison de l'Enfance, 170 millions en l'incluant. Cette fois le gouvernement et Heifara Teihotu parlent d'une même voix et se montrent un peu plus précis dans la réponse : “Le coût de la construction s’élève à 250 millions de francs, montant qui couvre uniquement les travaux de construction. Ce budget n’inclut pas les études, le mobilier, ni les équipements annexes tels que les panneaux photovoltaïques ou le système de récupération des eaux de pluie.” Autrement dit une augmentation de 80 millions de francs en cinq années durant lesquelles il ne s'est rien passé et sans reprendre les dispositifs écologiques initiaux dont le coût n'est pas négligeable.





































