Tahiti, le 20 février 2025 - Le gouvernement veut faire du numérique un moteur de développement économique. Mais pour concrétiser cette vision, le territoire doit combler un manque criant de compétences et structurer son écosystème technologique. C’est tout l’enjeu des “Horizons du numérique”, un événement prévu du 27 février au 1er mars, destiné à sensibiliser les jeunes aux opportunités du secteur. Parallèlement, l’arrivée imminente du câble sous-marin Honomoana, opéré par Google, pourrait donner un coup d’accélérateur à la transformation digitale du Fenua.
Depuis son investiture, Moetai Brotherson n'a de cesse de répéter son ambition de faire du numérique un levier majeur du développement économique. “Mon objectif dans dix ans, c'est que le secteur du numérique et de l'audiovisuel représente 25% du PIB du Pays”, déclarait-il l'an dernier. Derrière cet objectif chiffré, une stratégie en gestation, encore floue sur certains points, mais qui vise à transformer le Fenua en un véritable “hub numérique”.
Un hub numérique ? L'idée est simple : structurer un écosystème dynamique qui rassemble différents acteurs du secteur technologique et digital afin de favoriser l'innovation, la collaboration et le développement de compétences numériques. Mais entre l'affichage des ambitions et leur concrétisation, un obstacle de taille se dresse déjà : le manque de main-d'œuvre qualifiée. “On a un besoin criant de compétences, et notamment de profils d'ingénieurs, bac+5. Les entreprises locales, publiques et privées, peinent à recruter”, alerte Raimana Lallemant-Moe, le tout nouveau directeur général de l'économie numérique (DGEN).
Un plan en gestation
Si le plan d'action du gouvernement dans le développement du numérique n'est pas encore totalement défini, plusieurs axes se dessinent déjà. Parmi eux : la formation et le développement des compétences, avec élargissement de l'offre de formations sur le territoire et la mise en place de dispositifs d'aide comme des bourses pour inciter les jeunes à se tourner vers les métiers du numérique. L'exploitation et la compilation des données sont également au centre du plan. C'est un chantier considéré comme primordial à l'heure de l'intelligence artificielle. En effet, sans données de qualité, pas d'IA performante. “Cela va également nous permettre de mieux gérer des politiques publiques et actions du gouvernement”.
Bien entendu, le Pays va accompagner les entreprises et entrepreneurs du secteur avec des aides financières et subventions. L'idée est qu'elles puissent s'exporter à l'international tout en se créant une crédibilité sur le marché mondial. Enfin, la notion de renforcement des infrastructures du réseau internet est indispensable à toute ambition d'envergure numérique.
Vers les “Horizons du numérique”
Si les intentions sont claires, la réalité actuelle est plus complexe. “Il y a encore trop peu d'initiatives en faveur du numérique, et surtout une méconnaissance des opportunités qu'offre ce secteur mais aussi des professions”, regrette Raimana Lallemant-Moe. Car en effet, le panel de métiers dans ce domaine est très large : data analyste, développeur web, responsable de réseau, ou encore des métiers liés à la cybersécurité ou à l'intelligence artificielle.
Et pour contrer cette dynamique, il faut avant tout inciter les jeunes à se former dans ce domaine, pour créer un “vivier de talents” made in Fenua. “En discutant avec les professionnels du secteur, ils ont mis en exergue leurs difficultés pour recruter des postes qui touchent au numérique”. Un problème de taille, à l'aube de l'ambitieux projet de hub.
Depuis son investiture, Moetai Brotherson n'a de cesse de répéter son ambition de faire du numérique un levier majeur du développement économique. “Mon objectif dans dix ans, c'est que le secteur du numérique et de l'audiovisuel représente 25% du PIB du Pays”, déclarait-il l'an dernier. Derrière cet objectif chiffré, une stratégie en gestation, encore floue sur certains points, mais qui vise à transformer le Fenua en un véritable “hub numérique”.
Un hub numérique ? L'idée est simple : structurer un écosystème dynamique qui rassemble différents acteurs du secteur technologique et digital afin de favoriser l'innovation, la collaboration et le développement de compétences numériques. Mais entre l'affichage des ambitions et leur concrétisation, un obstacle de taille se dresse déjà : le manque de main-d'œuvre qualifiée. “On a un besoin criant de compétences, et notamment de profils d'ingénieurs, bac+5. Les entreprises locales, publiques et privées, peinent à recruter”, alerte Raimana Lallemant-Moe, le tout nouveau directeur général de l'économie numérique (DGEN).
Un plan en gestation
Si le plan d'action du gouvernement dans le développement du numérique n'est pas encore totalement défini, plusieurs axes se dessinent déjà. Parmi eux : la formation et le développement des compétences, avec élargissement de l'offre de formations sur le territoire et la mise en place de dispositifs d'aide comme des bourses pour inciter les jeunes à se tourner vers les métiers du numérique. L'exploitation et la compilation des données sont également au centre du plan. C'est un chantier considéré comme primordial à l'heure de l'intelligence artificielle. En effet, sans données de qualité, pas d'IA performante. “Cela va également nous permettre de mieux gérer des politiques publiques et actions du gouvernement”.
Bien entendu, le Pays va accompagner les entreprises et entrepreneurs du secteur avec des aides financières et subventions. L'idée est qu'elles puissent s'exporter à l'international tout en se créant une crédibilité sur le marché mondial. Enfin, la notion de renforcement des infrastructures du réseau internet est indispensable à toute ambition d'envergure numérique.
Vers les “Horizons du numérique”
Si les intentions sont claires, la réalité actuelle est plus complexe. “Il y a encore trop peu d'initiatives en faveur du numérique, et surtout une méconnaissance des opportunités qu'offre ce secteur mais aussi des professions”, regrette Raimana Lallemant-Moe. Car en effet, le panel de métiers dans ce domaine est très large : data analyste, développeur web, responsable de réseau, ou encore des métiers liés à la cybersécurité ou à l'intelligence artificielle.
Et pour contrer cette dynamique, il faut avant tout inciter les jeunes à se former dans ce domaine, pour créer un “vivier de talents” made in Fenua. “En discutant avec les professionnels du secteur, ils ont mis en exergue leurs difficultés pour recruter des postes qui touchent au numérique”. Un problème de taille, à l'aube de l'ambitieux projet de hub.
En réponse, le gouvernement mise sur “Les Horizons du numérique”, un événement qui se tiendra du 27 février au 1er mars prochain. Objectif : sensibiliser les jeunes aux débouchés de la filière et les inciter à s'y engager. “Ce sera un grand forum, comme un salon post-bac, mais on veut toucher large, de la classe de troisième aux lycéens”, précise le directeur de la DGEN. Ainsi, pendant trois jours, de nombreux jeunes pourront rencontrer des représentants d'établissements de formation locaux, des entreprises locales spécialisées ainsi qu'échanger à distance avec des institutions internationales. Des conférences et des ateliers pratiques sur divers thèmes du numérique seront également organisés. “Il faut qu'ils comprennent qu'il y a des possibilités de carrière, en Polynésie comme à l'international. On a de nombreux Polynésiens qui télétravaillent du Fenua pour des entreprises étrangères.” Par ailleurs, Shirshendu Bhattacharya, chef de l’innovation produits et services sous-marins de Google Global Network, donnera une conférence ouverte à tous, le samedi 1er mars, lors de ces “Horizons du Numérique”.
Un coup de pouce de Google
D'autant que Google pourrait donner un coup de pouce à la Polynésie et à son ambition de hub, avec l'atterrage imminent du câble sous-marin Honomoana, porté par le géant américain de la tech. Ce nouveau lien transpacifique connectera les États-Unis à l'Australie en passant par Tahiti. Si Google n'a pas annoncé de projet d'implantation locale, Moetai Brotherson a assuré en septembre dernier que “le géant de la tech aura bien une entité fiscale basée en Polynésie”. Une arrivée prochaine qui soulève de nombreuses questions et des ambitions.
“L'arrivée de ce câble nous oblige à réfléchir aux activités que l'on peut développer ici”, estime Raimana Lallemant-Moe. Avec un très haut débit de connexion, que fournira le câble, la Polynésie pourrait attirer de nouvelles entreprises, voire favoriser le télétravail international. Pour autant, l’arrivée de Google ne remettra pas en cause le modèle existant et n'empiétera pas sur les fournisseurs locaux. “Google ne vendra pas de connexion directement aux consommateurs”, rappelle le directeur de la DGEN. L'OPT, qui détient toujours le monopole légal des télécommunications extérieures, continuera d'acheter de la bande passante pour la louer aux fournisseurs d'accès internet privés, comme Vodafone ou Viti.
Mais cette situation pourrait évoluer. “Ce modèle est hérité d'un âge où seul l'opérateur public existait sur le marché. On ne peut pas dire dans quel sens cela va aller, mais on travaille justement sur une réforme du code des postes et télécommunications”, conclut le directeur de la DGEN.
Le développement du numérique en Polynésie ne se fera pas en un jour. Reste qu'entre ambitions politiques, volontés industrielles et réalités structurelles, le pari demeure entier.
Un coup de pouce de Google
D'autant que Google pourrait donner un coup de pouce à la Polynésie et à son ambition de hub, avec l'atterrage imminent du câble sous-marin Honomoana, porté par le géant américain de la tech. Ce nouveau lien transpacifique connectera les États-Unis à l'Australie en passant par Tahiti. Si Google n'a pas annoncé de projet d'implantation locale, Moetai Brotherson a assuré en septembre dernier que “le géant de la tech aura bien une entité fiscale basée en Polynésie”. Une arrivée prochaine qui soulève de nombreuses questions et des ambitions.
“L'arrivée de ce câble nous oblige à réfléchir aux activités que l'on peut développer ici”, estime Raimana Lallemant-Moe. Avec un très haut débit de connexion, que fournira le câble, la Polynésie pourrait attirer de nouvelles entreprises, voire favoriser le télétravail international. Pour autant, l’arrivée de Google ne remettra pas en cause le modèle existant et n'empiétera pas sur les fournisseurs locaux. “Google ne vendra pas de connexion directement aux consommateurs”, rappelle le directeur de la DGEN. L'OPT, qui détient toujours le monopole légal des télécommunications extérieures, continuera d'acheter de la bande passante pour la louer aux fournisseurs d'accès internet privés, comme Vodafone ou Viti.
Mais cette situation pourrait évoluer. “Ce modèle est hérité d'un âge où seul l'opérateur public existait sur le marché. On ne peut pas dire dans quel sens cela va aller, mais on travaille justement sur une réforme du code des postes et télécommunications”, conclut le directeur de la DGEN.
Le développement du numérique en Polynésie ne se fera pas en un jour. Reste qu'entre ambitions politiques, volontés industrielles et réalités structurelles, le pari demeure entier.