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Le quadragénaire qui voulait décapiter sa mère jugé aux assises


Maui Tai, gardé de près lors d'une présentation au Palais de justice de Papeete, le 27 juin 2017. (Photo d'archives).
Maui Tai, gardé de près lors d'une présentation au Palais de justice de Papeete, le 27 juin 2017. (Photo d'archives).
PAPEETE, 14 juin 2019 - La deuxième session de la cour d’assises de l'année s’ouvre ce mardi avec cinq affaires inscrites au rôle jusqu’au 28 juin. Parmi celles-ci, Maui Tai est renvoyé pour tentative d’assassinat sur sa mère. Il avait été interpellé début décembre 2016 à Faa'a alors qu'il s'apprêtait à la décapiter, lui couper les mains et un pied... 

Maui Tai sera jugé les 25 et 26 juin prochains. Son procès est le plus médiatique de la session d'assises qui s'ouvre à partir de ce mardi pour se dérouler sur 10 jours. A 44 ans, il encourt une peine de réclusion criminelle à perpétuité.

L'homme est maintenu en détention provisoire depuis le 7 décembre 2016 au centre pénitentiaire de Faa’a-Nuutania. La veille, Maui Tai avait été interpellé à Pamatai, en situation de flagrance. Un voisin venait de le surprendre vers 6 heures du matin, crâne rasé, vêtu d’un treillis, tandis qu’il enjambait le mur de clôture du domicile maternel. Ce témoin avait alerté la gendarmerie et signalé à ses voisins cette intrusion matinale.

Le quadragénaire venait de prendre l’avion exprès de Tubuai pour se rendre à Tahiti chez sa mère, animé par la ferme intention de la tuer par représailles. Dans son sac à dos, le nécessaire du parfait boucher : hachette, scie, couteau à désosser ; ainsi que de gros clous et plusieurs sacs plastiques.

La mère de ce Tubuai à stature impressionnante bénéficiait depuis quelques mois d’une décision de justice lui confiant la garde de ses deux petites-filles mineures. Le juge des tutelles avait estimé qu’il fallait les mettre à l’abri des violences répétées de leur père. Maui était-il heurté par "l’injustice" de ce placement ? Toujours est-il qu’en ce mardi matin de décembre 2016, il avait planifié de tuer sa mère de 72 ans, de la décapiter pour envoyer la tête dans un colis postal adressé à son beau-père, de lui couper les mains pour les clouer sur la porte d’entrée du domicile de Pamatai, et de lui prendre un pied pour l’envoyer au magistrat responsable du placement de ses filles.

La maman n'avait eu la vie sauve que grâce à l'intervention du beau-père de l'accusé qui s'était interposé. Ce dernier, tout aussi imposant que ce fils qu'il avait élevé, avait réussi à parlementer le temps que les gendarmes arrivent.

Sans réels antécédents judiciaires, cultivé et intelligent, cet homme d'une rare froideur a avoué son projet macabre dès les premières auditions. Six mois plus tard, il confirmait lors de la reconstitution : oui, il a bien planifié d'assassiner sa mère. Et le ressentiment contre elle était encore vivace.

Les deux expertises psychologiques diligentées sur demande du juge d’instruction n’ont pas noté d’éléments particuliers permettant d’affranchir l'accusé de la pleine responsabilité de ses actes. 

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 14 Juin 2019 à 14:09 | Lu 3564 fois