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Le sport en Polynésie – Mission d’évaluation : Appel lancé à tous les présidents des fédérations sportives de Polynésie

En mars 2016, la ministre des sports Nicole Sanquer-Fareata avait convié les présidents des fédérations sportives de Polynésie à une réunion au sujet des orientations sur les 20 prochaines années pour le sport polynésien. La ministre avait annoncé qu’une mission d’experts venant de métropole allait faire un état des lieux en vue d’un rapport qui deviendrait un outil de réflexion. Les experts ont proposé un « point d’étape » en fin de semaine dernière.


Les présidents des fédérations ont un rôle à jouer
Les présidents des fédérations ont un rôle à jouer
En mars 2016, une première réunion avait permis aux présidents des fédérations sportives de venir échanger avec les instances gouvernementales sportives au sujet de l’avenir du sport polynésien. Les présidents de fédération avaient globalement répondu présent, même si Tauhiti Nena, le président du comité olympique de Polynésie (COPF), l’entité qui fédère toutes les fédérations sportives, était absent pour « raisons professionnelles ».
 
Cette fois–ci encore, les présidents des fédérations sportives de Polynésie ont fait le déplacement et cette fois-ci encore le président de COPF Tauhiti Nena était absent lors de cette réunion de travail. La ministre Nicole Sanquer-Fareata a profité de cette réunion pour présenter le nouveau directeur de l’IJSPF Anthony Pheu, qui fut directeur de cabinet de René Temeharo, l’ancien ministre des sports.
 
Stéphane Koval, spécialiste des équipements sportifs en métropole et surtout François Vignau, architecte qui a longtemps travaillé au ministère des sports à Paris, ont ensuite fait le point sur leur mission. Cette mission consiste à faire un état des lieux des équipements sportifs en Polynésie, à la demande du Pays, en vue d’aider ce dernier à établir un schéma directeur pour les prochaines vingt années, en terme de mise à niveau des équipements existants et de construction de nouveaux équipements.

Antony Pheu le nouveau directeur de l'IJSPF et Cécile Tiatia, conseillère technique
Antony Pheu le nouveau directeur de l'IJSPF et Cécile Tiatia, conseillère technique
Les experts ont sillonné la Polynésie
 
Les experts ont sillonné la Polynésie et le constat est évident, les structures sont vieillissantes, inadaptées et pour certaines ne correspondent pas ou plus aux normes de sécurité en vigueur. Photos à l’appui, ils ont mis en évidence différents cas de figure présentant la vétusté des infrastructures sportives de Polynésie, ce qui n’a pas eu l’air de surprendre les présidents des fédérations.
 
Sécurité, hygiène, accessibilité, fonctionnalité, pérennité…Des exemples de poteaux en béton en bord de terrain de futsal, une mauvaise évacuation de l’eau sur la piste de Tefana, des sorties de secours condamnées…Les exemples n’ont pas manqué avec, dans ces cas là, des risques immédiats pour les pratiquants. La question de la surface a également été prise pour exemple, « jouer au futsal sur un terrain en béton, de surcroit pieds nus, est mauvais pour les articulations, à long terme. »
 
Des problèmes au niveau hygiène avec des toilettes inadéquates, une sécurité incendie non respectée…Globalement ce qui ressort, c’est les investissements qui ont été réalisés dans le passé n’ont pas inclus les frais d’entretien. Les experts ont évoqué la nécessité de prévoir à l’avenir un pourcentage de 70% de budget prévisionnel d’entretien pour 30% d’investissement à la construction.
 
Les experts ont mis en exergue une faible diversité des infrastructures, - le stade de football, le plateau sportif en extérieur et la halle de sport -, ainsi qu’un déséquilibre entre la zone urbaine de Papeete et ses districts environnants et le reste de la Polynésie française. Les structures existantes profitent surtout à des individus masculins et jeunes à défaveur des séniors et des femmes. « Il y a le sport de haut niveau mais il y a surtout une forte demande pour le sport loisir, le sport santé, qui doit être accessible au plus grand nombre. »

François Vignau a animé la réunion
François Vignau a animé la réunion
Les présidents de fédé ont un rôle à jouer
 
Les experts de la mission ont expliqué qu’une remontée d’information de la part des fédérations était la bienvenue et plus que jamais d’actualité. Il apparaît, selon certains présidents de fédération, que le COPF n’aurait pas diffusé l’information auprès des fédérations. Une concertation interfédérale peut être même parfois utile pour pouvoir optimiser les investissements, par exemple pour des structures qui peuvent être partagées par plusieurs disciplines.
 
Nous n’en sommes qu’au stade du diagnostic mais quelques idées d’orientation ont été avancées, notamment le développement à Pirae d’un axe sportif du bord de mer jusque dans la vallée de la Fautaua, avec une piste cyclable. Dans les îles, rééquilibrage avec Tahiti ne veut pas forcément dire des constructions lourdes mais peut passer, par exemple, par le développement de chemins de randonnée, ou par des structures facilitant l’accès aux nombreux sports nautiques de Polynésie. La construction d’un pôle sportif pour la presqu’île a également été évoqué.
 
Les présidents de fédé ont réagi globalement positivement « Nous sommes désormais rassurés, tout ce qui sera construit à l’avenir aura été mûrement réfléchi. », « certaines infrastructures sont gérées par les instances religieuses et n’ont pas été prises en compte » ou encore « qui va payer pour tout cela ? » Il a été également demandé que « le résultat de cette étude puisse être disponible pour les communes de Polynésie ». SB

Rédigé par SB le Mercredi 19 Octobre 2016 à 15:04 | Lu 1127 fois