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Le masque s'impose dans le second degré


Tahiti, le 11 août 2020 - La première journée de rentrée mardi a montré que les gestes barrières, comme le port du masque, étaient loin d'être acquis dans les cours d'école. Résultat : il sera obligatoire dès mercredi pour l'ensemble du personnel, et les élèves à partir de la 6e.

Attroupement mardi matin sous le préau de Lamennais, ou devant le portail du Lycée Paul Gauguin, où 16 classes de secondes ont fait leur rentrée. Au premier coup d’œil, peu de visages masqués. Les quelques parents qui jouent le jeu du coup ne cachent pas leur inquiétude. « Je ne comprends pas pourquoi tout le monde ne porte pas le masque, c'est énervant, le masque c'est comme le préservatif, tu ne dois pas compter sur les autres pour le mettre » s'impatiente Stéphanie. Pour autant cette maman descendue de Rimatara fait confiance à l'établissement pour lui laisser sa fille. Les gestes barrières ne sont pas forcément évidents dans une cours d'école. « Il y a des chances que ça se finisse en continuité pédagogique » ironise un couple résident de Moorea. « On essaye d'être confiant, mais on n'a pas d'informations en dehors du protocole tricolore » glisse une Sandra, une maman.

Des précisions sur la rentrée des classes qui intervient en plein rebond de l'épidémie, il y en aura finalement assez peu dans l'allocution conjointe Etat-Pays, mardi après-midi. Une conférence de presse de la ministre de l'Education, Christelle Lehartel et de la DGEE jeudi devrait cependant détailler un peu plus les éventuels ajustements aux conditions d'accueil. Compte tenu d'un certain laxisme du côté des adultes sur le port du masque, la ministre de l'Education a déclaré dans une interview à TNTV avoir décidé de « monter d'un cran »« Fortement recommandé » à l'origine, le port du masque est désormais obligatoire pour tout le personnel, et les élèves dès la 6e.


Tous les enseignants testés 

Un point sur lequel Edouard Fritch est d'ailleurs revenu lors du point presse de crise, prenant fermement au passage, la défense de ses pairs à l'Education et à la Santé. Des ministères « mobilisés pour assurer la rentrée dans les meilleures conditions de protection et de sécurité ». A l'attention des parents, le président s'est voulu rassurant. faisant la promesse que « les personnels arrivés de Métropole qu’ils soient mis à disposition ou résidents, partis en vacances hors du fenua, ont tous été testés deux fois, et ne rejoindront pas leur établissement scolaire tant que leur test n’est pas négatif, et donc non porteurs du virus. » Idem pour les personnels identifiés comme des cas contact par le Bureau de la veille sanitaire : « Ils ne retournent pas en établissement tant que leur test n’est pas négatif. »

A l'origine d'une série de contaminations successives pourtant, il y a bien le cas d'un enseignant tout juste descendu de l'avion reconnaissent les autorités. De quoi jeter le doute sur l'étanchéité du système. Interrogé sur la certitude des résultats négatifs pour l'ensemble du corps enseignants, le président et le haut-commissaire ont simplement répondu qu'ils seraient « extrêmement vigilants » sur le respect des gestes barrières avec les prochains arrivants. Quitte à engager « des mesures disciplinaires »

 


Prévisions d'effectifs d'élèves en recul

Vieillissement de la population et baisse de la natalité oblige, les établissements scolaires enregistrent un léger recul de leurs effectifs depuis plusieurs années. Ainsi 51 062 élèves retrouvent dès aujourd'hui le chemin de l'école dans le public, soit 319 de moins qu'en 2019 selon le rapport de rentrée de la direction de la santé. Rapport qui ne recense pas les effectifs du privé, estimés à environ 14 000 selon le rapport de 2018. Ils ne sont pas les seuls à faire leur rentrée puisque plus de 5 100 personnels, dont près de 4 000 enseignants, professeurs et directeurs d'école seront là pour les encadrer.

Contre le spectre du décrochage scolaire porté par le confinement, des actions pédagogiques « ont pu être déployées avec efficacité » note la direction. Elle ajoute que « 52 % des élèves du second degré appartiennent aux catégories socio professionnelles défavorisées », et que « un élève sur deux ont pu bénéficier d'une bourse ». Enfin, « pour soutenir les familles et participer aux besoins financiers, et au matériels des élèves, lÉtat et le Pays ont investi 1,2 milliard de francs en 2019 » précise le rapport.


Rédigé par Esther Cunéo le Mardi 11 Août 2020 à 21:33 | Lu 3040 fois