Tahiti, le 28 mars 2023 – L'histoire a fait le tour du monde. Tahiti Infos a rencontré Rick Rodriguez, le capitaine du Raindancer, le voilier qui, le 13 mars, a coulé à mi-chemin entre les Galápagos et les Marquises, avec quatre personnes à bord, après avoir été percuté par une baleine. Secourus quelques heures plus tard, ils sont arrivés à Tahiti ce dimanche.
La mésaventure à peine croyable qu'ont vécue Rick et ses amis, il y a deux semaines à 2 000 kilomètres de la Polynésie, a fait le tour du monde. Une mésaventure que Rick Rodriguez raconte à Tahiti Infos alors qu'il est actuellement coincé à Tahiti. Rick Rodriguez, originaire de Floride aux États-Unis, est skipper professionnel depuis 8 ans et rêve de naviguer jusqu'en Polynésie française. Avec sa compagne canadienne, Helena, et deux amis, Simon, qui vient d'Allemagne, et Bianca, qui vient d'Angleterre, ils embarquent aux Galápagos à bord du Raindancer, un bateau que Rick a acheté à New York il y a un an et demi, pour naviguer jusque dans le Pacifique Sud. “Je suis venu en Polynésie il y a quatre ans avec un bateau sur lequel je travaillais, mais je voulais vraiment revenir avec mon propre bateau et explorer par moi-même”, confie le capitaine. “Venir en Polynésie, c'était le but principal de ce voyage. Et après de continuer vers Tonga, Fidji et le Vanuatu.”
Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu. L'aventure tourne court le 13 mars, à mi-chemin entre les Galápagos et les Marquises, quand le bateau heurte une baleine. “C'était un jour tout à fait normal. On était en train de déjeuner. Bianca avait fait des pizzas”, se souvient-il. “On était en train de manger quand on a été percuté très violemment. Ça a fait un très gros bruit de cassure, un mélange de claquement et de froissement. Je suis immédiatement allé voir par-dessus bord à l'avant du bateau et là, j'ai vu une baleine, massive, qui était en train de saigner.” Tout de suite, Rick se rend en fond de cale pour voir si son navire est victime d’une voie d’eau. Et c'est effectivement le cas. “À une vitesse folle.” Pendant qu'il cherche à localiser l’avarie, le reste de l'équipage rassemble le plus d'eau et de nourriture possible et prépare le canot de sauvetage, s’il devenait nécessaire d'abandonner le voilier. “Ensuite j'ai sauté à la mer avec mon masque et mes palmes pour voir si je pouvais trouver le trou. Et je l'ai trouvé, un trou vraiment très gros. Il semblait que la collision avait été très violente.” Il tente par tous les moyens de le boucher, mais “à chaque fois, l'eau continuait à revenir. À ce moment-là, l'eau était à mi-hauteur, à l'intérieur du bateau. J'ai donc pris la décision d'arrêter d'essayer de réparer le trou et de me concentrer sur le fait de mettre tout le monde en sécurité en dehors du bateau et de m'assurer qu'on disposait de tout ce dont on aurait besoin.
La mésaventure à peine croyable qu'ont vécue Rick et ses amis, il y a deux semaines à 2 000 kilomètres de la Polynésie, a fait le tour du monde. Une mésaventure que Rick Rodriguez raconte à Tahiti Infos alors qu'il est actuellement coincé à Tahiti. Rick Rodriguez, originaire de Floride aux États-Unis, est skipper professionnel depuis 8 ans et rêve de naviguer jusqu'en Polynésie française. Avec sa compagne canadienne, Helena, et deux amis, Simon, qui vient d'Allemagne, et Bianca, qui vient d'Angleterre, ils embarquent aux Galápagos à bord du Raindancer, un bateau que Rick a acheté à New York il y a un an et demi, pour naviguer jusque dans le Pacifique Sud. “Je suis venu en Polynésie il y a quatre ans avec un bateau sur lequel je travaillais, mais je voulais vraiment revenir avec mon propre bateau et explorer par moi-même”, confie le capitaine. “Venir en Polynésie, c'était le but principal de ce voyage. Et après de continuer vers Tonga, Fidji et le Vanuatu.”
Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu. L'aventure tourne court le 13 mars, à mi-chemin entre les Galápagos et les Marquises, quand le bateau heurte une baleine. “C'était un jour tout à fait normal. On était en train de déjeuner. Bianca avait fait des pizzas”, se souvient-il. “On était en train de manger quand on a été percuté très violemment. Ça a fait un très gros bruit de cassure, un mélange de claquement et de froissement. Je suis immédiatement allé voir par-dessus bord à l'avant du bateau et là, j'ai vu une baleine, massive, qui était en train de saigner.” Tout de suite, Rick se rend en fond de cale pour voir si son navire est victime d’une voie d’eau. Et c'est effectivement le cas. “À une vitesse folle.” Pendant qu'il cherche à localiser l’avarie, le reste de l'équipage rassemble le plus d'eau et de nourriture possible et prépare le canot de sauvetage, s’il devenait nécessaire d'abandonner le voilier. “Ensuite j'ai sauté à la mer avec mon masque et mes palmes pour voir si je pouvais trouver le trou. Et je l'ai trouvé, un trou vraiment très gros. Il semblait que la collision avait été très violente.” Il tente par tous les moyens de le boucher, mais “à chaque fois, l'eau continuait à revenir. À ce moment-là, l'eau était à mi-hauteur, à l'intérieur du bateau. J'ai donc pris la décision d'arrêter d'essayer de réparer le trou et de me concentrer sur le fait de mettre tout le monde en sécurité en dehors du bateau et de m'assurer qu'on disposait de tout ce dont on aurait besoin.
“En 20 minutes, le bateau a disparu”
L'évacuation s'organise rapidement. L'équipage remplit le canot de sauvetage et le dinghy avec les vivres et les équipements de sécurité puis évacue le bateau, qui commence déjà à couler. “Juste quelques secondes avant qu'il ne disparaisse, je me suis tenu là, à l'arrière, et j'ai pris quelques secondes”, raconte-t-il. “J'étais dans un état d'incrédulité par rapport à ce qui venait juste de se passer et le fait que je n'étais pas prêt à perdre le bateau.” Puis Rick saute à l'eau pour rejoindre le canot de sauvetage à 3 mètres de là. “Le temps que je monte à bord et que je me retourne pour voir mon voilier, les trois derniers mètres de la coque étaient en train de sombrer. En 20 minutes, le bateau a disparu.”
S'ensuivent les messages de détresse et radio pour tenter d'être secouru et prévenir les familles et les amis. “Tout le monde avait notre position, il fallait juste attendre.” Mais à aucun moment, ils ne se laissent envahir par l'émotion et ne perdent espoir. “On savait qu'il y avait beaucoup de bateaux autour de nous et qu'il y avait de grandes chances qu'on soit secouru. Je crois que nul d'entre nous n'a pensé que ça se passerait mal, que nous allions passer un mois sur le canot. Nous étions très confiants.” Et c'est cinq heures après que le soleil s’est couché que les naufragés aperçoivent les lumières d'un navire. Rick contacte alors le bateau par radio. Un catamaran avec pour capitaine Jeff, “un homme très gentil”. “Nous étions tellement contents d'entendre sa voix”, se remémore Rick. “Nous avons tous crié d'excitation. Nous étions tellement contents de savoir que quelqu'un arrivait pour nous sauver.” Les naufragés montent finalement à bord, laissant la majeure partie de leurs affaires derrière eux. “Et puis nous étions là, à l'arrière du bateau avec ces quatre étrangers qui venaient de nous sauver la vie. C'était un expérience folle”, se souvient le skipper.
S'ensuivent les messages de détresse et radio pour tenter d'être secouru et prévenir les familles et les amis. “Tout le monde avait notre position, il fallait juste attendre.” Mais à aucun moment, ils ne se laissent envahir par l'émotion et ne perdent espoir. “On savait qu'il y avait beaucoup de bateaux autour de nous et qu'il y avait de grandes chances qu'on soit secouru. Je crois que nul d'entre nous n'a pensé que ça se passerait mal, que nous allions passer un mois sur le canot. Nous étions très confiants.” Et c'est cinq heures après que le soleil s’est couché que les naufragés aperçoivent les lumières d'un navire. Rick contacte alors le bateau par radio. Un catamaran avec pour capitaine Jeff, “un homme très gentil”. “Nous étions tellement contents d'entendre sa voix”, se remémore Rick. “Nous avons tous crié d'excitation. Nous étions tellement contents de savoir que quelqu'un arrivait pour nous sauver.” Les naufragés montent finalement à bord, laissant la majeure partie de leurs affaires derrière eux. “Et puis nous étions là, à l'arrière du bateau avec ces quatre étrangers qui venaient de nous sauver la vie. C'était un expérience folle”, se souvient le skipper.
L'envie de reprendre la mer
Rick et ses amis sont arrivés à Tahiti ce dimanche. Pour eux, maintenant, c'est le parcours du combattant. Ils doivent notamment faire des passeports temporaires : “c'est beaucoup de rendez-vous administratifs et de paperasse.” Mais ils peuvent compter sur la bienveillance de leurs interlocuteurs. Quant au naufrage, Rick a toujours un peu de mal à réaliser. “J'ai essayé de ne pas trop penser à la perte du bateau jusqu'à ce qu'on soit secouru et qu'on soit sains et saufs. C'était l'objectif principal. Et après, j'ai commencé à y penser, à ce rêve que j'avais et pour lequel j'avais travaillé pendant si longtemps... Ce bateau était vraiment spécial pour moi, c'était comme un ami. Il était vivant. Il me parlait. J'y ai mis tellement d'amour et tellement d'effort... Je suis encore sous le choc.”
Pas question pour autant, pour Rick, de se laisser abattre. Il espère recevoir rapidement un remboursement de la part de sa compagnie d'assurance et envisage déjà d'acheter un bateau à Tahiti. “Ce serait vraiment triste que notre aventure s'arrête comme ça.” Même s'il sait au fond de lui que la probabilité qu'il rentre chez lui en avion est importante. En attendant, malgré les difficultés, lui et ses amis essayent de profiter de Tahiti. “Nous n'avons pas encore de chaussures, il faut qu'on en achète !”, s’amuse-t-il. “Et on aimerait aller randonner pour voir les cascades. J'aimerais aussi aller surfer et faire du paddle.” En tout cas, son état d'esprit et sa bonne humeur forcent le respect. “On essaye de prendre les choses du bon côté. C'est ce que signifie Raindancer : prendre le meilleur de chaque situation.”
Pas question pour autant, pour Rick, de se laisser abattre. Il espère recevoir rapidement un remboursement de la part de sa compagnie d'assurance et envisage déjà d'acheter un bateau à Tahiti. “Ce serait vraiment triste que notre aventure s'arrête comme ça.” Même s'il sait au fond de lui que la probabilité qu'il rentre chez lui en avion est importante. En attendant, malgré les difficultés, lui et ses amis essayent de profiter de Tahiti. “Nous n'avons pas encore de chaussures, il faut qu'on en achète !”, s’amuse-t-il. “Et on aimerait aller randonner pour voir les cascades. J'aimerais aussi aller surfer et faire du paddle.” En tout cas, son état d'esprit et sa bonne humeur forcent le respect. “On essaye de prendre les choses du bon côté. C'est ce que signifie Raindancer : prendre le meilleur de chaque situation.”