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Le siège du Tahoera'a menacé d'expulsion


Tahiti, le 24 février 2020 - Le Tahoera’a Huiraatira est sous le coup d’une demande d’expulsion pour l’occupation sans droit ni titre des locaux de son siège, au 4 rue François Cardella à Papeete.
 
Le tribunal civil est saisi d’une requête déposée en fin de semaine dernière par le mandataire de la succession Wolher-Chavez en vue de l’expulsion de l’association Tahoera’a Huiraatira des locaux qu’elle occupe depuis 18 mois au second étage du 4, rue François Cardella, dans le quartier du marché de Papeete.

Abner Guilloux, mandataire judiciaire des ayants droit Wolher-Chavez a engagé la procédure civile jeudi 20 février. Pour lui, il s’agit d’une "procédure normale. Cela fait plus d’un an que l’on demande au Tahoera’a Huiratira de régulariser sa situation. Pour l’instant, nous n’avons aucun retour des courriers envoyés. Cette procédure devant le tribunal civil en demande de régularisation ou d’expulsion est une suite logique."

La succession Wolher-Chavez conteste en effet la régularité du contrat de bail établi entre Raymond Wohler, pour le compte de la SCI Mapuru a Paraita, et le parti orange. De son côté, le Tahoera’a Huiraatira s’appuie sur cet accord pour légitimer l’occupation du second étage de l’immeuble Wolher. Mais Raymond Wolher, sous le coup d’une révocation prononcée par la justice en dernier recours, n’avait pas pouvoir pour conclure ce bail, assure Abner Guilloux.

"Nous contestons la validité et les termes de ce contrat de bail", confirme le mandataire judiciaire des consorts Wolher-Chavez, en charge des intérêts de la famille depuis l’année dernière. Pour l’instant, le bail signé par Raymond Wolher avec le Tahoera’a Huiraatira permet au siège du parti d'occuper les 500 mètres carrés du second étage de l’immeuble Wolher en contrepartie d’un loyer de 100 000 Fcfp mensuel, défiant toute concurrence à Papeete.

Une lettre mettant en demeure le parti politique de régulariser sa situation sur la base d’un nouveau contrat de bail, avec un loyer qui pourrait être révisé à 650 000 Fcfp mensuels, a été adressée au Tahoera’a Huiraatira le 19 décembre dernier. "Elle est toujours sans réponse", dit Abner Guilloux, alors que des travaux ont été engagés au troisième étage de l'immeuble sans plus d'autorisation des consorts Wolher-Chavez, pour installer les locaux de la future radio du parti politique orange. 

Dans une autre affaire, le mois dernier une plainte a été déposée par Michel Buillard pour faux et usage de faux visant le contrat de bail qu’utilise Gaston Flosse pour justifier de son domicile à Papeete, au siège du Tahoera’a. Une enquête préliminaire est actuellement en cours. Dans cette autre procédure, le maire de Papeete soupçonne Gaston Flosse d’avoir utilisé un bail qu’il savait frauduleux pour tenter de s’inscrire sur les listes électorales de la ville.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 24 Février 2020 à 18:38 | Lu 3868 fois