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Le système scolaire en Outre-mer critiqué par la Cour des comptes


Paris, France | AFP | mardi 14/12/2020 - Un coût annuel supérieur à celui de la métropole pour des résultats inférieurs, des temps d'enseignement réduits et des conditions plus difficiles: un rapport de la Cour des comptes pointe les défaillances du système scolaire dans les cinq académies d’Outre-mer (Martinique, Guadeloupe, La Réunion, Guyane et Mayotte).

L’enquête de la Cour, réalisée pour la Commission des finances du Sénat, souligne les spécificités des académies ultramarines : éloignement de la métropole, climat, relief ou configuration archipélagique, équipements collectifs défectueux, taux de pauvreté et de chômage importants, etc. 

"L'enseignement est dispensé dans des conditions plus difficiles qu’en métropole", note le rapport publié jeudi 10 décembre, avec un "taux faible de remplacement des absences des enseignants", et un "temps d’enseignement plus court", "bien que le ministère ne dispose pas de décompte précis". 

Il pointe que les taux d’accès au brevet et au bac "se sont améliorés", mais que "les évaluations de niveau montrent des écarts considérables". 21,5 % des élèves entrant en 6e à La Réunion ont une maîtrise insuffisante ou fragile du français, 25 % à la Martinique, 28,7 % à la Guadeloupe, 44,2 % en Guyane et 75,4 % à Mayotte, contre 13,3 % au niveau national.

La Cour constate pourtant un coût annuel par élève ultramarin "supérieur d’environ 30 % à la moyenne nationale", en raison des "sur-rémunérations" des fonctionnaires en outre-mer, et de l’extension du dispositif d’éducation prioritaire "à environ la moitié du territoire à la Martinique et à La Réunion et à la quasi-totalité de Mayotte et de la Guyane". 

Pourtant, "les moyens de l’éducation nationale ne sont pas ajustés aux besoins", note-t-elle.

L’éducation prioritaire "ne semble plus l’outil approprié", notamment à Mayotte et en Guyane où "de lourdes contraintes (manque de formateurs, distances, rotation des enseignants, etc.) annihilent ses aspects positifs". 

La Cour souhaite laisser plus de marge aux recteurs. Elle appelle aussi le ministère, "comme il s’y emploie pour les concours dérogatoires d’enseignants à Mayotte aujourd’hui et en Guyane demain, à assouplir les règles de recrutement". 

le Mardi 15 Décembre 2020 à 05:45 | Lu 365 fois