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Le ménage à trois se termine au tribunal


Le ménage à trois se termine au tribunal
Tahiti, le 12 janvier 2021 - Deux cousins de 30 et 42 ans ont été présentés en comparution immédiate lundi pour répondre de violences commises sur une femme avec laquelle ils entretenaient tous les deux des rapports. Si le tribunal correctionnel a relevé que la victime avait agi de manière "ambigüe", il a toutefois condamné les deux hommes à des peines de prison avec sursis.
 
Le tribunal correctionnel a plongé lundi après-midi dans les affres de la vie sentimentale d'un drôle de trio. Deux cousins, respectivement âgés de 30 et 42 ans, comparaissaient pour des violences commises sur une femme avec laquelle tous deux avaient une relation intime. En couple avec la victime depuis plus de trois ans, le premier était poursuivi pour l'avoir frappée à plusieurs reprises et ce, sur fond d'alcoolisation habituelle du couple.
 
Sauf qu'en juillet 2020, la jeune femme avait "quitté" son compagnon pour se mettre en couple avec le cousin de ce dernier, un homme de 42 ans. À force de "virevolter" et de faire des "va et vient" entre les deux, l'affaire avait pris une mauvaise tournure qui s'est donc terminée lundi devant le tribunal correctionnel. À la barre, les deux hommes ont reconnu, chacun à leur niveau, les faits pour lesquels ils comparaissaient. Le trentenaire, plus ancien compagnon de la victime, a résumé son ressenti en une phrase lorsqu'il a expliqué que sa dulcinée lui disait des "mots d'amour" mais qu'elle "retournait toujours avec l'autre". L'un des assesseurs du tribunal a affirmé que les prévenus ne "comprenaient plus" la situation quand la présidente a rappelé aux intéressés que ce n'est pas "parce qu'une femme virevolte" que cela "autorise à lui infliger des coups".

Polyandrie

Lors de ses réquisitions, le procureur de la République a relevé le caractère "ambigu" des relations du trio en s'interrogeant sur la "santé sociale et affective" de ces rapports amoureux. "Quand on regarde les faits, il y a une forme de manipulation de la part de la victime qui a une part de responsabilité et qui n'a pas tenu des propos tout à fait honnêtes dans ce dossier" a-t-il affirmé avant de requérir huit mois de prison dont quatre avec sursis à l'encontre du trentenaire et trois mois contre son cousin.
 
Pour la défense de ce dernier, Me Teremoana Hellec a entamé sa plaidoirie en se référant à la "polyandrie" qui "peut marcher" à condition que "tout le monde soit consentant". L'avocat a ensuite affirmé que les sentiments de son client ainsi que ceux de son cousin avaient été "malmenés en permanence" et que la victime en avait joué. Même son de cloche chez sa consœur, Me Betty Ayoun, qui défendait le plus ancien compagnon de la victime et qui a relevé qu'il avait été très difficile pour son client de voir que la victime s'était mise, non pas avec un autre homme, "mais avec son cousin alors que les deux hommes habitent dans la même servitude".
 
Après en avoir délibéré, le tribunal correctionnel a condamné le trentenaire à 12 mois de prison avec sursis. Son cousin a quant à lui écopé de trois mois de sursis.
 

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 12 Janvier 2021 à 06:48 | Lu 8392 fois